Les ombres de l'âme - Tome 1

Chapitre 32 : Self-control

Ava

Je me retourne afin de faire face au seul type qui ne m'avait pas manqué au réseau. Ricko.
Il est là à me toiser de son regard malsain, un sourire sournois sur les lèvres et l'un de ses sourcils broussailleux arqué.

- C'est de moi que tu parles ? craché-je en abaissant mon arme.

- Tu vois quelqu'un d'autre ?

- C'est quoi ton problème putain ?!

- Mon problème c'est toi. Tu fous la merde avec ton air faussement naïf.

- Mon air faussement naïf ?! Qu'est-ce que tu entends par là ?

Il claque sa langue contre son palais.

- Et débile en plus... Je ne vois vraiment pas ce qu'il te trouve.

- Tu parles d'Andrew là ? dis-je en arquant un sourcil. Oh, je vois, tu es jaloux parce que le patron m'accorde plus d'importance qu'à ta sale gueule.

- J'en ai rien à foutre de l'importance qu'il t'accorde, au contraire.

- Développe, demandé-je les sourcils froncés.

Il se contente de se taire en me regardant avec son sourire carnassier qui me file des sueurs froides.

- Tu m'en veux encore parce que Andrew a abîmé ta gueule la dernière fois ?

- Je pourrais très bien améliorer la tienne pour t'enlever ce regard stupide que tu traînes.

- Vas-y, frappe-moi je t'en prie, Rock Lee. Mais tu sais comme moi que tu finiras par le regretter.

Il bondit dans ma direction, le regard noir et les deux poings fermement serrés. Son sourire a disparu, il veut ma peau, peu importe les répercussions.

Instinctivement, je me mets en position de défense et lève mon arme dans sa direction. Il s'arrête net, la respiration bruyante et la poitrine qui se soulève rondement toute proche du canon de mon arme. Je le fixe intensément dans les yeux, lui faisant comprendre tout le mépris et toute la rage que j'ai pour lui.

Cet homme me déteste pour une raison qui m'est inconnue et son air condescendant me fout en rogne.

J'ai accumulé tant de colère, tant de rage, ces dernières semaines que pointer mon arme sur lui ne me fait ni chaud ni froid. Au contraire, une vague d'adrénaline pulse dans mes veines et un feu ardent se développe dans tous mes membres.

- Je suis la petite pute de personne, craché-je en le fusillant du regard.

- Tu fais la maline car tu es sous les bonnes grâces du patron mais tôt ou tard, il ne sera plus là pour te protéger.

- Je n'ai pas besoin de protection.

- Apprend à te servir de ton arme alors, dit-il en zieutant le canon qui le touche presque.

Je jette un coup d'œil au pistolet et remarque que le cran de sûreté est toujours en place. Je le défais en vitesse et replante mon regard sombre dans le sien.

- Et comme ça, c'est mieux ?!

- Tu n'auras jamais assez de cran pour tirer. Je t'ai observé, tu n'es qu'une gamine qui s'est entichée d'un mauvais garçon. Rappelle-toi Los Angeles, comment ton visage est devenu fantomatique quand tu as cru avoir marché dans un morceau de cervelle. Tu as aimé ma petite blague n'est-ce pas ? glousse-t-il d'un air mauvais.