Chapitre 10

3K 93 15
                                    

Samedi 13 novembre 2021

Il était encore tard ou tôt et la plupart des invités avaient quittés la soirée, Mathieu venait de terminer et je le retrouvais au bar en train de boire un demi litre d'eau, une serviette autour du cou.

- C'était sympa. Lui indiquais-je en m'approchant.

- T'as kiffé ?

- Tu te débrouilles bien.

- Je t'ai vu chanter. Me dit-il en souriant. Je savais pas que tu étais fan, tu veux peut-être un autographe ?

Je rigole à sa bêtise.

- Je connais quelques sons. Je te ferai dédicacer un album pour ma petite sœur, elle sera ravie.

- Je savais pas que t'avais une sœur.

Antoine arriva à ce moment là pour nous interrompre.

- Il y a after chez Ormaz, vous venez ? Le van nous attend.

Red flag Lola tu dois partir, t'as déjà dépassé les limites.

- Je rentre désolée, il est tard et je suis garée devant.

- Je te posais pas la question ma belle, me répond Antoine, tu laisses ta caisse ici, on te redéposera ici au pire. Aller Polak, on dégage.

Ma belle ? De un on se calme, de deux je décide où je vais.

- Je pense pas que ce soit une bonne idée, je connais personne. Insistais-je

- Je sais que tu flippes qu'on te voit avec moi Lola, mais là c'est sécure, il y a personne qui va te prendre en photo et personne ne va parler, c'est mes gars. Et ils te respecteront tous. Un regard déplacé et il termine à l'hosto.

- Je sais pas... Soufflais-je en regardant la salle vide.

- T'as beaucoup plus d'aplomb quand on est en interrogatoire, releva-t-il ce qui eut pour effet de me faire sourire, mais je veux que tu viennes.

Sans même répondre il plaça sa main en bas de mon dos et je me retrouva à l'arrière du van avec les mêmes personnes qu'au bar la dernière fois, assise à côté de Mathieu. Ils parlaient de la soirée et du showcase qu'il venait de donner pour l'occasion ainsi que de leur travail. Je regardais la route défiler sous mes yeux et la ville endormie baignée dans le noir. Le trajet était court et nous arrivions rapidement pour ce qui devait être l'after. Mathieu m'aida à descendre du véhicule du fait de mes talons en tendant la main. L'électricité parcouru mon corps qui se couvrait alors de chair de poule dès que ma main entra en contact avec la sienne.

Une fois à l'étage, tous s'installèrent dans le canapé en commençant à boire et à fumer. L'appartement était petit et simplement décoré, une vraie garçonnière avec la vaisselle sale encore dans l'évier.

Mathieu récupéra deux bières et m'invita à le suivre à l'extérieur sur un balcon microscopique qui donnait sur une cour privée. L'air était froid cela contrastait avec l'intérieur et me faisait un bien fou, le silence était apaisant. Il me tendit la bouteille qu'il venait d'ouvrir et trinqua avec moi avant de boire une bonne gorgée.

- Du coup tu peux me dire ce que je fais là ?

- T'as eu des emmerdes à cause de moi ? Demanda-t-il en éludant totalement ma question.

Je soupirais un coup avant de reprendre.

- Victor est allé balancer à Damien, j'ai eu droit au couplet sur le fait que trainer avec les clients c'était pas génial pour l'avenir de la boite. Surtout à cause de ton exposition médiatique. Et qu'en continuant je pouvais mettre l'entreprise dans le mal car ils essayent de s'associer avec une grosse boite, si on a une mauvaise pub à cause de moi et que le contrat se signe pas, je sais que je saute.

Mathieu ne répondit pas, encaissa les informations au fur et à mesure.

- Et Victor ?

- La photo de toi et Noémie a calmé ses questions, je suppose. J'ai entendu des bruits de couloir à ce sujet.

Il se courba en avant de manière à faire pendre ses bras dans le vide et poser sa tête sur le métal froid de la rambarde.

- Elle m'a eu la racli. Je savais que je devais pas la ramener chez moi, mais bon tu connais. Arrivé chez moi j'ai eu le temps de reprendre mes esprits et de la renvoyer chez elle. Cette salope m'a renversé son verre dessus, elle a pris sa putain de photo à ce moment-là. La grande histoire du polak à poil sur internet. Antoine m'a défoncé la gueule.

- Pourquoi donc ? Demandais-je amusée par l'anecdote.

- Parce que déjà que j'ai pas bonne presse auprès des organismes pour les tournées et les festivals faut que je joue un peu profil bas tu vois. Alors je cause des emmerdes mais en plus je m'en fais moi-même. Je vais te ramener, t'as raison.

- Et avec quelle voiture Monsieur Pruski ? On est coincé ici. Lui indiquais-je en continuant ma bière.

Finalement lui et moi avions les mêmes problèmes, et pourtant nous sommes là, alors que plus on passait de temps ensemble, plus on se créait des problèmes.

- J'habite pas loin, si tu as la force de marcher 20 minutes.

- Et de croiser quelqu'un qui nous prendra en photo ? Je voulais tellement augmenter mon nombre de followers.

Il rigola de son rire si particulier en me regardant. Je frissonna.

- Tu m'as jamais remercié. Me dit-il en se redressant pour récupérer nos bières vides qu'il posa sur le sol derrière lui.

- Pour ?

- La pochette, sérieux j'ai passé vingt minutes à Carrefour pour ça.

Ce fut à mon tour de rire aux éclats, la fameuse pochette noir qu'il m'avait faite livrer par coursier le jour où je l'avais sorti du commissariat et où on nous avait pris en photo. J'avais l'impression que c'était il y a longtemps.

Il sourit et se glissa entre la rambarde et moi pour me bloquer contre le mur derrière moi, le contact du crépi dans mon bas, me fit m'arrêter de rire. Il plongea son regard dans le mien et ma respiration se bloqua. Il était proche, très proche, je pouvais le toucher au moindre mouvement de mon corps. Je sentis son souffle sur mon cou, ses mains se rapprocher de mon visage, ses lèvres se rapprocher des miennes.

Lola, réveille-toi !

Ses lèvres frôlèrent les miennes avant de s'abattre sur ma joue, j'avais tourné la tête.

==========

Holalaaaaa comment auriez-vous réagi à la place de Lola ? 

C'est dur de s'arrêter à la fin de ce chapitre.

Chloé ❤

ERGA OMNES - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant