Chapitre 45

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Lundi 16 mai 2022

- Tu peux courir à la même vitesse que moi ? Ça me stresse que tu sois derrière.

Je ne pensais pas que Mathieu tenait aussi bien niveau cardio, c'est vrai qu'il faisait beaucoup de sport et que ça se voyait, mais je ne le pensais pas capable de tenir un jogging surtout avec la quantité de cigarettes qu'il fumait.

- C'est pour mieux mater ton cul.

- Justement, allonge ton pas tu seras gentil. Répondis-je en accélérant.

Il me rejoignit rapidement et en silence nous avancions plutôt bien. Les paysages étaient magnifiques, le village était paisible et nous avions fini par nous engager dans le maquis à courir dans les chemins de randonnées. Les voies étaient escarpées tantôt en montée tantôt en descente abrupte. J'adorais cette sensation de dopamine en moi.

- Viens par-là ! Me dit le blondinet essoufflé en prenant à gauche.

Je le suivis pendant quelques mètres avant d'arriver sur un point légèrement surélevé, Mathieu grimpa en premier sur les grosses pierres et me tendit la main pour m'aider à monter. Je m'en saisi afin de le rejoindre, c'était un point de vue avec une table d'orientation en pierre. La vue était à couper le souffle, on y voyait la montagne avec les monts encore enneigés à cette période de l'année, la nature avec son maquis à perte de vue, dense près du niveau de la mer et plus éparse lorsqu'il léchait le flanc des montagnes. La mer en contre bas était d'un bleu profond, la nature était calme et paisible. J'avais envie de rester là pour toujours.

Je posais mes mains sur la table d'orientation pour regarder le nom des monts qui nous entouraient, des villages aux alentours que l'on apercevait à peine derrière la végétation. La pierre était froide et me procura un frisson par rapport à mon corps transpirant d'énergie.

Le blondinet prit dans son sac à dos une bouteille d'eau et me la tendit en premier. J'acceptais avec plaisir et laissais le liquide parcourir mon corps, cela me faisait un bien fou.

- C'est vraiment magnifique ici.

- Pourquoi tu m'as foutu la honte devant mes gars ? Me demanda-t-il alors que j'observais encore le paysage en reprenant mon souffle.

- Tu m'as fait un putain du suçon dans le cou Mathieu, tu pensais vraiment que j'allais faire la nana honteuse qui va se cacher dans un coin ?

- Je peux t'en faire un deuxième si tu veux.

Je me tournais vers lui pour l'observer, il avait la bouteille entre les lèvres en train de boire, sans me quitter des yeux. Bordel qu'il était sexy. Je ne devais pas me laisser déconcentrer. Il s'est excusé c'est une chose, il s'est confié à moi c'est super, mais lui pardonner pour tout le mal qu'il m'a fait c'était encore trop difficile. Même si la vue n'était pas désagréable.

Concentre-toi Lola !

- Ne me descend plus devant mes potes.

- Ne me donne plus l'occasion de le faire alors. Lui indiquais-je en m'adossant sur la table d'orientation afin d'observer en face à face ses réactions.

- Arrête de me chercher. Me dit-il en s'approchant de moi, plongeant son regard dans le mien.

Il m'électrisait dès qu'il s'approchait de moi, c'était impossible à refréner. Je coupai le contact visuel et descendit du point de vue pour reprendre notre course. Il esquissa un sourire et se mit en marche.

Nous retrouvions notre rythme de croisière pour retourner jusqu'à la villa. Nous avions retrouvé la route afin de terminer tranquillement notre session de sport. Je ne voulais pas l'avouer mais sans Mathieu je me serais perdue depuis longtemps, il connaissait bien les lieux et les petits chemins escarpés. J'avais adoré courir avec lui, et malgré son passif de gros fumeur, il se débrouillait bien. Je devais avoir une discussion avec lui sur tout ce qu'il se passait entre nous, ce n'était pas possible de continuer comme ça. Pour le moment, c'était les vacances et on était toujours l'un avec l'autre, mais lorsque l'on sera rentré...

ERGA OMNES - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant