Chapitre quarante-six

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Abigaëlle

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Abigaëlle

Voilà deux jours que l'audience avait eu lieu. Deux jours qu'Ashton est officiellement - disons officieusement plutôt - le représentant et tueur légal de Jade. J'ai eu la chance de le voir plus sourire au cours de ces dernières quarante-huit heures que depuis que je le connais. Un poids s'est définitivement ôté de ses épaules, il est d'humeur légère, constamment enthousiaste et c'est si beau à voir. Il est beau.

— Merci bien, entends-je derrière moi avant de recevoir un baiser sur la joue. J'avais pas vraiment de doute, mais je suis content d'avoir la confirmation que je suis à ton goût.

Je me redresse rapidement alors que j'étais accoudée sur l'îlot de cuisine.

— J'ai pensé à voix haute ? demandé-je en me tournant face à lui.

Il acquiesce tout sourire, probablement avec un égo un peu plus gonflé. Je devais être tellement perdue dans ma contemplation que je n'en me suis pas rendu compte. Je lève les yeux au ciel en le contournant pour reprendre la préparation des crêpes mais je suis retenue par une prise autour de mon poignet.

C'est sans surprise que je me retrouve coincée entre l'îlot et un corps n'appartenant qu'à une seule personne possible. J'ai relevé les yeux pour en trouver deux d'un bleu si doux que j'en perdrais l'usage de mes jambes. J'ignore si c'est grâce à la décision du juge, mais il a retrouvé une certaine confiance en lui, il dégage cette assurance qui, je dois bien l'avouer, me rend toute chose. Si ça n'a rien retiré à sa douceur et gentillesse naturelles, je fonds sous son regard confiant. Ses mains, de part et d'autres de mon corps reposent sur le rebord du meuble alors que je me dévisse la tête pour maintenir le contact visuel.

Je ne retiens pas mon sourire, à quoi bon alors qu'il est sincère ? Mes mains glissent sur ses épaules puis mes doigts partent à l'aventure à travers ses boucles désordonnées. La sensation qui fait vibrer mon être au complet est plaisant, rassurant. Depuis Chris, je n'avais pas considéré mes relations comme étant une priorité dans ma vie, mon travail était tout ce qui comptait pour moi. J'ai eu, à tout casser, peut-être trois flirts depuis ma rupture avec lui, rien de sérieux. Mais cette relation avec Ashton, désormais officielle, ne m'a jamais semblé aussi naturelle. Les sentiments que je ressens pour lui sont bel et bien réels, et par-dessus tout, ils sont sains. Je ne me sens ni étouffée, ni restreinte ou invalidée. La communication avec lui est simple, bien que notre vision très similaire de la vie en général nous facilite la tâche, nous nous ressemblons beaucoup. Nos blessures sont semblables et la compréhension tacite de l'autre me fait me sentir en sécurité à ses côtés.

Perdue à nouveau dans mes pensées, et ma contemplation de ces beaux yeux océan, je ne me rends pas compte que mes pieds ne touchent plus le sol. Je me suis retrouvée assise sur la surface lisse de l'îlot avec entre mes cuisses l'homme qui a élu domicile dans ma tête.

My unfairness' shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant