Les ombres de l'âme - Tome 1

Chapitre 36 : Guet-apens

Ava

Andrew me raccompagne jusqu'à chez moi après cette matinée riche en émotions.

Isaac a rencontré Lukas, le chef des SGT, l'ennemi d'Andrew et de tous les membres des MK. Nous savons à présent que les Aston sont bel et bien de mèche avec eux et, s'il s'avère que Duke a survécu à ses blessures, alors il finira par balancer Andrew.

— Tu es sûre que tu ne veux pas rester chez moi ?

— Oui, Andrew, j'en suis sûre, soupiré-je.

— Tu as toujours ton arme ?

— Bien rangée.

Il me suit jusqu'à ma chambre et s'assoit sur mon lit. Il contemple durant quelques instants le tableau de Duke qui me donne envie d'allumer un feu de joie.

— Tu l'appréciais vraiment ?

— Non, soufflé-je.

— Pourquoi m'avoir menti ?

— Parce que je t'en voulais, Andrew. J'espérais que te faire croire qu'il m'intéressait te ferais regretter d'avoir dit toutes ces choses. Je suis stupide, dis-je dans un petit rire nerveux.

— Tu avais raison. Mais il a suffi que ces mots sortent de ma bouche pour que je les regrette. Je ne le pensais pas.

— Peut-être, mais le mal est fait à présent.

— Tu me détestes tant que ça ?

Je le dévisage, ne sachant pas quoi répondre. Il est clair que je ne le déteste pas autant que je le devrais, mais en même temps, je ne peux pas dire que je lui ai pardonné.

— Ne me déteste pas, dit-il d'un ton presque suppliant qui me brise le cœur.

— Je ne peux pas. Même si je le voulais.

Il attrape ma main et m'attire à lui. Puis, il enroule ses bras autour de ma taille et pose sa tête sur mon ventre.

Machinalement, mes mains caressent ses mèches ébènes délicatement.

Il y a tant de fragilité chez Andrew, j'ai parfois presque l'impression d'être privilégiée lorsqu'il me montre cette facette de lui.

Mes doigts passent sur sa courte barbe et je lui relève la tête en soulevant son menton. Mes billes s'ancrent dans les siennes et une bulle se forme au creux de mon bas-ventre.

Son regard est tendre et ses lèvres charnues m'attirent.

Je passe mon pouce sur sa bouche, me rappelant l'effet qu'ont ses baisers sur ma peau. Je me penche délicatement et suis stoppée par la sonnerie du téléphone d'Andrew.

Il ferme les yeux en soupirant et se recule un peu pour sortir l'appareil de sa poche.

— Ouais ?

Son regard perd toute lueur et ses maxillaires se pressent fermement l'une contre l'autre.

— J'arrive tout de suite, dit-il avant de raccrocher.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demandé-je, affolée.

— Certains de nos hommes sont tombés dans un guet-apens durant une mission de surveillance, beaucoup d'entre eux sont blessés. Il faut que j'aille au réseau.