Chapitre 38 : Queen Of Disaster (Lana Del Rey)

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J'appelle le bureau pour leur dire que je travaillerai de chez moi pour le reste de la semaine puis, je m'installe dehors, sur le salon de jardin qui se trouve à l'arrière du bâtiment du club house. Je me plonge dans mes mails et dossiers pour éviter de réfléchir à ce qu'il s'est passé ce matin. Je mange un sandwich vite fait vers midi et travaille jusqu'à la fin d'après-midi.

La journée, il n'y a généralement pas grand monde au club, à part quelques prospects, si bien que je suis tranquille. La plupart bossent au salon de tatouage ou au garage et s'occupent des affaires du club le soir venu. Comme c'est le cas aujourd'hui.

Je profite d'être seule pour glandouiller toute la soirée devant la télévision avant d'aller me coucher dans la chambre de Logan. Après ma douche, j'enfile un de ses t-shirts et me couche de son côté du lit, car les draps sont imprégnés de son odeur.

***

Je sens tout de suite que quelque chose ne va pas lorsque je me réveille le lendemain matin. Premièrement, je suis toute seule et l'autre côté du lit n'a pas été défait, ce qui signifie que Logan n'a pas dormi là. Ensuite, quand je sors de la chambre et pars en direction de la cuisine, je passe devant la chapelle, leur lieu de réunion, et découvre que tous les membres du club y sont. Ce n'est pas bon signe du tout.

L'inquiétude commence à me nouer le ventre. Je fais du café et tente d'avaler quelque chose, en vain. Le fait d'être dans l'ignorance comme cela est horrible. J'aimerai tellement les rejoindre et leur demander ce qu'il se passe, mais je ne peux pas. Alors, je prends mon mal en patience, et attends.

Il est dix heures et j'entends des voix se rapprocher. Ils doivent avoir terminé. Je suis rejointe par mon père et par Delta. Ils ont l'air surpris de me voir ici, mais ne font aucun commentaire. Je ne dis rien non plus.

 - Poussin, tu veux bien venir un instant.

La voix de mon père brise le silence qui s'était installé. Je hoche la tête et le suis. Il se dirige vers sa chambre, qui est en réalité une suite composée de la chambre, d'une salle de bain et d'un bureau, qui était ma chambre quand j'étais enfant. Il ouvre la porte et me laisse entrer en premier. Nous nous asseyons côte à côte au bord du lit et j'attends qu'il prenne la parole.

- On a eu un petit imprévu hier soir...

Je ne prends pas la peine de lui demander quel était exactement cet imprévu, car ce sont les affaires du club et que je ne saurais jamais les détails.

- Pendant le run, les flics nous ont coincé. Crow s'est fait arrêter. C'était lui qui avait la drogue qu'on transportait.

Mon cœur cesse de battre alors qu'il prononce cette phrase et je sens les larmes rouler sur mes joues. Je suis avocate, je sais ce que cela veut dire et quelles peines sont encourues.

- Combien ?

C'est la seule question que je pose.

- Et il a croisé le sénateur Richardson au commissariat. Crow l'a frappé, ce qui ajoute à sa peine.

- 8 mois de prison ferme.

J'ai l'impression que mon monde vole en éclat. 8 mois... C'est long, très long. Je n'arrive pas à imaginer ma vie sans lui pendant tout ce temps. Me lever le matin, aller travailler, alors que lui est enfermé...

Mon père me prend dans ses bras alors que je sanglote. Je pleure jusqu'à être totalement vidée de toute émotion et ne plus avoir de larmes. J'essuie mes joues mouillées du revers de la main et renifle inélégamment.

- On va tout faire pour le sortir là.

La voix de mon père est déterminée. Je hoche la tête bien que je sache qu'il n'y a pas grand-chose à faire. D'autant plus, que j'ai deviné que ce n'est pas un hasard que Logan soit arrêté, je suis sûre que tout cela a été orchestré par un certain sénateur...

Hell's BastardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant