LOGAN
Au fond de moi, je pensais qu'un jour où l'autre Danger allait apprendre pour Angélique et moi, mais je n'aurais jamais pensé que ce serait de cette façon. C'est-à-dire, elle collée contre mon torse avec ma queue toujours en elle. Je prends mon temps pour me rhabiller une fois qu'Angélique s'est relevée, une petite provocation pour le Pres'. Je ne peux pas m'empêcher de reluquer le cul d'Angélique quand je la suis en direction de la chapelle. Elle est tendue et nerveuse à l'idée de la réaction de son père et je peux la comprendre. Des dizaines de paires d'yeux sont braqués sur nous, mais je me penche quand même vers elle pour murmurer à son oreille et effleurer ses fesses en même temps.
- Ça va aller, poupée.
La fureur de Danger remplit la pièce où se tiennent habituellement les réunions du club. Nous prenons tous les deux place à nos sièges habituels alors qu'Angélique reste debout. Finalement, elle s'assied en face de moi lorsque son père lui demande, ou lui ordonne plutôt.
Ses yeux sont rivés sur mon visage, mais je reste impassible. Depuis bientôt un an que nous nous côtoyons, j'ai appris à la connaître et là je sais qu'elle est en train d'essayer de savoir ce que je pense. Je l'observe à mon tour. Ses lèvres rougies par nos baisers, ses yeux encore brillants de désir, ses cheveux blonds décoiffés par mes soins et les suçons dans son cou. Elle est magnifique, on dirait un ange. Danger commence à parler avec sa fille et je me dis qu'il n'a vraiment rien compris. Il la voit encore comme une petite chose fragile, alors qu'elle est tout le contraire de cela. Elle est forte, indépendante, sauvage et capable de faire ses propres choix. Nous étions tous les deux conscients de à quoi nous nous exposions en couchant ensemble, mais avons décidé de le faire comme même. Elle n'est pas la seule à blâmer, s'il faut blâmer quelqu'un, parce que je ne regrette absolument pas. J'ai l'impression que mon cœur se brise quand je vois Angélique, les yeux pleins de larmes quitter rapidement la pièce. Je ne lâche pas le Pres' du regard et lui ne quitte pas le mien. Nous sommes comme deux mâles alpha, prêts à se battre pour montrer notre force. C'est ce qu'il va se passer, il n'a pas besoin de me le dire, nous allons nous affronter sur le ring.
- Allez, on ne traîne pas, on y va maintenant, annonce Danger en se mettant debout.
***
Dix minutes plus tard, nous nous retrouvons dans le gymnase souterrain du club. Tous nos invités y sont, pour assister au combat. Je fais le vide dans ma tête et grimpe sur le ring. Malgré nos âges — 42 pour moi et bientôt 41 pour lui — nous sommes en excellente forme physique. Comme tous les membres du club, nous passons au moins une heure par jour à faire du sport. Danger porte aussi seulement un short de sport.Nous nous tenons à un mètre d'écart, nous observant comme deux mâles alpha défendant leur territoire. Je n'avais pas fait attention avant qu'Angélique ressemble autant à son père. Elle s'insinue dans mes pensées à chaque moment de la journée. Je la chasse de mon cerveau, car si je pense à elle je ne vais réussir à me concentrer comme il faut sur le combat.
- Avant que je ne commence à te défoncer la gueule, j'ai quelques petites questions, VP, dit Danger, interrompant mes réflexions.
- Je te préviens, je ne vais pas me laisser faire, Pres', je réponds. Je t'écoute.
Danger me lance un regard d'avertissement avant de reprendre la parole.
- Depuis quand est-ce que tu couches avec Angélique ?- En quoi ça importe ?
Je ne devrais pas le provoquer, mais je ne peux pas m'en empêcher même si je suis connu pour être quelqu'un qui parle peu.
- Réponds, c'est tout.- Ça fait bientôt un an.
Je peux voir sur son visage qu'il est surpris par ma réponse et qu'il remonte le temps un an en arrière.
- Pendant le confinement, j'ajoute. Puis on s'est revu plusieurs fois. Ici ou chez elle.
Même si Danger essaie de garder un visage impassible, je vois la colère briller dans ses yeux.
- Ou dehors.
Je ne peux me retenir de lancer cette pique. Danger est au courant de mes penchants sexuels peu communs et mon goût pour avoir des rapports dans des lieux inappropriés. Sans prévenir, il me lance son poing dans le visage. J'essaie d'esquiver et ses phalanges rencontrent mon arcade. Ce n'était pas très malin de ma part d'avouer que j'ai complètement perverti sa fille, mais je m'en fiche. Elle est adulte, elle prend ses propres décisions.
Je ne tarde pas à répliquer. Je donne un coup dans les côtes de Danger, lui coupant le souffle. Nous nous battons pendant ce qui me semble durer quelques secondes, sous les acclamations de notre public, alors qu'un quart d'heure doit facilement s'être écoulé. Soudain, une porte s'ouvre et se referme dans un bruit sourd.
- Ça suffit !
La voix d'Angélique retentit dans la pièce. Tout le monde se fige et se tait. Dans un silence assourdissant, nous nous tournons tous vers l'origine du bruit. Dans la lumière crue des néons, elle nous observe. Nous sommes tous les deux couverts de sueur et d'un peu de sang aussi. Je saigne de la lèvre, du sourcil et des jointures. Je sens des bleus se former sur mes bras et mon ventre. Danger n'est pas en meilleur état : un gros bleu colore déjà sa pommette et ses côtes. Je suis sûr que sa lèvre est fendue comme la peau de ses mains.
La lumière illumine les cheveux clairs d'Angélique, formant comme un halo doré autour de sa tête. Je ne peux m'empêcher de balayer du regard son corps. Dieu merci, elle s'est changée et ne porte plus la robe ensorcelante qu'elle avait plus tôt. Elle porte un short qui met en valeur ses longues jambes avec un t-shirt, qui est probablement à moi. Les yeux d'Angélique brillent de colère mais probablement de larmes contenues aussi. Nous l'avons blessée en nous battant comme des animaux, mais il fallait que nous le fassions. Son regard plein d'inquiétude passe de son père à moi. Son menton tremble un peu, elle retient ses larmes. Cette vision me brise le cœur et je saute du ring pour la rejoindre. Danger me fusille du regard et descend à ma suite. Je plante mon regard dans celui d'Angélique et lui caresse la joue.
- Poupée...
Puis, je me penche en avant et presse mes lèvres sur les siennes. Je ne suis pas un grand fan des démonstrations d'affection en public, mais là je m'en fiche complètement. Le baiser est fougueux, je la revendique comme mienne, qu'importe ce qu'en pense Danger et les autres. Même si elle répond à mon baiser, je sens une certaine retenue de sa part. Des sifflements et des commentaires crus retentissent mais nous n'y prêtons pas attention. Je la garde un petit instant contre moi avant de la relâcher pour qu'elle aille vers son père.
- Poussin.
Angélique fait un câlin à son père et nous regarde tous les deux. Je ne la lâche pas du regard et prends plaisir à voir ses lèvres gonflées par mon baiser.
- J'espère que maintenant vous avez réglé pour de bon votre différend.
Nous hochons tous les deux la tête.
- Bien. Je vous laisse vous débrouiller pour vos blessures.
Sans un mot de plus, elle se retourne et s'en va. Comme une reine.
- T'es pas dans la merde, Crow, dit Danger.
- Toi, non plus, Pres'. Ça reste ta fille même si je suis avec elle, tu sais.
Danger ne répond rien et nous quittons le gymnase.
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Hell's Bastards
Roman d'amourÀ cause de la pandémie de Covid-19, un confinement est mis en place. Quand mon père me propose de passer ces semaines d'isolement à venir avec lui, dans son club de motard, j'accepte. Mais j'étais loin de me douter que cette décision serait détermin...
