Le Dernier Ange

Chapitre 11 - partie 2/2

Ce cri réveille mes deux colocataires qui, prises par surprise car encore plongées dans leurs propres rêves quelques secondes plus tôt, me proposent une vague aide. Encore sous le choc, je leur demande de se rendormir, prétextant que je vais simplement faire un tour dehors et que j'ai besoin d'être seule. Ce qui n'est pas totalement faux. Alors je m'habille d'un jogging et d'un pull, prends mes chaussures à la main et sors de la chambre.

J'ai à peine fait quelques pas en direction des escaliers que quelqu'un derrière moi m'appelle. Je découvre son identité en me retournant : un Nicolaï épaulé contre le mur, ses cheveux bruns tout ébouriffés et l'air endormi de celui qu'on vient brusquement de tirer de son lit.

— Ça va, Gwen ?

— Tu ne dors pas ?

— On a entendu quelqu'un crier et ça nous a réveillé. C'était toi ?

— Génial... Oui, c'était moi. Un mauvais rêve.

— Tu es sûre que ça va ?

— Oui, oui. J'ai seulement besoin de prendre l'air et de réfléchir à tout cela.

— Tu veux de la compagnie ?

— Non, c'est bon. Retourne terminer ta nuit.

— Bon, d'accord. Mais n'y réfléchis pas trop, c'est mauvais.

— Ne t'inquiète pas pour ça. Dis aux autres que je suis désolée de les avoir réveillés.

— Ça marche.

Dehors, l'aube ne va pas tarder à apparaître ; d'ici une heure ou deux. La plupart des étoiles sont encore visibles et l'air est froid. Un moment idéal pour courir. Et c'est ce que je fais.

***

Quelques heures plus tard

— Vous avez vu Gwen, vous, ce matin ? se soucie Louve quelques minutes avant le cours du Docteur Miller.

— Non, et ça m'inquiète. Elle n'a jamais disparu comme ça.

— Mais personne ne l'a vue depuis qu'elle est sortie de la chambre ?

— Pour la vingtième fois, non.

— Nicolaï, tu peux nous répéter ce que vous vous êtes dit ?

— Encore ?

— Oui. Si elle était partie, elle nous l'aurait dit.

— Mais peut-être qu'on devrait le dire à Aliana, non ? On aurait pas dû lui mentir au petit déjeuner et lui disant que Gwen était dans la salle de bain.

— Sauf qu'à ce moment-là, on ne pensait pas qu'on ne la reverrait pas pendant plusieurs heures.

— Bon, d'accord. Louve et moi on va dire au docteur Miller que vous serez en retard, décide Jae.

— Pourquoi moi ? Mon témoignage serait plus utile que celui de Nilaja puisque je l'ai vue, au moins.

— Louve, calme toi, lui demande Manoa. On est tous à cran d'avoir perdu Gwen, mais on doit garder notre calme pour la retrouver au plus vite.

— Mais imagine juste que l'un de ceux qui foutent le bordel partout dans le monde soit venu dans le coin et soit tombé sur elle, qu'il l'ait enlevée ou achevée. Ils avaient fait une tentative d'assassinat, je te rappelle.

— Mais non, ne vas pas trop loin quand même. Ils ne savent pas où nous sommes.

— C'est pas si délirant que ça, Nilaja.

— Bon, d'accord, je reste avec Jae mais dépêchez vous.

Manoa, Louve et Nicolaï ne mettent pas longtemps à trouver Aliana, qui discute avec Ambre. Devant leurs mines inquiètes, elles interrompent leur conversation et les écoutent, l'air grave et préoccupé.