Chapitre dix-sept

207 17 18
                                    

Ashton

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Ashton

L'épaule appuyée contre le mur, j'observe à travers la fenêtre guettant le livreur. N'ayant rien à faire à manger, nous avons convenus avec Abigaëlle de nous commander à manger. Après de nombreuses propositions, la décision s'est portée sur une pizza. Classique mais au moins efficace et pas compliqué. Une bouteille de vin, trouvée au fond d'un placard que j'avais achetée pensant recevoir Lynette à la maison, accompagne notre attente.

L'atmosphère qui se dégage dans la pièce est légère, nos étiquettes sociales sont restées sur le bas de la porte. Elle n'est pas agente des services sociaux, je ne suis pas le nom sur l'un de ses dossiers ni l'ex-condamné à tort. Nous sommes juste deux personnes passant un moment convivial, agréable. Le poids sur mes épaules que je traine depuis des années s'évapore le temps d'un instant.

J'apprends à découvrir une femme surprenante, aux paroles douces et méticuleusement choisis. Sa façon de penser est différente, elle aborde la vie d'une manière singulière. Elle semble être envahie d'une bienveillance sans retenue, d'une volonté d'aider son prochain. Je l'écoute parler, chaque mot qui s'échappe de ses lèvres légèrement rosées est comme un doux murmure apaisant chaque tempête intérieure. L'ouragan d'anxiété n'est plus qu'un lointain nuage lorsqu'elle est dans la pièce.

« Comment ça se fait que vous n'ayez aucun plan pour un vendredi soir ?, m'interroge Abigaëlle apportant son verre à ses lèvres.

— Je ne suis pas la personne avec une vraie vie sociale, lui expliqué-je en rigolant faiblement. Plus maintenant en tout cas, lui réponds-je en haussant les épaules.

— Vous n'avez retrouvé personne en étant libéré ?

— Je n'ai plus de contact avec mon passé si on peut dire. Mais j'ai mes collègues, je m'entends bien avec eux. Ça nous arrive de nous voir de temps en temps.

— Vous ne rencontrez personne en dehors du travail ?, me demande-t-elle curieusement.

— Je ne m'aventure pas sur ce terrain, lui dis-je en grimaçant.

Je remarque le livreur arriver. En me dirigeant vers la porte pour lui ouvrir, j'entends la jolie brune me demander pourquoi.

— Je n'ai pas envie de gérer ce que les gens pensent de moi quand ils apprendront que j'ai fait de la prison. »

Notre conversation est interrompue lorsque je récupère le carton chaud à la forme carrée. Je remercie et après une fausse bataille afin de savoir qui paie le souper, j'informe le jeune homme coiffé d'une casquette à l'effigie de la pizzeria de garder le change comme pourboire. Je retourne vers la jeune femme qui me suit du regard faussement agacée de ne pas avoir pu payer. J'hausse les épaules innocemment et nous laisse découvrir la bonne odeur qui s'échappe de notre met gourmet.

« Par rapport à ce que vous avez dit tantôt, vous avez peur de la réaction des gens même si vous avez été innocenté ?, me questionne Abigaëlle confuse.

My unfairness' shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant