Hell's Bastards

Chapitre 29 : Ready, Set, Don't Go (Billy Ray Cyrus & Miley Cyrus)

Je préfère ne pas tarder et avoir cette conversation avec mon père tout de suite avant qu'il se rende compte que je suis en couple avec Logan, ou qu'il l'apprenne par quelqu'un. Parce que, oui, nous sommes en couple. Je ne pensais pas que les étiquettes sur les relations étaient si importantes pour moi avant ce jour, mais elles le sont devenues. Probablement à cause du flou dans lequel nous étions avec Logan l'année dernière.

Je gare ma Mini Cooper devant le club house et entre. J'espère que mon père sera là, sinon je serai venue pour rien. Je n'ai pas voulu le prévenir que je passais pour qu'il ne commence pas à réfléchir et j'espère que l'effet de surprise ne le contrariera pas trop.

- Angie ! s'exclame Delta quand il me voit arriver.

Tous les autres lèvent la tête et me regardent. Je devine que mon père ne les avait pas prévenus que j'étais de retour à New York. Je salue chaque biker qui est présent et réalise à quel point eux aussi m'avaient manqué.

Lorsque Logan arrive depuis le couloir qui mène aux chambres, comme par automatisme, nous nous embrassons sur les lèvres. Le baiser est assez chaste étant donné que nous ne sommes pas seuls. Malgré tout, ses mains sont sur mes fesses et mes bras autour de son cou.

Un raclement de gorge nous fait nous séparer. Je pensais que c'était un des gars, mais en réalité c'est mon père. Il fusille Logan et moi du regard et je lui lance un regard noir.

- Papa, dis-je en m'approchant de lui.

- Poussin.

Mon père dépose un baiser sur mon front et m'entraîne en direction de la cuisine du club qui est déserte à cette heure de la journée.

- Je ne savais pas que tu venais.

- Je voulais te parler.

Je m'assieds sur un tabouret haut et mon père reste debout, la hanche calée contre le plan de travail. Il allume une cigarette et la coince entre ses lèvres. J'ai toujours su qu'il fumait, mais lorsque j'étais petite il essayait de le faire quand je n'étais pas dans les environs.

- Je voulais te dire que Logan et moi étions ensemble, mais je suppose que tu l'as compris.

- Oui, grogne-t-il.

Il n'a pas l'air enchanté plus que cela, mais je m'en fiche. Je suppose que c'est plus le fait que je sois avec un homme plus que je sois avec Logan qui le dérange. Quoique, il est au courant des goûts en matière de sexualité de Logan. Après tout, ils sont de proches amis et se connaissent depuis près de 25 ans. J'imagine que savoir que le petit ami de sa fille est adepte de bondage ou d'autres pratiques du genre ne l'enchante guère.

- Tu sais, ce n'est pas parce que j'ai un homme dans ma vie que je vais t'oublier.

Je pense que je suis en train de verbaliser sa plus grande crainte et quand je plonge mes yeux dans les siens, je sais que j'ai visé juste, même s'il ne l'admettrait pour rien au monde.

Mon père ne répond rien et continue de me dévisager. Je lui ressemble énormément, mais j'ai les cheveux blonds de la mère. Nous nous plongeons tous les deux dans nos pensées et le silence est confortable. C'est moi qui le brise en posant une question qui me trotte depuis un moment dans la tête.

- Pourquoi tu es toujours resté célibataire ?

Je peux voir qu'il ne s'attendait pas du tout à la question et qu'il est surpris. Il garde le silence un instant et je me dis qu'il ne va pas me répondre, ce qui ne serait pas étonnant.

- J'ai eu le cœur brisé, je n'ai pas envie de risquer cela une nouvelle fois.

Je ne m'attendais pas à une réponse aussi honnête, aussi claire. Je pensais qu'il allait rester évasif ou même qu'il allait me dire de me mêler de ce qui me regarde, mais non.

- Oh.

C'est tout ce que je trouve à dire.

- Tu as eu le cœur brisé une fois, je n'ai pas envie que ça se reproduise, Poussin, ajoute mon père.

Je n'ai pas les mots. J'enroule mes bras autour du torse de mon père et le serre contre moi. Je prends une grande inspiration et remplit mes poumons de son odeur qui m'est tellement familière mais qui est si réconfortante. Je comprends mieux son point de vue sur ma relation avec le VP, désormais. Le menton calé sur le haut de ma tête, mon père me serre dans ses bras et je me sens bien dans son étreinte.

- Tu restes ce soir ?

Je n'y avais même pas réfléchi.

- Oui, je réponds comme par automatisme.