Après avoir passé vingt-deux mois en prison, Ashton Simmons est finalement innocenté. Il retrouve sa liberté, et plus important encore, sa fille désormais âgée de cinq ans.
Cependant, après presque deux ans derrière les barreaux, toute personne cha...
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Ashton
Je dois avouer, ces brioches à la cannelle sont un pur délice. Avec un glaçage légèrement citronné, c'est une explosion de douceur et d'acidité qui s'offre à mes papilles. C'était une excellente recommandation.
Abigaëlle a un certain sourire vainqueur et fier sur le visage lorsque je lui confirme qu'elle avait raison. La légèreté de notre conversation continue de flotter dans les airs, c'est simple, fluide, agréable.
« Est-ce que je peux vous demander de me parler de vous ?, me questionne la jeune femme. Je sais que c'est vague comme question, mais j'aimerais pour une fois voir plus loin que les informations que j'ai dans mes rapports..., ajoute-elle en se justifiant.
— Que voulez-vous savoir ?, continué-je.
— Qu'est-ce que vous faisiez avant d'être co... avant de... je veux dire..., tente-elle de dire soudainement gênée. »
Je lui souris, je suis conscient que c'est loin d'être facile d'aborder un sujet comme celui-ci, j'imagine. On ne sait jamais si la personne en face va être offusquée, blessée, contrariée peut-être ? Elle murmure un désolée alors que je le balaye d'un geste de main. Elle n'a aucune raison de l'être.
« Avant d'être condamné ?, lui dis-je simplement lui souriant tenant de dissiper la gêne qu'elle ressent. Je travaillais au centre d'appels d'urgence.
— Je ne m'attendais pas à ce travail... vous y étiez depuis longtemps ?
— Quelques années, si j'avais pu reprendre ce poste, je l'aurais fait sans hésiter. J'aimais beaucoup.
— Est-ce que ce n'était pas trop difficile de lâcher prise ? Vous avez pas dû assister ou entendre des choses pas faciles...
— Pas plus que vous je pense. Mais oui, parfois ça l'était. C'était le plus souvent une sorte de mélange de frustration et de sentiment d'impuissance. Je veux dire que oui, nous sommes les premiers contacts avec les victimes mais une fois que les secours ou la police sont sur place, parfois même avant ça, la ligne est coupée et bien souvent nous ignorons comment les choses se sont déroulées par la suite. Et... à travers un téléphone, on ne peut pas nécessairement faire quelque chose, les mots sont les seules outils à notre disposition et parfois c'était difficile, c'est vrai, expliqué-je.
— On dirait que je n'avais jamais pensé à ce détail... Vous passez à l'appel suivant, et ainsi de suite sans savoir la fin de certaines situations, je comprends le sentiment. »
Nous continuons de discuter un peu sur ce sujet, les défis que l'on peut rencontrer dans ce genre de métiers. Son travail est loin d'être facile également. Surtout quand des enfants sont impliqués.