Chapitre 6

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Vendredi 15 octobre 2021

La radio crachait une musique insipide qui remplissait l'habitacle. Ni Mathieu ni moi-même n'avions décrochés un mot depuis notre départ. Il semblait légèrement stressé, était-ce à cause du diner ou du fait qu'il avait ressenti la même chose que moi lorsque nos mains s'étaient frôlées ?

- Alors l'histoire du pingouin ? Me demanda Mathieu après avoir baissé la musique.

- C'est pas une histoire intéressante, je suis sortie avec lui alors qu'il était déjà marié, j'ai arrêté de le fréquenter quand j'ai appris que sa femme était enceinte. Il n'a pas trop apprécié.

- Ah ouais t'es comme ça toi ?

- Je ne savais pas qu'il était marié, j'ai tout appris d'un coup, la nana et le gamin, cadeau Lola. Il a surtout agi comme un pensement, et moi aussi, tu vois.

- Je vois... Se contenta-t-il de répondre.

Je posa ma tête contre l'appui-tête en regardant le paysage défiler sous mes yeux, les lumières qui défilaient, doucement bercée par la voiture en mouvement, la musique, le bruit du moteur.

- Elle n'existe pas. Lâcha-t-il soudainement.

- Qui ?

- La prétendue meuf que j'ai sauvé quand j'ai frappé l'autre. Je me suis battu parce qu'il a insulté ma mère. J'étais tellement vénère, je voulais le butter tu vois.

- Je vois.

Il me jeta un regard et il vu à mon sourire que je ne lui en voulais pas pour le mensonge, il ne me connaissait pas et j'ai l'habitude des clients qui ne me font pas confiance au premier coup d'œil. Trop jeune, une femme qui plus est, c'était du classique.

- On est arrivé, me dit-il en se garant derrière Damien.

Je n'imaginais pas une maison aussi impressionnante, une vieille bâtisse entourée de verdure, les lumières allumées dans chaque pièce. Elle donnait plutôt l'impression d'être un ancien hôtel particulier plus qu'une maison d'habitation, une bulle d'oxygène à quelques minutes de la ville, je comprenais alors Damien quand il était revenu avec son champagne quand la vente a été signée chez le notaire d'en face. La végétation dense laissait présager un jardin à l'arrière. Je n'étais pas la seule impressionnée, Mathieu, à mes côtés, gardait la tête en l'air avec son grand sourire habituel.

- Elle ne t'a pas trop parlé de ton affaire ? Demanda Damien au blondinet.

- Si mais j'ai survécu. Rigola-t-il en me regardant.

Je n'osais pas le contredire et nous avons suivi mon patron à l'intérieur tout aussi incroyable que l'extérieur, décoré avec goût, très sobre. Une décoration de magasine mais qui correspondait totalement au côté ordonné et droit du maître de maison.

- Bonsoir mon chéri, Mathieu quel bonheur de te revoir, Lola comment vas-tu ? Nous accueilli la femme de Damien.

- Salut Jessica.

Pruski la pris dans ses bras pour une accolade, effectivement ils étaient proches.

La table de la salle à manger nous attendait, elle était dressée avec de la vaisselle beige avec des couverts noirs sur une jolie nappe claire. Quatre chaises, et beaucoup trop de fourchettes. Sous les recommandations des hôtes du jour nous nous installions à table.

Jessica, une belle grande femme brune aux yeux très clairs arriva avec le repas, elle déposa un énorme plat au milieu de la table de lasagne maison. Vu le cadre je pensais vraiment manger de la grande gastronomie et pas un plat aussi familial. Damien remarqua mon sourire.

ERGA OMNES - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant