Les ombres de l'âme - Tome 1

Chapitre 5 : Séance sportive

Ava

⚠️TW : Chapitre spicy !!🌶️🌶️⚠️

Mon réveil se met à hurler dans mes oreilles. Je tâtonne dans le vide dans l'espoir de faire taire cet engin du diable. Lorsque je me saisis enfin de mon téléphone, je le mets en sourdine et repose ma tête lourdement sur l'oreiller en grognant. J'ai prévu de faire une séance de sport ce matin, mais la fatigue aurait très bien pu m'en dissuader finalement. J'ai l'habitude de courir au moins deux fois par semaine mais n'ai jamais osé m'inscrire à la salle de sport, je ne sais pas pourquoi, certainement car c'était dans une période où moins je voyais de monde et mieux je me portais. A présent que j'en ai une à disposition sur mon lieu de travail, il est certain que je vais en profiter.

Je me lève, non sans difficulté, enfile un legging noir et une brassière assortie que je recouvre d'un sweat bleu pastel. Je fourre des rechanges dans un cabas et y glisse également une trousse avec tout le nécessaire pour me maquiller. Fin prête, je sors de l'appartement après avoir laissé un mot à Tess qui dort encore à cette heure matinale.

Arrivée devant la barrière de sécurité, j'approche mon badge du capteur près du pavé numérique et suis soulagée lorsqu'un bip retentit et que la barrière se soulève, me laissant pénétrer dans le building, désert à cette heure-ci. Je fais un tour à la cafétéria afin de me prendre une pomme et une bouteille d'eau avant de me rendre à la salle de sport.

Au 3e étage, je suis agréablement surprise de trouver l'endroit aussi silencieux qu'un cimetière. Je pars en direction des vestiaires pour mettre mes affaires dans un casier prévu à cet effet et entre dans la salle de sport. Les lumières s'éclairent toute seule sur mon passage et me confirment, une fois de plus, que je suis bel et bien seule. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et lance ma playlist favorite à fond avant de grimper sur un tapis de course pour m'échauffer tranquillement. Je cours à un rythme soutenu, ma queue de cheval balayant contre mon dos à chacun de mes mouvements. Je m'efforce de garder une respiration fluide tandis que les battements de mon cœur s'accélèrent déjà sous l'effort. Au bout d'une dizaine de minutes, je descends du tapis, satisfaite de mon échauffement, et retire mon sweat qui me donne trop chaud. Je le balance négligemment sur un banc qui jonche le mur et m'empare de ma bouteille d'eau pour étancher ma soif. Les effets de l'effort physique se font déjà ressentir sur mon corps : des perles de sueur nappent ma poitrine et se forment à l'arrière de mon crâne, une chaleur irradiante m'enveloppe, plus particulièrement au niveau de mes pommettes, et une soif irrépressible m'assèche la gorge. Une fois ma pause achevée, je fais volte-face, voulant reprendre ma séance, et me retrouve nez à nez avec Andrew.

- Putain ! Tu m'as fait peur ! dis-je sans réfléchir, la main posée sur mon cœur malmené.

- Désolé, tu devrais avoir l'habitude à force, répond-il, un sourire éclatant étirant ses lèvres. Je pensais être le seul à venir si tôt.

Un détail subtil, qui pourtant ne m'échappe pas, me fait légèrement froncer les sourcils. Il m'a tutoyé à nouveau, comme ce soir-là au bar.

Je secoue la tête, les poings sur les hanches avant de rétorquer :

- Disons que j'apprécie le silence, je me doutais qu'à cette heure-ci il n'y aurait pas grand-monde.

- C'est ce que je cherche également.

- Très bien. Avec moi, tu auras ce que tu cherches, je ne l'ouvrirai pas, rétorqué-je en mimant une fermeture éclair scellant mes deux lèvres.

Il se contente de me répondre d'un signe de la tête puis se dirige silencieusement vers le tapis de course. Je l'observe se mouvoir, presque avec élégance, sur ce tapis. Ses vêtements techniques moulent parfaitement son corps d'athlète et je me surprends à rester plusieurs dizaines de secondes à le mater sans ménagement. Il court à un rythme soutenu, maîtrisant à la perfection sa respiration. J'imagine qu'avec un corps pareil, il doit être un habitué des salles de sport ; j'aurais certainement de nombreuses occasions de le croiser ici. Un petit détail m'interpelle cependant, je me demande pourquoi il est si différent de l'homme que j'ai rencontré dans ce bar miteux. Ses tatouages sont soigneusement camouflés sous ses manches longues, ses bagues n'ornent plus ses doigts et son apparence en générale est bien plus soignée - même si elle l'était déjà ce soir-là.