Chapitre 13 - partie 1/3

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Cette question tourne en rond dans ma tête. Une fois qu'Estheban arrive, nous nous asseyons tous les deux en face d'Aliana.

— J'ai monopolisé le reste de la journée pour trouver une quelconque piste à propos de votre lien. Malheureusement, puisque je n'ai encore rien trouvé et que j'ai le sentiment que le temps presse, je vous ai fait venir ici pour que nous cherchions des indices ensemble. Venez, je vais vous montrer mon trésor personnel.

Estheban et moi nous levons à sa suite et, sur un signe de sa main, nous la rejoignons à côté du bureau, devant sa bibliothèque. Retirant un livre, ma grand-mère dévoile un capteur d'iris et un digicode. Intriguée, je ne dis rien et cherche à comprendre et enregistrer la scène qui se passe devant moi. Amma scanne son iris et entre sans aucune hésitation le code à dix chiffres. Après un claquement, la bibliothèque s'ouvre sur une grande pièce, une pièce incroyable. Ma grand-mère allume un lustre au-dessus de la table se trouvant au centre de la salle. Quatre chaises sont installées de chaque côté. La lumière jaune du lustre illumine les murs qui sont entièrement tapissés d'étagères ; toutes remplies de livres. On doit en compter plus d'un millier.

— Ce que vous voyez dans cette salle, ce sont pour la plupart des exemplaires uniques dans notre monde. Tous les autres ont été brûlés ou détruits. Cette salle doit rester secrète car elle contient des informations pour lesquelles certaines personnes seraient prêtes à tuer. Cette collection représente près de trois mille ans d'efforts. Je vous donnerai le code de la porte et vous enregistrerez vos iris pour vous donner accès à cette pièce. En revanche, vous ne devrez y faire entrer personne d'autre. C'est bien compris ?

En tirant une chaise de la table, elle continue :

— Chaque fois que je viens ici, en Irlande, je recopie les exemplaires les plus vieux et abîmés mais cette tâche me demande un temps considérable. Je ne les déplace jamais hors de cette salle parce que j'ai peur qu'ils ne tombent en miettes, c'est aussi pour cela que j'ai fait installer un éclairage jaune et que la température est contrôlée. Enfin bref. Tenez, mettez ces gants. Je ne voudrais pas que vous abîmiez mes bijoux. Puisque je n'ai aucune piste, je dois éplucher presque toute la bibliothèque, ce qui est très long. Je pense que nous devrions tous nous mettre à ces recherches. Pour le moment, ne faites pas attention aux titres ; nous devons ratisser large.

Estheban et moi choisissons tous les deux un livre, nous installons à table et commençons à déchiffrer nos recueils respectifs. La tâche est dure car, dans certaines parties des textes, l'encre commence à s'effacer ou a coulé. L'odeur du vieux papier m'emplit le nez et je fais attention aux livres en tournant précautionneusement les pages ; certaines à deux doigts de tomber en lambeaux. Je ne trouve que très peu d'informations dans les livres que j'ai épluchés.

Après une heure et demie, je change de livre pour la troisième fois. Celui-là est une réprobation de l'ordre établi à l'époque par un magique qui semblait, comme on le comprend dans sa présentation, révolutionnaire. Cet ouvrage est étonnamment bien conservé, même s'il semble dater de presque mille ans. La lecture se fait aisément. Je me penche donc sur les premières pages de son introduction.

«Il a existé, dans le monde magique, une espèce qui s'est éteinte très rapidement ; si enviée par les autres espèces à cause de sa puissance et certains de ses attributs qu'elle a fini par être convoitée, chassée. »

Intriguée cette première phrase, je continue ma lecture.

«Les Anges ne pouvant se défendre eux-même qu'avec une infime partie de leurs pouvoirs (car telle était leur nature), les autres espèces ont fait la chose la plus monstrueuse et horrible de l'Histoire des magiques : ils les ont réduit en esclavage. Prenant comme prétexte que leur bonté d'âme et leur besoin d'aider les autres devait servir aux magiques les plus riches et les plus puissants, ils furent soumis par la force. Cette espèce était la plus pure de toutes et ils ne purent résister.

Le Dernier AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant