Je pensais que le pire était passé, mais je me suis trompée. Ces derniers mois de grossesse se sont révélés très durs pour moi. Premièrement, les nausées sont revenues en force avec une grande fatigue. Je dors une grande partie de la journée et fais des insomnies les nuits.
Ensuite, j'ai pris beaucoup de poids et mon ventre est énorme, m'empêchant d'être à l'aise dans toutes les positions. Alors que les deux premiers trimestres j'étais souvent malade, là, je mange beaucoup et grignote des sucreries. J'ai des vergetures au niveau du ventre, des cuisses et de la poitrine. Ma gynécologue m'assure que c'est normal. Puis, je fais de la rétention d'eau ce qui rend mes jambes énormes.
Pour finir, le manque de Logan est de plus en plus intense. À chaque jour qui passe, j'espère que ce sera le dernier sans lui. Sa libération est prévue pour le 6 mars et je dois accoucher le 1er avril. Il reste donc encore trois semaines avant sa libération et il sera présent pour mon accouchement. Mon père a décidé que ce serait mieux de ne pas dire à Logan que je suis enceinte tant qu'il est en prison, car il a peur de sa réaction et de ce que cela peut engendrer sur son comportement.
Avec l'aide de Rachel et des gars du club, nous avons transformé une des chambres d'amis de l'appartement en chambre pour le bébé. Étant donné que je ne veux pas savoir si c'est un garçon ou une fille, nous avons fait quelque chose de relativement neutre. Les murs étaient déjà blancs, donc nous les avons laissés tel quel. Un joli berceau en bois peint en blanc est calé contre le mur du fond, à côté de la table à langer. Au sol, se trouve un grand tapis qui recouvre presque intégralement le parquet. Près de la fenêtre, un rocking chair est installé. La chambre est déjà remplie de peluches et de vêtements qui m'ont été offerts.
Depuis que j'ai annoncé ma grossesse à l'automne dernier, j'essaie de passer moins de temps enfermée dans l'appartement et un peu plus en bas, au club house. Quand je descends, je trouve mon père à la cuisine avec Delta. Les deux hommes sont en train de petit-déjeuner bien qu'il soit dix heures passées.
- Bonjour, dis-je en entrant dans la pièce.
- Salut.
Je suis sur le point de m'asseoir sur un tabouret quand je sens un liquide s'écouler entre mes jambes. Les visages de mon père et de Delta sont paniqués et je suppose que le mien aussi. C'est mon père qui se ressaisit le premier.
- On va à l'hôpital.
***
Une demi-heure plus tard, je suis prise en charge par les médecins et je me sens étonnement calme. J'aurais pensé que je serais au bord de la panique et en larmes mais pas du tout. Nous ne sommes que mi-février mais le bébé va bien et peut naître sans danger.
Puisque je n'ai presque pas de contractions mais que j'ai perdu les eaux, je suis obligée de rester à l'hôpital jusqu'à ce que j'accouche. Ce qui peut prendre entre quelques heures et 48 heures.
La journée passe affreusement lentement et je commence à avoir des contractions en début de soirée. Très vite, elles deviennent douloureuses et rapprochées. Il est vingt heures passées lorsque je suis amenée en salle de travail.
Là, la panique commence à me submerger. Des questions et des doutes tourbillonnent dans mon esprit. Et si Logan ne voulait plus entendre parler de moi et encore moins de ce bébé ? Quelle sera sa réaction lorsqu'il apprendra qu'il est papa ?
Je chasse ses pensées et me concentre sur moi et mon bébé. Tout va très vite ensuite, la salle d'accouchement, les médecins qui me demandent de pousser et un cri aigu qui fend l'air.
- Félicitations, c'est un petit garçon.
À ce moment-là, quand une infirmière pose mon bébé sur ma poitrine, le monde semble s'arrêter de tourner et mes pensées se taisent. Je ne pense plus à la réaction de Logan quand il apprendra qu'il vient de devenir papa, ni à celle des autres. Je pense juste à ce bébé, mon fils.
Je baisse la tête vers lui et l'observe. Il a plein de cheveux foncés sur la tête et je reconnais les traits de son père sur son petit visage rouge et un peu fripé. Pour l'instant il n'a pas encore ouvert les yeux donc je ne sais pas de quelle couleur ils sont. J'espère qu'ils seront du même bleu que ceux de Logan. Les médecins s'affairent autour de moi mais je reste concentrée sur lui. Des larmes roulent sur mes joues et je caresse du bout du doigt sa joue rebondie.
- Je vais le prendre quelques instants pour le nettoyer, dit une infirmière qui se trouve sur ma droite.
À contrecœur, je laisse mon bébé. Heureusement du coin de l'œil, j'arrive à le voir. Après l'avoir mesuré et pesé, les infirmières l'emmaillotent, puis le posent à nouveau sur ma poitrine. Même s'il pèse plus de trois kilogrammes, il me semble minuscule et si fragile. Je caresse son visage et ses mains du bout du doigt. Puisqu'il est né avec quelques semaines d'avance, mon bébé va être placé en couveuse pour le garder au chaud.
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Hell's Bastards
RomanceÀ cause de la pandémie de Covid-19, un confinement est mis en place. Quand mon père me propose de passer ces semaines d'isolement à venir avec lui, dans son club de motard, j'accepte. Mais j'étais loin de me douter que cette décision serait détermin...
