Chapitre 37

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Samedi 14 mai 2022

Malgré un vol assez catastrophique avec un enfant qui hurlait trois sièges devant nous, le voyage se passa relativement bien. Ju' était collée à la vitre pour regarder les nuages et le paysage grandiose sous ses yeux. Les gars qui nous accompagnaient, c'est-à-dire Mathieu, Rayan, Elyo, Ormaz de son vrai nom Moctar et Antoine avec sa femme Aurélie avec qui je n'ai pas encore eu le temps de beaucoup parler, étaient installés plus à l'avant. Mathieu avec sa peur d'être reconnu et de ne pas pouvoir se débarrasser d'un fan un peu trop collant avait vissé sa casquette sur la tête, un gros casque et des lunettes de soleil. Il voulait tellement passer inaperçu qu'avec son look, tout le monde se retournait pour essayer de deviner qui se cachait sous les lunettes. Il n'allait pas falloir plus de quelques heures pour voir des articles apparaitre, surtout si on me reconnaissait.

Après le procès, j'avais eu également mon quart d'heure de gloire, ma photo en premier plan dans les magazines, des posts sur les réseaux sociaux et tout un tas de rumeur sur ma prétendue relation avec Mathieu. J'avais commencé à avoir l'habitude de ce petit tapage médiatique et j'arrivais à ne plus vraiment en tenir rigueur.

Le bon côté du procès c'était que les dossiers étaient tombés comme des mouches sur tous nos bureaux, Damien, aux anges, surtout avec la fusion pour montrer à quel point nous étions rentable, avait décidé d'engager deux nouveaux avocats. Damien n'avait pas besoin de moi pour les mettre au parfum, il allait me vendre comme la poule aux œufs d'or et l'objectif à tenir, autant que je sois loin du bureau pendant cette période.

Dès l'atterrissage, la chaleur m'enveloppa, ce n'était définitivement pas le même climat qu'à Paris et je ne regrettais finalement pas tant que ça de partir en vacances avec la bande du Polak. Un van nous attendait, mais les valises tardaient un peu à arriver. J'espérais intérieurement que Mathieu n'avait été idiot au point de mettre quelques sachets magiques dans sa valise pour sa petite consommation personnelle. Je n'avais pas envie d'aller visiter le commissariat d'Ajaccio dès notre première heure ici.

- Ju' attrape ma valise sinon elle repart pour un tour ! Criais-je en direction de ma petite sœur.

Cette dernière s'élança pour récupérer ma valise mais Mathieu s'en saisi avant elle, un sourire victorieux collé au visage. Il s'approcha de moi sous les bougonnements de ma petite sœur.

- Fait moi un bisou et je te rends ta valise. Me demanda-t-il en souriant encore plus.

- Je te fais pas de bisou Mathieu, soupirais-je, donne-moi ma valise s'il te plait.

Il retira ma valise et recula d'un pas, décidément le changement d'air avait eu de l'effet sur lui, il semblait même heureux d'être là, alors que l'on attendait depuis déjà 45 minutes autour du tapis roulant de malheur afin de récupérer nos bagages.

- Rend-moi ma valise.

- Tu tires la gueule depuis qu'on s'est revu, rigole un peu c'est les vacances et grâce à toi je suis pas au frais.

- Je tire pas la gueule.

- Ça te vénère parce que je t'ai pas embrassé à l'aéroport ? Demanda-t-il.

Mon cœur s'emballa. On n'était pas ensemble il n'avait pas besoin de m'embrasser, mais le fait de l'évoquer me perturba, je ne savais même pas quoi répondre. Est-ce que j'avais envie qu'il le fasse ? Devant tout le monde ? Non, évidemment que non, si quelqu'un nous prenait encore en photo ça allait encore faire parler. Déjà que les photos du procès et surtout la sortie du tribunal avaient fait grand bruit dans la presse, je n'avais pas envie d'en rajouter une couche.

ERGA OMNES - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant