Chapitre 15

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Jeudi 23 décembre 2021

J'arrivais à bout de souffle à mon appartement, j'avais couru 15 kilomètres à bonne vitesse pour me changer les idées. Je remontais transpirante les escaliers et j'arrivais enfin chez moi pour une bonne douche bien méritée après une journée de boulot insupportable. C'était enfin de début d'une semaine de vacances bien méritée. Même si on ne partait pas avec Julia, on avait envie de profiter de l'ambiance de Noël pour faire du shopping en ville.

- Bordel tu dégoulines ! S'indigna ma petite sœur avec dégout.

- Viens avec moi la prochaine fois. Riais-je en allant directement dans la salle de bains.

Je fonça sous le jet brulant qui me détendit les muscles et me vide la tête. Depuis un mois je n'avais plus de nouvelle de Mathieu, il avait tenu sa parole et ne cherchait plus à être en contact avec moi. J'obtenais les éléments nécessaires à son dossier par le biais d'Antoine et c'était parfait comme ça. Je ne savais pas si son manager avait été au courant de notre aventure et je préférais faire comme si de rien n'était.

Au bureau, Victor avait rendu les armes et ne m'adressait plus la parole, il avait compris que j'avais fait retirer son logiciel espion et qu'il ne pouvait plus avoir accès à ma vie, en échange ne plus voir le polonais roder autour de moi l'avait calmé. J'avais caché son dossier sous une pile de pull au fond de mon armoire et je voulais oublier cet épisode de ma vie.

Damien avait décidé de me chapeauté, il avait bien compris qu'il y avait eu un rapprochement avec Mathieu et il souhaitait conserver une image lisse de son entreprise, hors de question qu'un de ses précieux avocat batifole avec un client, célèbre qui plus est. Je devais donc lui montrer mes dossiers et il avait accès à mes mails, plus de rendez-vous clientèle sans lui jusqu'à nouvel ordre.

Est-ce que le jeu en valait la chandelle ? Je ne peux plus m'arrêter de penser à Mathieu depuis que j'ai quitté son appartement, il s'était endormi après une douche à deux et je m'étais éclipsée en silence. J'avais simplement laissé un mot sur son frigo « Je nierai même sous la torture polak, te fais pas arrêter jusqu'à ton procès. Lola ». Depuis, chacune de ses musiques qui passait à la radio me rappelait cette soirée, l'odeur de la cigarette m'enivrait, chaque goutte d'eau chaude me rappelait ses caresses sur ma peau.

- Lola ! Sors de là on va plus avoir d'eau chaude ! Hurla Ju' depuis le salon, me faisant sortir de ma rêverie.

- Ça va ! C'est moi qui paye le loyer bordel !

Je sortis de la salle de bains entourée de ma serviette, Noah était arrivée et m'attendait sur le canapé.

- Yo Blondie ! On sort ce soir ? 

- Je sais pas trop, je suis un peu claquée, demain c'est le réveillon de Noël. Répondis-je en haussant les épaules.

Noah échangea un regard avec ma petite sœur.

- Lola tu sors plus depuis plus d'un mois et tu fais la gueule, je sais que c'est lié à ton polonais mais il faut te changer les idées. On sort dans un autre bar et avant petit resto, j'ai réservé chez Gina pour trois.

L'évocation du blondinet me donna la chair de poule, mais l'invitation dans un super restaurant italien était plus que tentante. J'avais raconté en détail ma nuit avec Mathieu, ma rouquine m'avait soutenu alors que je pleurais à chaude larme dans ses bras, pas des larmes de regret mais d'avoir été obligé de couper les ponts avec lui. Cependant une phrase restait dans ma tête « tu sais ma belle, si ça se trouve il t'aurait chassé après avoir eu ce qu'il voulait, autant que ce soit toi qui aies tout arrêté ».

ERGA OMNES - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant