Les ombres de l'âme - Tome 1

Chapitre 28 : Débarquement en force

Andrew, quelques heures plus tôt.

Je rentre chez moi après avoir passé l'après-midi au stand de tir. Entendre le son des balles qui fusent et percent les cibles m'apaise en règle générale.

Je trouve le cadeau de Kyle sur le comptoir et soupire férocement en repensant à cette putain de journée. A part lui, Emmy et Pete, il n'y a personne d'autre qui est au courant pour mon anniversaire et ça me convient. Ce jour ne signifie rien pour moi, plus maintenant.

Je m'assois sur une chaise et ouvre l'emballage coloré. A l'intérieur, un carnet de croquis et une bouteille de vieux bourbon. Une petite carte y est accrochée « T'as intérêt de m'attendre pour l'entamer ». 

Je souris et défais le bouchon.

— Je crois que c'est foutu mon pote, pensé-je à voix haute en versant le liquide dans un verre.

Je les ai blessés – lui et Emmy – avec mes paroles balancées sous la colère mais ma putain de fierté m'empêche de m'excuser. Un tas de regrets s'amoncèlent dans mon esprit.

« Tu n'es qu'un bon à rien »

« Regarde ce que je suis obligé de faire à cause de toi »

« Tu aimes la voir souffrir hein ? »

T'es un putain d'enfoiré Andrew

Mes pensées dévient sur Ava, et sur son regard lorsqu'elle m'a surpris à balancer ces atrocités.

Elle me déteste

C'est pas plus mal, au moins elle n'essaiera plus de rentrer dans ton esprit !

Je bois mon verre cul sec et m'en sers un deuxième qui le rejoint rapidement. L'alcool brûle ma gorge agréablement et mes membres commencent peu à peu à se détendre. Je dégaine mon téléphone et ouvre l'application reliée à la puce dans le smartphone d'Ava.

Juste par curiosité

Je zoome sur le point qui indique sa position. Mon cœur loupe un battement en voyant qu'elle est encore chez ce petit con de Kyle. Je serre mon verre si fort dans ma paume qu'il finit par se briser dans un fracas aigu. 

La colère alimente mes membres et je sors en trombe de la villa en appelant cet enfoiré.

Une fois, pas de réponse.

Deux fois, pas de réponse.

Trois fois, pas de réponse.

Je souffle bruyamment et monte dans mon SUV en balançant férocement mon smartphone sur le siège passager. Je sors du garage, faisant rugir le moteur puissamment, et roule à toute vitesse jusqu'à la maison de cet enfoiré. 

Un tas d'image se bousculent dans ma tête et mes mains se referment fermement sur le volant, faisant blanchir mes phalanges.

C'est sa faute, elle t'a poussé à bout pour que tu t'en prennes à lui.

Elle t'a manipulé.

Ils sont en train de baiser.

Tu l'as autorisé.

Elle est à moi.

Je gare mon véhicule devant la villa, à côté de celui d'Emmy.