Chapitre dix-huit

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Abigaëlle

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Abigaëlle

Prisonnière dans un labyrinthe de dossiers, d'évaluations, de conseils et d'interventions, où chaque virage semble mener à une nouvelle énigme à résoudre, et où j'ai du mal à trouver la sortie vers la détente. C'est ainsi que je décrirais la montagne de travail qui jonche mon bureau en ce samedi matin. Cheffe de service par intérim n'est pas de tout repos, ajoutant à cela mes tâches en tant que travailleuse sociale, je suis facilement submergée.

« Madame Carter, avez-vous encore besoin de moi ?, entends-je.

Je relève les yeux vers la silhouette postée dans l'encadrement de la porte de mon bureau. Kathy s'y trouve, mon assistante qui n'a pas plus de chance que moi concernant ses fins de semaine.

— Non Kathy, tout va bien, merci beaucoup, lui dis-je. Tu peux t'en aller, passe un bon weekend.

— Merci, vous aussi Madame. »

En acceptant le poste temporaire de cheffe de service, j'étais consciente que la charge de travail serait davantage plus intense. Notre ancien chef, Louis Martin, a été muté dans un autre service avant même que nous ne lui trouvions un remplaçant. J'ai été sollicitée pour prendre le poste en attendant, surprise que le choix se soit porté sur moi, je n'en ai pas été moins flattée. Avoir un rôle important dans la protection de l'enfance est un rêve que j'ai longtemps caressé, ça me tient à coeur. J'ai tenu malgré tout à conserver mes responsabilités d'assistante sociale. Ce qui est primordial pour moi dans ce métier est la rencontre avec les familles. Bien que mes collègues soient compétents, je sais par expérience qu'ils ne sont pas tous dotés de tact. Ces enfants ont le droit d'avoir un peu de douceur dans ces moments compliqués, ce que je m'efforce à leur offrir en restant un agent de terrain. C'était ma seule condition pour accepter cette position qui s'apparente tout de même à une belle promotion. Cela dit, une promotion s'accompagne comme toujours de plus de responsabilités, notamment dans la gestion des autres travailleurs, ce qui a crée par moment une ambiance étrange. Mais j'ai réussi à gagner le respect de mes collègues et j'en suis ravie, nous sommes capables de travailler en équipe.

Une lutte interne s'étend en moi afin de maintenir mon attention sur les rapports que je dois remplir. Une lutte où mes pensées vagabondent et laissent mon esprit divaguer dans différentes directions. La tendance actuelle vers laquelle penche mon esprit, ce n'est pas la première fois qu'elle m'éloigne de mes responsabilités. Plus précisément ce matin, il s'agit de la soirée d'hier, passée avec Ashton. Hier a été une journée difficile, alors quand j'ai su que j'avais de bonnes nouvelles à lui annoncer, je me suis dit que j'allais lui dire de vive voix. Je n'avais aucune idée que nous aurions parlé toute la soirée, mais je dois dire que ça m'a fait du bien. Mettre de côté le temps d'un instant nos statuts sociaux.

C'est finalement en début d'après-midi que je m'autorise à quitter le bureau. Personne n'est là aujourd'hui. J'avais simplement demandé à Kathy de m'aider avec l'administration ce matin. Ma prochaine intervention n'aura lieu que mardi, j'aurai donc le temps de m'y préparer et d'avancer sur mes autres dossiers.

My unfairness' shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant