Vers une heure du matin, Hadès me réveille pour manger. J'ouvre péniblement les yeux et découvre que je ne suis plus seule. Logan est allongé sur le dos, le visage tourné vers moi. Je ne me permets pas de m'attarder sur cette pensée pour le moment et prends mon bébé dans mes bras. Je retire mon débardeur et l'installe au sein.
Au bout de quelques minutes, je commence à somnoler. Je dois m'endormir, car je sursaute quand Logan récupère Hadès. L'espace d'une minute je suis complètement perdue, mais le brouillard se dissipe vite. Dans la faible lumière de la chambre, j'observe le VP recoucher notre fils dans son berceau. Lorsqu'il se retourne, je vois son regard dériver sur ma poitrine. Là, je me rends compte que je suis seins nus. Cela ne me dérange pas vraiment, et ne semble pas déranger Logan non plus qui ne semble porter qu'un boxer.
- Ça va ? demande-t-il.
L'inquiétude transperce dans sa voix. C'est la phrase la plus personnelle qu'il m'ait adressée depuis ce matin. Je hoche la tête sans lâcher son regard. Ses cheveux attachés en demi-queue de cheval sont un peu ébouriffés. Ses yeux sont cernés et je peux voir la fatigue marquer ses traits dans la faible lumière de la chambre.
- Des mots. Dis-moi des mots.
- Oui. Ça va, je murmure.
Logan me fait les gros yeux, il sait que ce n'est pas vrai, il n'est pas dupe. Il a toujours su lire en moi.
- Poupée...
Malgré moi, des papillons s'envolent dans mon ventre lorsque je l'entends m'appeler par mon surnom. Cela fait si longtemps... La colère prend le dessus, et je laisse s'exprimer tout ce que je garde en moi depuis des semaines. Je lui fais signe et nous allons au salon pour ne pas risquer de réveiller Hadès. Je m'en fiche qu'il soit deux heures du matin.
- Bien sûr que ça ne va pas ! Comment veux-tu que ça aille ? Mon mec est arrêté et emprisonné et une semaine après j'apprends que je suis enceinte. Encore ça, c'est le moindre mal. J'accouche avec un mois d'avance et me retrouve seule avec un nouveau-né. Je n'ai pas eu de mère, je ne sais même pas si je fais les choses correctement avec Hadès. Pour couronner le tout, tu pars en courant comme si tu avais le feu au cul quand tu découvres que tu as un enfant. Je suis en terre inconnue depuis le mois de février. Maintenant, dis-moi, explique-moi, comment c'est censé aller ?
Je me suis emportée contre lui, j'ai haussé la voix et je suis sûre que presque tout le monde dans le clubhouse m'a entendu, car les fenêtres sont ouvertes. Je n'en ai rien à faire des autres. Au cours de mon monologue, je me suis mise debout et maintenant, nous sommes face à face, seulement séparés par un mètre. Et par miracle, je n'ai pas réveillé Hadès qui dort dans la chambre.
Logan ne dit rien et garde son masque d'impassibilité. Il se contente de me regarder et de plisser légèrement les paupières. Cela m'agace qu'il cache ce qu'il ressent, moi aussi, j'aimerai être capable de lire en lui.
- Parce que tu crois que c'est facile pour moi ? gronde-t-il.
Ses yeux lancent des flammes et les miens le fusillent en retour.
- Comme toi, du jour au lendemain ma vie a basculé et changé du tout au tout. Tu sais, mes parents m'ont abandonné quand j'étais bébé, je n'ai aucun souvenir d'eux. Tu as ton père, ne l'oublie pas.
Nos regards sont rivés l'un à l'autre, l'ambiance est explosive, la tension à son comble. Nous campons tous les deux sur nos positions, aucun de veut lâcher du lest. Nous continuons à nous engueuler sans nous soucier de ce qui nous entoure.
Sans que je sache trop comment, je me retrouve plaquée contre Logan et mes lèvres sont sur les siennes. Nous nous embrassons comme si notre vie en dépendait. Nos langues dansent l'une contre l'autre et mes doigts s'accrochent aux cheveux du VP. Je le sens durcir contre mon ventre et je gémis. Logan presse mes fesses et me soulève dans ses bras. Il fait quelques pas et nous arrivons sur le canapé. Il s'assoit et je me retrouve assise sur ses cuisses.
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Hell's Bastards
RomanceÀ cause de la pandémie de Covid-19, un confinement est mis en place. Quand mon père me propose de passer ces semaines d'isolement à venir avec lui, dans son club de motard, j'accepte. Mais j'étais loin de me douter que cette décision serait détermin...