Chapitre vingt-et-un

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Ashton

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Ashton

Comme presque chaque jour depuis quelques temps, une danse régulière avec le soleil levant se joue entre lui et moi, où chaque pas est une note de musique dans la symphonie du matin, une harmonie entre mon corps et mon esprit. Chaque course est une opportunité pour moi de me ressourcer et de me connecter à moi-même. J'ai besoin de cette échappatoire, besoin de me rappeler chaque jour que je suis libre. Libre de mes mouvements, libre d'aller où bon me semble, libre d'avancer, libre de vivre.

Dimanche a été une journée forte en émotions, entre l'excitation d'entreprendre ces changements, la douceur apportée par Abigaëlle, puis le sentiment de déception voire de trahison qui m'a transpercé à l'entente de sa révélation. C'était difficile, mais je ne lui en veux pas. Je ne lui en veux plus, sur le moment je ne mentirais pas j'ai simplement voulu qu'elle parte. Une tornade émotionnelle s'est déchaînée à l'intérieur de moi et j'avais besoin de la gérer seul.

Elle a cependant souhaité s'expliquer, je l'ai écoutée et j'ai compris. Mon ressentiment envers l'agent de police n'en est sorti que plus intense. À l'entente de son prénom, je n'ai vu qu'un homme cherchant à me faire plonger de nouveau pour quelque chose que je n'ai pas commis. Et le pire, c'est qu'il l'a utilisée pour m'atteindre. Ce qui a plutôt bien fonctionné. Quel con.

Abigaëlle est la seule personne qui semble m'avoir cru dès le départ, elle connaissait mon passé, du moins la raison de mon absence auprès de ma fille. Elle savait de quoi j'avais été accusé et malgré ça elle continue de m'aider afin de pouvoir récupérer la garde de mon enfant. Malgré ça elle ne cesse de me démontrer une douceur et bienveillance contrastant tout ce que j'ai connu depuis quelques années. Savoir qu'elle a finalement douté de mon innocence n'a eu pour effet qu'un coup de poignard dans l'estomac. Et lorsque j'ai ressenti cette douleur imaginaire, je n'ai pas pu m'empêcher de culpabiliser à l'idée de comparer cette sensation à ce qui a pris la vie de mon amie cette soirée là. Quel égoïsme de ma part.

J'y ai beaucoup repensé. En fait, j'y pense actuellement alors que mes pieds foulent les graviers du chemin emprunté à un rythme contrôlé. Je ne suis pas en colère contre Abigaëlle, j'ai envie de la croire lorsqu'elle me dit qu'elle n'a pas eu de mauvaises intentions et que c'est l'autre abruti qui lui a joué dans la tête. Je dois aussi avouer qu'une partie de mon ego a été touchée, broyée, fracassée même en le sachant chez elle, à déblatérer des soit-disantes mises en garde contre moi et que ça a eu l'effet désiré sur la jeune femme. Je lui ficherais mon poing dans la gueule à ce gars là.

Je n'ai pas envie qu'elle doute de moi, je n'ai pas envie de voir dans son regard ce que je vois chez toutes les autres personnes qui sont au courant pour mon arrestation.

Ma nouvelle passion gustative m'a convaincu de changer de quartier pour mes courses quasi quotidiennes. Me rapprochant du café aux douces odeurs citronnées agrémentées de cannelle, je salive déjà à mon prochain breuvage. Je dois certes prendre les transports pour m'y rendre mais ça vaut le détour. Connaissant désormais le chemin comme ma poche, j'y entre en sachant déjà ce que je veux. Me mettant dans la file, je détaille du coin de l'oeil l'étagère à pâtisserie, vais-je me laisser tenter ? Bonne question.

My unfairness' shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant