Chapitre trente-trois

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Abigaëlle

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Abigaëlle

Je vis le regard de cet homme se briser. Son coeur a éclaté si fort que j'ai été capable de l'entendre. Il avait compris. Jade semblait avoir si peur de lui et je ne comprenais pas pourquoi. Que s'est-il passé en trois petites heures pour qu'elle change son regard sur lui ? Lorsque je suis arrivée plus tôt, elle était accrochée à son père, elle se sentait probablement plus en sécurité avec lui qu'avec n'importe qui d'autre. Et pourtant maintenant, c'est derrière moi qu'elle se cache. Ça n'a tout simplement pas de sens pour moi.

Je me retourne vers la jeune enfant qui s'accroche à mon bras en gardant ses yeux rivés sur son père.

« Jade, ma puce tout va bien..., tenté-je de la rassurer.

Elle secoue la tête, d'une façon presque imperceptible mais je le remarque. Jade pose finalement ses grands yeux verts sur moi une expression que je ne saurais déchiffrer.

— Qu'y a-t-il Jade ? Que s'est-il passé avec ton ami ?, lui demandé-je doucement, en murmurant.

La jeune fille approche sa bouche de mon oreille comme pour me confier un secret. Je me penche prudemment vers elle et lui assure qu'elle peut me faire confiance.

— Mon ami m'a dit papa était pas gentil...

— Pas gentil ?, répété-je pensant avoir mal compris.

Mes sourcils se froncent malgré moi. S'il y a bien une qualification que je ne donnerais pas à Ashton est le fait qu'il soit méchant. Je ne le connais certes depuis pas longtemps, mais il ne respire tellement pas la méchanceté, la haine ou bien la colère. C'est un homme brisé dont le bonheur a été bafoué par une erreur de jugement.

— Abby..?, m'interpelle Jade me sortant de mon état de choc face à ses paroles.

— Oui Jade ?

— Je peux rentrer chez papi Michael s'il te plaît ?

Sa voix n'était plus un murmure et avant de répondre la moindre parole je jette un coup d'œil à Ashton. S'il n'était pas dévasté, il vient de s'effondrer à cette demande. J'aimerais tant pouvoir l'aider à ne pas chuter plus bas qu'il ne l'est déjà.

— Trésor... Tes grands-parents ne sont pas encore rentrés, mais tu peux rester avec ton papa, c'est amusant d'être avec papa non ?, tenté-je de la convaincre qu'elle n'a pas à avoir peur.

— Oui un peu... Mais il a dit que c'était dangereux de rester à la maison avec papa. Au début je le croyais pas, à l'école il disait que papa était pas gentil mais je disais c'était faux. Mais je crois maintenant je suis plus trop sûre... »

Ça devient trop gros. Je ne peux pas croire qu'on puisse à ce point retourner la tête de cette enfant. 

Je me redresse en la prenant dans mes bras. Elle enroule les siens autour de mon cou et je me retourne vers les trois hommes qui me font face. Chacun a une expression si différente. J'ai affaire à un homme au visage détruit, bien qu'il tente de ne rien laisser paraître je ne connais que trop bien ce regard brisé au fond de ses yeux bleus. À côté de lui se trouve un visage compatissant, relativement détaché mais faisant tout de même preuve d'empathie vis-à-vis du jeune père. Et finalement, ces deux billes noires qui me sondent avec une lueur qui les fait briller. Je n'oserais pas parler de satisfaction mais ça s'en rapproche.

My unfairness' shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant