Chapitre trente

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Ashton

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Ashton

En me réveillant, tout me revient en mémoire. Une boule se noue dans mon estomac et instinctivement je resserre mes bras contre moi. Mais je réalise rapidement que quelqu'un s'y loge. Laissant le temps à mes yeux de s'habituer à la lumière perçant les rideaux, je reconnais la chevelure brune d'Abigaëlle. Dos à moi, elle semble encore endormie, mon bras autour de sa taille. Sa main déposée sur la mienne et aussitôt mon angoisse naissante s'atténue.

J'ai encore du mal à comprendre l'intensité de ma réaction. Pourquoi est-ce que j'ai ressenti tant de panique simplement parce que Jade m'a parlé de Clara ? Il est vrai que je n'ai jamais évoqué avec elle le sujet depuis mon retour, ni même celui de mon absence d'ailleurs. Mais d'être pris dans ce tourbillon infernal au point de dissocier de ma personne pour quitter les douloureuses sensations dans ma poitrine, je ne me comprends pas.

« Vous êtes réveillé ?, entends-je soudainement me sortant de mes pensées.

Je sens son pouce caresser le dos de ma main avec sa douceur légendaire.

— Oui, confirmé-je. Avez-vous bien dormi ?

Je trouve ça étrange, la vouvoyer alors qu'elle vient de passer la nuit chez moi, dans mon lit. Je garde cette réflexion pour moi, elle se retourne et finit par me faire face, ma main se retrouvant dans son dos. Elle hoche la tête à ma question et semble me détailler longuement avant de reprendre la parole. 

— Vous vous sentez mieux qu'hier ?

— Je pense que oui, réponds-je toujours en chuchotant pour ne pas réveiller Jade.

Je baisse les yeux, honteux et me sentant ridicule qu'elle ait assisté à cette crise de panique.

— Est-ce que je peux vous poser une question ?

— Dites-moi ?, dis-je en relevant mes yeux vers les siens.

— Avez-vous déjà pleuré sa disparition ? »

Tel un automatisme inconscient, mes sourcils se froncent à sa question ne comprenant pas où elle veut en venir. Mais je devine rapidement à quoi elle fait référence. Du moins, à qui.

Les cheveux quelque peu en pagaille, ses yeux verts émeraudes grands ouverts, légèrement noircis par son maquillage de la veille, me laissant croire qu'elle est réveillée depuis plus longtemps que je ne le pense, je l'observe. Elle reste silencieuse, comme si elle comprenait mon questionnement intérieur et me laisse le temps de répondre. Ai-je déjà pleuré la mort de Clara ? J'ai versé des larmes, une fois.

La première nuit que j'ai passée en prison, accusé à tort.

Lorsque j'ai été transféré de l'établissement de détention provisoire, dans lequel je suis resté deux semaines en attendant le verdict du juge, j'ai dû passer par un tas d'étapes plus humiliantes les unes que les autres. La processus d'admission, qui comprenait la vérification de mon identité, la prise d'empreintes digitales, la photographie, un examen médical et une fouille corporelle.

My unfairness' shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant