Chapitre 24 : Butterflies (Wunderhorse)

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- Elle est partie.

Les mots résonnent en moi comme un écho. Partie ? Comment est-ce possible ? Cette phrase me fait l'effet d'un coup de poignard dans la poitrine. Je ne pensais pas être capable de ressentir autant de choses à la fois : choc, colère, tristesse.

Elle était là il y a quelques heures. Je me masse l'arête du nez et fixe Danger qui vient de m'apprendre la nouvelle. Il a l'air aussi épuisé que moi, nous n'avons pratiquement pas dormi de la nuit.

- Tu sais où elle est allée ? je demande.

La rage vibre dans ma voix. Mon ton est accusateur, parce qu'après tout c'est en partie de sa faute si Angélique a fui. S'il n'était pas intervenu, je serais actuellement enfoncé en elle, caressant les papillons tatoués le long de sa colonne vertébrale alors qu'elle me chevauche. Au lieu de cela, le Pres' me fusille du regard et mon cœur se serre douloureusement.

***

Je me réveille en sursaut, complètement désorienté. Il me faut une minute pour me réaliser que c'est toujours le même mauvais rêve qui revient. Mon cerveau est cruel, il rejoue sans cesse le moment où j'ai appris la nouvelle du départ d'Angélique. Le soleil commence à peine à se lever et je sais que je ne me rendormirai pas, alors j'attrape une cigarette et l'allume.

Les jours passent et se ressemblent. Je mets mes sentiments sous clé et fais comme si tout allait bien. Depuis quelques jours, j'ai senti du changement au club. Danger a l'air plus détendu et sa colère semble s'évaporer. Je n'ai pas le temps de m'appesantir plus dessus, car nous avons beaucoup de travail avec les affaires du club mais aussi au garage et au salon de tatouage.

Finalement, vendredi, j'apprends la raison de ce changement de comportement : Angélique est de retour à New York. Plutôt que d'aller en parler au Pres', j'enfourche ma moto et pars en direction de Manhattan. Je sais très bien qu'agir dans son dos n'est pas la meilleure des idées, mais je n'en ai rien à foutre.

À cause des putains de bouchons sur la route, il est vingt-et-une heure passée quand je me gare au bas de l'immeuble d'Angélique. Le concierge me reconnaît même si je ne suis venu que de rares fois et que c'était il y a longtemps, et il ne réagit pas lorsque je passe devant lui pour aller aux ascenseurs.

L'ascension jusqu'à son étage semble durer une éternité et me permet de réfléchir. Je n'ai pas du tout réfléchi lorsque je suis parti du clubhouse pour venir et je ne sais pas si elle veut me voir ou pas. Probablement pas, puisque Danger n'a dit à personne qu'elle était de retour.

Une boule d'appréhension me noue la gorge alors que je frappe contre le battant de sa porte. J'entends des pas qui proviennent de l'intérieur puis, le bruit des verrous qui s'ouvrent.

Quand Angélique ouvre la porte, je me rends compte que je ne m'étais pas préparé à la revoir. Ses cheveux blonds sont détachés, formant un halo autour de son visage, comme l'ange qu'elle est. Elle n'a pas changé depuis le mois d'avril où nous nous étions vus la dernière fois. Son visage exprime du choc, je suppose qu'elle ne s'attendait pas à me voir non plus.

- Logan.

Elle dit mon prénom dans un souffle, comme si elle n'y croyait pas vraiment que je sois là, devant elle. De la voir en chair et en os devant moi renforce l'idée qui a commencé à germer dans mon esprit. Nous donner une chance n'est peut-être pas une si mauvaise idée. Surtout quand on voit l'état lamentable dans lequel nous étions lorsque nous étions séparés. Même si je sais que je ne suis pas bon pour elle, je la veux. Et je ferai tout pour l'avoir.

Hell's BastardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant