Chapitre 17

2.9K 89 21
                                    

Vendredi 24 décembre 2021

Le visage de Brice en face de moi fit remonter un million de souvenir en moi, des blessures plus que des souvenirs d'ailleurs, j'avais l'impression que mon coeur allait exploser, une vague de peur me submergea. Je me souvenais des cris, des pleurs, des bleus, de l'affrontement avec mon père, des flics qui débarquent, des menottes, des pompiers.

Mes oreilles se bouchèrent, ma vue se troublait, j'allais bientôt m'évanouir. Mon corps réagissait exactement comme me l'avait expliqué la psychologue lors des séances, mon cerveau faisait blocage d'une grande partie de ce qu'il s'était passée pour me protéger, mais mon corps savait qu'il était face à un danger et savait me le faire comprendre.

Après le procès, je ne pensais plus jamais avoir besoin d'affronter son visage si doux et pourtant qui me causa tant de malheur et de chagrin, ce visage qui m'a détruite, cet homme qui m'a achevé.

Je fis un pas en arrière, chancelante. Mathieu posa sa main sur mon épaule pour me soutenir, Julia se mit entre nous. Mon père arriva juste derrière lui.

- Lola ! Ma puce c'est ce qu'il t'est arrivé ? Demanda-t-il en essayant de garder son calme.

- Je suis tombée au restaurant, un truc débile t'inquiète pas. Le rassurais-je en essayant de garder de la contenance face à Brice, je ne voulais pas lui montrer que j'étais totalement désarçonnée par sa présence, je me sentais nue, sans défense.

- Je suis désolée Monsieur, intervient Mathieu, c'est ma faute, j'étais avec une amie au restaurant qui n'a pas supporté ma promiscuité avec votre fille, elle l'a agressé dans les toilettes.

Il se vantait de ne jamais parler, de ne jamais balancer et pourtant il était en train de tout raconter à mon père. Mathieu dans quel camp étais-tu ?

- T'es son mec ? Demanda Brice en observant le blondinet de haut en bas.

- Toi tu l'es pas, je suis déjà sûr de ça, donc tu peux aller brasser de l'air plus loin. Gronda Mathieu en relevant la tête.

- Enlève ta main de son épaule si t'es pas son mec. Exigea l'invité surprise.

J'étais toujours aussi mal, je n'arrivais pas à réfléchir correctement, je me tournais vers le blondinet qui semblait avoir envie de lui sauter à la gorge, les éclairs semblaient surgir de ses yeux, sa mâchoire était contractée.

Je ne voulais pas le voir réagir comme ça pour moi. Je voulais qu'il se calme, Brice n'engendrait que de la violence.

- Tu dois être Mathieu, enchanté, Sébastien. S'imposa mon père en passant devant Brice pour serrer la main au blondinet.

Mon père était tendu, il crevait d'envie de défigurer l'enfoiré qui se tenait devant lui et qui avait dû attendre mon arrivé, bien caché dans sa voiture, derrière le mur. Il savait très bien ce qu'il risquait s'il touchait à nouveau un cheveux de ce fils de pute et il préférait l'ignorer, même si c'était un exercice très difficile.

J'enviais mon père pour ce talent incroyable de passer devant l'ordure qui avait brisé sa fille sans avoir envie de lui trancher la carotide. Je n'étais pas aussi forte que mon père, et je n'étais pas aussi forte que Mathieu.

- Bonjour Monsieur. Salua à nouveau le polonais mal à l'aise.

- Brice tu devrais t'en aller, c'est Noël. Continua mon père tout en conservant son regard vert sur Mathieu, quant à toi jeune homme je pense que tu es attendu quelque part. Merci d'avoir emmené mes filles.

Mon paternel venait de faire ce qu'il savait faire de mieux, congédier tout le monde. Brice me fit un sourire espiègle et se tourna en direction de sa voiture, une putain de Porsche noire. Mathieu se contenant de lâcher mon épaule et de me faire un léger mouvement de tête, il remonta en voiture et disparu rapidement. Je savais qu'il était fou et qu'il bouillait à l'intérieur, il allait devoir extérioriser et je n'avais qu'une crainte, qu'il fasse une connerie.

ERGA OMNES - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant