Les semaines passent et New York me manque de plus en plus. Je passe par toutes les étapes du deuil. D'abord, le déni, période pendant laquelle je refuse de croire que tout est fini entre Logan et moi. Ensuite, vient la colère. Elle me consume de l'intérieur et brûle tout sur son passage. Puis, la tristesse. Cette phase est probablement celle qui dure le plus longtemps. Je n'ai plus le goût de rien et passe une grande partie de mes nuits à sangloter sur cet amour perdu. Je ne suis pas sûre que le terme « amour perdu » soit adéquat pour qualifier le semblant de relation que je partageais avec Logan.
Tandis que le printemps pointe timidement le bout de son nez, je deviens résignée. Je n'essaie plus d'imaginer ce qui se passerait si je voyais Logan ou si je prenais le premier vol pour New York. Je suis entrée dans une sorte de routine où je passe une grande partie de mon temps à travailler. C'est le seul exutoire que j'ai trouvé pour ne pas laisser mes pensées dériver et pour tenter de passer à autre chose.
Alors, lorsque Mr Briant m'invite un soir avec des collègues à aller boire un verre après le travail, j'accepte. Mon cœur me crie de refuser, mais je décide d'arrêter de l'écouter et d'essayer de réfléchir rationnellement avec mon cerveau et non avec mes émotions. C'est en prenant des décisions sentimentales que je me suis trouvée dans cette situation avec Logan et mon père. Nous ne nous sommes plus parlé depuis que je suis partie et c'est bien comme cela. Je commande un mojito et commence à papoter avec Charlotte. Elle a à peu près mon âge et travaille aux ressources humaines.
- Tu te plais en Californie ?
- Oui. Même si New York me manque, je réponds.
L'ambiance est détendue et je passe un très bon moment. Néanmoins, cela me rappelle aussi tout ce que j'ai abandonné en quittant ma ville natale. Une grande nostalgie s'empare de moi. Je fais mon possible pour garder un sourire sur mon visage et paraître heureuse.
- Oh. Je te comprends, ce n'est pas facile de partir loin.
Nous continuons de parler de tout et de rien pendant un moment. Pendant tout ce temps, je sens les yeux de Mr Briant sur moi et qui se baladent sur mon corps. Depuis que nous travaillons ensemble, ses avances ont redoublé d'ardeur. Il sait que je suis célibataire et que je ne connais pas grand monde dans la ville et il en profite.
***
- Je vais rentrer. Bonne soirée à tous, j'annonce vers 20 heures.Je me lève de ma chaise et rassemble mes affaires. Puisque je n'ai bu qu'un seul verre d'alcool, je n'ai pas la tête qui tourne ou autre. À un moment donné, j'ai eu envie de de noyer mon chagrin dans la boisson, puis je me suis rappelée, qu'à part une gueule de bois demain, cela ne m'apporterait rien.Alors que je tends ma carte pour payer ma boisson, Mr Briant donne la sienne et règle pour moi. Je n'ai même pas l'occasion de protester que le barman l'encaisse.
- Ce n'était pas la peine, dis-je en le fusillant du regard.
- J'insiste.
Il est proche de moi, trop pour un patron avec son employée, et je ne suis pas très à l'aise. Son haleine sent l'alcool, et s'il n'est pas ivre, il est déjà bien éméché. Je fais quelques pas vers la sortie et il me suit. Puis, je ne sais pas ce qu'il me prend, mais je décide de lui dire ce que je pense de ses avances. Ce soir, je reste courtoise, mais s'il ne comprend pas le message, je n'hésiterais pas à lui dire ses quatre vérités, tant pis si je suis renvoyée.
- Vous savez, je vois très bien que vous essayez de me séduire ou quelque chose dans le genre. Mais je ne suis pas intéressée. Pas du tout.
Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je m'en vais. Je ne me retourne même pas pour voir son expression et hèle un taxi. J'espère que malgré le brouillard alcoolisé dans son cerveau, il aura compris. Il n'est pas méchant, juste lourd et je n'ai pas besoin de cela en ce moment dans ma vie. Je commence tout juste à ne plus voir tout en noir et blanc et à faire autre chose que travailler, manger et dormir. Je ne veux pas avoir à gérer un patron séducteur.Quand je me retrouve seule dans mon appartement, la solitude s'abat sur moi avec force. Je veux tenir bon, et ne pas me laisser abattre. Je suis sûre qu'avec un peu de persévérance, tout ira mieux.
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Hell's Bastards
Любовные романыÀ cause de la pandémie de Covid-19, un confinement est mis en place. Quand mon père me propose de passer ces semaines d'isolement à venir avec lui, dans son club de motard, j'accepte. Mais j'étais loin de me douter que cette décision serait détermin...