Chapitre vingt

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Abigaëlle

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Abigaëlle

La culpabilité accapare mes veines, chacun de mes membres. Ce que je voulais éviter se produit et j'en suis la seule responsable. Le regard déçu et fâché qui gît sur le visage de l'homme en face de moi me fait mal. Son ton est dur et froid, et je ne peux que le comprendre. En faisant mes recherches sur lui hier soir, je n'ai pas pu me résoudre à lire les dizaines d'articles traitant de l'affaire. Cependant, je suis tombée sur ses anciens comptes, inactifs depuis cette soirée-là. Je ne me suis pas attardée sur les nombreux commentaires horrifiants et accusateurs, mais j'ai trainé plus longuement sur les dernières photos postées.

Comme Ashton me l'avait dit, avec Jade et sa marraine ils avaient une dynamique enjouée, chaque photo respirait la joie et la lumière. Regarder ces images figées dans le temps aujourd'hui, connaissant la triste réalité m'a serré le coeur.

« Ashton s'il vous plaît laissez-moi m'expliquer..., tenté-je de lui dire en gardant mes distances.

Son regard sévère me fait l'effet d'un électrochoc, je n'ai pas voulu brisé la confiance qu'il semblait avoir en moi.

— Qu'est-ce que l'agent Nolan vous a dit sur moi ?, finit-il par me demander après de longues minutes de silence.

— Il a voulu me mettre en garde contre vous, lui avoué-je jouant la carte de la sincérité. Mais je l'ai envoyé valser, simplement... Simplement me parler de vous, de toute cette enquête m'a fait douter alors que je ne voulais pas, et j'ai beau le détester il a réussi à manipuler mes pensées. Il a cette emprise émotionnelle sur moi, j'en suis consciente et ce n'est pas une excuse. J'aurais dû directement vous parler pour me rassurer. Je suis tellement désolée d'avoir cherché des informations comme je l'ai fait. »

Ses yeux bleus grisés sont vissés dans les miens, regarder à travers eux c'est comme regarder à travers une fenêtre m'offrant une vue sur son âme, où ses regards sont une analyse silencieuse de chacun de mes mots, une introspection profondément intime écrite dans le langage des regards. Il me demande silencieusement s'il peut me croire. Oui Ashton, vous pouvez avoir confiance en moi.

Les traits de son visage s'adoucissent, sa mâchoire parfaitement dessinée se décrispe. Son regard se détend, tout comme ses mains qui étaient serrées.

« Je voudrais que vous ayez confiance en moi, ce n'est vraiment pas mon genre d'aller par derrière et fouiner, je m'excuse Ashton, sincèrement.

Je soupire faiblement, je ne sais pas quoi dire de plus. Il reste silencieux, quelques minutes plus tôt il me demandait de quitter les lieux, mais je ne pouvais me résoudre de partir sans lui donner l'explication dont il a droit.

— Ce n'est pas grave, finit-il par me rassurer. Je ne vous en veux pas, enfin, peut-être un peu si, mais ne recommencez pas s'il vous plait. Si vous avez des questions, des doutes, demandez-moi directement.

My unfairness' shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant