Les ombres de l'âme - Tome 1

Chapitre 8 : Bulles

Ava

La MK Corp. possède deux pôles principaux. L'un, dirigé majoritairement par Kyle, consiste à faire du conseil de placement et de la gestion de portefeuilles boursiers pour des clients fortunés. Le deuxième est, lui, sous le commandement d'Andrew. Il s'agit d'étudier et d'acheter des parts dans des sociétés cotées afin d'agrandir notre propre portefeuille. Il y a aussi d'autres activités, moins importantes cependant.

Alors que Kyle continue son discours maîtrisé visant à inciter ces hommes riches à travailler avec nous, la sonnerie d'un téléphone résonne bruyamment dans la pièce. Tout le monde lève la tête et une vague de panique s'empare de moi, pensant qu'il s'agit de mon téléphone. Heureusement, Kyle s'excuse et sort son appareil de la poche de son pantalon de costume. Une ombre passe sur son visage qui devient blême en voyant qui est à l'origine de cet appel.

- Je... je suis vraiment désolé, dit-il en tentant de camoufler l'inquiétude qui le gagne. Je m'excuse mais il faut absolument que je m'éclipse. Andrew, je te laisse continuer. Madison, tu peux rentrer, Ava me fera un compte rendu.

Andrew se lève, l'air dur, et fait un vague mouvement de la tête à son associé qui s'enfuit presque en courant. Je me demande ce qui a bien pu le faire partir aussi précipitamment, cet appel l'a visiblement chamboulé.

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- Bien messieurs, je pense que nous en avons terminé. Je vous raccompagne jusqu'à la sortie. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à me contacter ou à contacter monsieur Smith, lance Andrew en tendant sa large paume aux deux cinquantenaires.

- Merci de nous avoir reçus, monsieur Blake. Je suis sûr que vous aurez bientôt de nos nouvelles. Nous espérons que monsieur Smith aura régler ses problèmes d'ici là, rétorque l'un des deux d'un air hautain.

Ils n'ont visiblement pas apprécié le départ précipité de Kyle, je suppose qu'il a manqué de sérieux. Andrew leur serre fermement la main, sa mâchoire se contracte.

- Bonne soirée, mademoiselle, ajoute l'un des clients en me tendant sa main avec un sourire carnassier.

Je réprime mon envie de vomir face à son regard un peu trop focalisé sur mon décolleté et souris poliment en lui serrant la main. Andrew lève le bras en direction de la sortie afin de les guider à l'extérieur.

En entendant les portes de l'ascenseur se fermer, je laisse échapper un lourd soupir avant de m'atteler à ranger la pièce. Je remonte à l'étage supérieur en jetant un coup d'œil à ma montre. La réunion s'est éternisée, il est à présent 20h30 et la fatigue commence à se faire sentir. Je bâille lourdement en entrant dans mon bureau et mon regard est immédiatement happé par le jacuzzi qui semble presque m'appeler pour que j'y plonge. Mes membres engourdis mériteraient bien quelques instants de repos dans ce bain à remous flambant neuf. Après tout, il faut bien le rentabiliser.

Je passe la tête à travers la porte, me concentrant sur les bruits environnants, je suis seule. Georgina n'a pas été là de la journée et Andrew est sûrement rentré. La plupart des salariés doivent être chez eux à l'heure qu'il est et les potentiels retardataires ne mettraient pas les pieds au 18e. Un sourire incurve mes lèvres alors que, presque honteuse, je m'imagine déjà me baigner à moitié nu dans mon bureau. Puis, sans réfléchir, je claque doucement la porte et me déshabille. J'active les bulles du jacuzzi et l'eau se mit à frémir délicatement. Une chaleur humide émane tandis que je retire la bâche en tissu sur le dessus. Je fais glisser ma main à l'intérieur afin de jauger la température.