Chapitre 21 : Don't Wanna Think (Julia Michaels)

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24 ans.

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Je ne travaille pas puisque nous sommes dimanche et j'ai prévu de ne rien faire, juste de profiter de la journée, me laisser porter.

Penser à mon anniversaire me fait automatiquement penser à celui de Logan. Nous sommes nés le même jour, avec 20 ans d'intervalle. Mais je ne veux pas penser à lui. Je ne veux pas que mon cerveau se remplisse de souvenirs de nous deux, de sa voix, de son odeur. Sinon, je sais que je suis capable de prendre le premier avion pour New York et de courir le rejoindre.

Je chasse ces pensées et sors du lit. Il est déjà 9 heures et la lumière du soleil éclaire la pièce. Quand j'allume mon téléphone portable, je vois que j'ai plusieurs messages me souhaitant un joyeux anniversaire. Aucun de Logan, mais un de mon père. Depuis que je suis partie en janvier, nous ne nous sommes presque jamais contactés. Une fois en mars pour son anniversaire et aujourd'hui. À notre relation père-fille non plus je n'ai pas envie de penser.L'appel de Rachel est bienvenu pour me changer les idées et je décroche tout de suite.

- Joyeux anniversaire, Angie !

- Merci !

Ma meilleure amie me manque aussi terriblement, malgré les appels et les messages échangés. Entre nos boulots respectifs et la distance, nous n'avons pas le temps de nous voir. Elle est bien sûr au courant de tous les détails concernant ma relation avec Logan et mon état psychologique de ces derniers temps.

- Alors, comment vas-tu aujourd'hui ?

- Ça va. J'essaie tant bien que mal de ne pas trop penser à lui.

C'est vrai, j'essaie. Je ne réussis pas très bien, mais l'important c'est d'essayer.

- J'ai eu un texto de mon père, j'ajoute.

- Il disait quoi ?

- Juste « Joyeux anniversaire, poussin. »

Mon père est un homme réservé et peu expressif de ses sentiments. J'y suis habituée, donc je ne m'en formalise pas. Je sais qu'il est encore en colère contre moi d'être partie sans rien dire, mais bon, c'est comme ça. Avec lui aussi, il faudra que j'aie une conversation à mon retour.

Même si j'essaie de ne pas trop y penser, je songe à rentrer. Au diable mes sentiments et Logan. 

- De toute manière, je ne vivrais pas au club si je retourne sur la côte Est.

- C'est déjà pas mal, répond-t-elle.

- Au fait... Je suis en train de considérer l'idée de rentrer à New York.

- Ce serait génial !

C'est la première fois que je verbalise ces pensées, et c'est étonnamment libérateur. L'enthousiasme de mon amie me réchauffe le cœur qui était un peu glacé et me réconforte dans mon projet. Le contrat de 6 mois que j'ai signé pour être à San Francisco prend fin dans une semaine, et je dois m'être décidée d'ici là.

Nous parlons encore de tout et de rien et une fois que nous avons raccroché, la solitude s'empare de moi. C'est habituel ces temps-ci. La colère s'est peu à peu évaporée pour laisser place à un grand vide.

Après avoir récupéré mon gâteau d'anniversaire à la boulangerie au bas de mon immeuble, je plante des bougies dessus et les allume. D'habitude, je suis entourée de toutes les personnes qui comptent en ce jour, et aujourd'hui, je suis seule avec moi-même et mes pensées.

Aussi, avant de souffler mes bougies, j'avais coutume de faire un vœu. Seulement, je ne sais pas quoi souhaiter. Alors, je fais taire mon cerveau et éteins les petites flammes. J'ai choisi un opéra, mon gâteau préféré. Le chocolat est un de mes péchés-mignons, je dois l'avouer.

Je réussis à faire le vide dans ma tête pour le reste de la journée. Mais, quand je me glisse sous la couette de mon grand lit vide, la solitude vient me tenir compagnie pour la nuit. Tout le chocolat du monde ne pourrait pas réparer les morceaux épars de mon coeur.

Hell's BastardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant