Chapitre 6 : Rolling In The Deep (Adele)

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Je n'en reviens pas à quel point le temps passe vite. Un mois et demi s'est écoulé depuis le début du confinement. Et presque autant depuis que Logan et moi sommes devenus plan cul. Tous les soirs, je le rejoins dans sa chambre, parce qu'elle est plus éloignée que la mienne de celle de mon père, et nous prenons notre pied. Il nous arrive de temps en temps de dormir ensemble et je me suis mise à vraiment apprécier ces moments-là.

Nous ne parlons pas beaucoup, voire pas du tout certains soirs, mais ce n'est pas grave. Nous sommes là pour prendre du bon temps, et non pas pour apprendre à se connaître ou sortir ensemble. Néanmoins, je sais que je me suis attachée à lui et qu'il va me manquer quand je rentrerai chez moi. Ce soir a été un de ces soirs où nous avons dormi ensemble. Nous nous sommes endormis vers 3 heures, il m'a réveillée vers 5 heures en me dévorant la chatte, puis nous avons sombré à nouveau jusqu'au matin.

J'ouvre les yeux et suis éblouie par la lumière du jour qui entre dans la chambre. Le soleil commence à être haut, je suppose que 9 heures sont déjà passées depuis un moment. Logan dort à mes côtés et j'en profite pour l'observer. Son visage est si paisible et détendu. La ride entre ses sourcils est moins prononcée et ses lèvres légèrement entrouvertes. Un doux ronflement s'en échappe. Ses cheveux sont en bataille, étalés sur l'oreiller sous sa tête. Ses yeux sont fermés, et ses cils étonnamment longs semblent reposer sur ses pommettes. Une barbe de quelques jours ombre sa mâchoire anguleuse et ses joues. Grâce aux rayons du soleil, je peux voir qu'il a quelques tâches de rousseur sur les pommettes que je n'avais jamais remarquées.

- Ce que tu vois te plaît ?

Je sursaute au son de sa voix, rendue rauque par le sommeil. Logan frotte ses paupières avant de les ouvrir et de braquer son regard dans le mien. J'acquiesce d'un hochement de tête avant de me mettre à califourchon sur ses hanches. Je sens son érection matinale appuyer sur mon entrejambe. Je me penche en avant et dépose un baiser sur sa bouche. Le VP place une main à l'arrière de mon crâne pour retenir mon visage contre le sien et m'embrasser plus profondément. Sans traîner, il recouvre son érection d'un préservatif et il passe une main entre nos deux corps pour guider son membre en moi. Nous gémissons de concert tellement c'est bon. Ses mains sur mes hanches, il me guide le long dans un rythme effréné. Nous entendons du bruit dans le couloir, mais nous n'y prêtons pas attention, concentrés comme nous sommes sur le plaisir. Nous jouissons au même moment dans un cri étouffé par notre baiser. Il reste en moi jusqu'à ce que son membre se soit ramolli. Je me sens étonnamment vide, ensuite. Je décide de ne pas trop y penser et me redresse en position assise.

- T'y vas ? demande-t-il.

- Oui, je rentre chez moi.

Il y a une semaine, environ, le gouvernement a annoncé la levée du confinement pour aujourd'hui. De ce fait, je quitte le club house dans la journée pour regagner mon appartement. Depuis cette annonce, la tension électrique entre nous semble avoir changé, s'être gorgée de désir mais aussi de quelque chose de plus profond. Je pense qu'autant l'un que l'autre nous appréhende ce moment, cette sorte d'au revoir. Et cette séparation, même si nous n'étions pas en couple. Je me rhabille et file dans ma chambre le plus rapidement possible pour ne pas être surprise par qui que ce soit. En partant, je n'ai pas prononcé un seul mot, Logan non plus.

***

Les jours passent et je me languis de Logan. Ou plutôt, mon corps se languit du sien. Presque toutes les nuits, je suis réveillée en sueur après un rêve érotique nous mettant en scène tous les deux. Le plus souvent, je glisse ma main dans ma culotte et me touche, et arrive à retrouver le sommeil. Malgré la situation sanitaire, les cours ont majoritairement repris en présentiel, ainsi que les examens. Les résultats seront publiés à la fin de la semaine, et je saurai si j'ai réussi ou non, mon master en droit et l'examen du barreau pour être avocate. Les épreuves se sont toutes très bien passées, et je suis confiante.

Ce soir, je sors en boîte avec Rachel, ma meilleure amie pour fêter la fin de nos études. Pour l'occasion, j'ai choisi de porter un pantalon noir à sequin avec haut assorti avec des escarpins noirs. J'ai maquillé mes yeux avec du noir pour un effet charbonneux et j'ai appliqué du rouge à lèvres couleur rouge sang.

Je rejoins Rachel chez elle, et nous allons à pied à la boîte de nuit qui se trouve à quelques pâtés de maisons de là. La queue pour entrer est immense, mais puisqu'elle est en couple avec le videur, nous rentrons rapidement. Heureusement d'ailleurs car, l'air est frais pour une soirée de Mai à Boston. À l'intérieur, la musique est forte et la piste de danse pleine à craquer. Il fait nettement plus chaud ici avec tous ces corps en sueur. Nous nous dirigeons vers le bar pour commander de quoi boire. Au cours de la soirée, de nombreux hommes sont venus nous offrir des verres et flirter avec nous. Enfin surtout avec moi, puisque mon amie leur dit tout de suite qu'elle a quelqu'un. Mais moi, je n'arrive pas à m'y plonger à fond, je suis envoûtée par des yeux bleus de glace et une voix rendue rauque par le tabac. Logan m'obsède. Finalement, Rachel s'en rend compte et me demande : 

- Ça ne va pas, Angie ?

- Si, je réponds avec un sourire.

Je sais très bien qu'elle n'est pas dupe. Nous nous connaissons depuis l'école primaire, donc nous savons très bien lire en l'autre.

- Tu sors avec quelqu'un ?

Sa question est légitime, car j'ai eu plusieurs aventures d'un soir avec des mecs rencontrés en soirée ou en boîtes et elle sait que j'aime bien flirter.

- Non. Pas vraiment.

- On y va ? On en parlera à la maison.

Un quart d'heure plus tard, nous sommes installées dans son canapé, une bouteille de vodka sur la table de basse. Deux verres à shot se trouvent juste à côté et sont pleins à ras-bord. J'avale mon shot cul sec et Rachel fait de même.

- Tu sais j'ai passé le confinement au club de mon père.

Rachel est une des rares personnes à savoir qui est mon père réellement et ce qu'il fait. Pour beaucoup, il est juste un propriétaire d'un garage de motos.

-Oui. J'ai couché avec un des membres. Plusieurs fois.

- Ooooh. C'est qui ?

- Logan, je murmure.

- Logan ? Je crois que je ne le connais pas, dit-elle, les sourcils froncés.

- Crow. Mais son vrai nom c'est Logan.

Presque personne ne l'appelle comme ça à part moi. Pour tout le monde, c'est Crow.

- Je vois. Et tu penses à lui ?

- Tout le temps.

- Tu vas le revoir ?

- Oui. Dans quelques jours c'est mon anniversaire, et mon père m'a organisé une fête.

Si seulement, il n'y avait que ça. Je décide de tout dire à Rachel. Mais d'abord, un autre shot. Je commence à avoir chaud et avoir l'impression de flotter.

- Ce que tu ne sais pas, c'est qu'il est né le même jour que moi, j'ajoute.

- Vous allez fêter votre anniversaire en même temps ?

Je hoche la tête et étouffe un bâillement derrière ma main.

- Il est plus âgé, non ?

- Hmm. Il a vingt ans de plus que moi. Et deux de plus que mon père, j'avoue.

Je préfère ne pas penser plus longtemps à mon père. Je n'ose imaginer sa réaction quand il découvrira que j'ai couché avec son VP, son meilleur ami de surcroît.

- Il est comment au lit ?

Je me perds un instant dans mes pensées, en songeant à Logan et moi dans un lit. Ou contre un mur. Ou par terre. Ou dans la douche

- Génial.

Je décide de taire les penchants peu habituels de Logan et nous passons le reste de la nuit à boire et à rigoler.

Hell's BastardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant