Hell's Bastards

Chapitre 22 : Moving To New York (The Wombats)

Je n'arrive pas à savoir si j'ai pris la bonne décision. Maintenant que c'est fait, je ne peux pas revenir en arrière. J'ai choisi ne pas signer un nouveau contrat et rester à San Francisco, pour rentrer à New York. Dans une semaine, je m'envole pour JFK.

J'ai passé du bon temps en Californie malgré la pagaille dans ma tête et dans mon cœur. Néanmoins, je sens que c'est le moment pour moi de retourner chez moi. Retrouver mes amis, ma famille. Je ne vais pas mentir en disant que je n'espère pas construire quelque chose avec Logan. Tout d'abord, je me dois d'avoir une conversation avec mon père.

Au fil des jours, j'emballe mes affaires — pas grand-chose, en réalité — et je réalise que je ne suis pas vraiment triste à l'idée de m'en aller, juste un peu nostalgique. Cela me conforte dans mon choix aussi.

La veille de mon départ, je décide qu'il faut que je passe cet appel que j'ai repoussé depuis trop longtemps. Allongée sur mon canapé, j'écoute les tonalités en me disant que je vais tomber sur la messagerie.

- Angélique ?

La voix de mon père retentit dans mon oreille et je me rends compte à quel point il m'a manqué au cours de ces derniers mois.

- Oui, papa, c'est moi.

- Tout va bien, poussin ?

Malgré le fait que nous nous soyons quittés en mauvais termes, son inquiétude me touche.

- Oui. C'est juste pour te dire que je rentre à New York.

Le silence me répond. J'entends mon père tirer sur sa cigarette et je sais que nous n'avons pas été coupés.

- Super. Je suis content. Tu arrives quand ?

- Demain, à 18 heures.

- Je viendrai te chercher.

Je ne m'embête pas à lui dire que je peux prendre un taxi ou demander à Rachel, car je sais que cela lui fait plaisir et qu'il y tient. Nous restons au téléphone quelques minutes avant de raccrocher.

***

La nuit a été courte, mais je suis habituée puisque je ne dors pas très bien ces derniers temps. Mon avion décolle à 10 heures et je quitte mon appartement à 7 heures. Les larmes me montent aux yeux quand je monte dans le taxi qui m'amène à l'aéroport. Même si ces six derniers mois n'étaient pas les plus faciles et les plus reposants, j'ai passé du bon temps ici.

Le soleil brille dans le ciel alors que nous nous éloignons du centre-ville. Dans l'avion, la fatigue me rattrape et je dors pendant la quasi-totalité du vol. Dès que j'ai récupéré mes deux valises, je cherche mon père dans la foule au niveau du hall des arrivées. Je le repère facilement. Je m'approche et me jette dans ses bras dès qu'il est assez près. Il m'entoure de ses bras et me serre contre son torse. Après un baiser dans mes cheveux, je m'écarte.

- Salut, je murmure.

- Salut.

Un instant passe et aucun de nous ne prononce un mot.

- On y va ? demande-t-il.

Je hoche la tête et nous sortons sur le parking. Je le suis jusqu'à sa voiture qu'il n'utilise qu'en de rares occasions. Il a toujours préféré la moto. Pendant que mon père charge mes bagages dans le coffre, je m'installe sur le siège passager. Dès qu'il est installé à son tour, nous démarrons.

- J'aimerais aller à mon appartement, si c'est possible.

- D'accord.

Je ne me sens pas prête à retourner au club dès ce soir et être entourée par tous les souvenirs de Logan et moi. Il y en a aussi dans mon appartement, mais bien moins et je pourrais être seule si je craque.

À cause des embouteillages, nous mettons presque 1 heure et demie pour atteindre mon appartement qui se trouve près de Central Park. Mon père me l'a acheté pour mon dix-huitième anniversaire quand je suis partie à l'université de New York. Situé au vingt-cinquième étage, j'ai une vue imprenable sur la ville. Dans l'ascenseur, aucun de nous ne prononce un mot.

Dès que les portes de la cabine s'ouvrent, nous en sortons et traversons le long couloir jusqu'à ma porte d'entrée. En pénétrant dans mon appartement, le sentiment d'être à la maison revient en force. J'allume la lumière du hall d'entrée et ferme la porte derrière mon père. Tout est comme avant : les murs couleur ivoire, le grand canapé en cuir avec les fauteuils assortis, les immenses baies vitrées qui vont du sol au plafond.

Je me sens tellement mieux qu'avant. Je suis vraiment contente d'avoir décidé de rentrer. New York, mon appartement, mon père m'avaient énormément manqué. Je sais très bien que tout ne va pas aller comme sur des roulettes juste parce que je suis revenue, il va y avoir un long chemin à parcourir. À commencer par une sérieuse conversation avec mon père et une autre avec Logan quand je me sentirai prête à le revoir.