Chapitre 2 : La nouvelle

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Ava

- Tess ?! T'as pas vu mes escarpins noirs ?

Un vague grognement étouffé depuis sa chambre me fait comprendre qu'elle n'en a pas la moindre idée.

- Je suppose que c'est un non, dis-je en rigolant sur le seuil de sa porte.

Elle se redresse dans son lit, les cheveux en vrac et les yeux mi-clos.

- Quelle heure il est ? Et qu'est-ce que tu fous ?

- Tu as oublié ? C'est mon premier jour à la MK Corp., dis-je d'un ton faussement hautain.

Tess pivote la tête pour jeter un coup d'œil à son téléphone.

- Mais, mon réveil n'a même pas sonné, pourquoi tu te lèves si tôt ?

- Je ne veux pas être en retard. Et puis, je ne dormais plus de toute façon. D'après toi, cheveux lâchés ou chignon ?

- Chignon, mais pas trop stricte, il ne faut pas que tu ressembles à une bibliothécaire non plus.

Je lui adresse un signe de la tête avant de m'enfermer dans la salle de bains pour finir de me préparer. Un coup de brosse dans mes longs cheveux roux avant de les attacher en un chignon bas, tout en laissant quelques ondulations encadrer mon visage. Un fin trait de liner noir pour souligner mes yeux bleu lagon et une petite touche de rouge à lèvres mat rose poudré sur les lèvres. Je ne camoufle plus mes taches de rousseur, plus maintenant, j'ai appris à les aimer avec le temps, notamment grâce à ma mère qui n'arrêtait pas de me dire qu'elles étaient magnifiques. J'ai hérité de ses traits fins, de ses cheveux flamboyants ainsi que de ses multiples taches de rousseur. Mes yeux bleus, quant à eux, viennent de mon père. Tess et moi nous ressemblons énormément, hormis que pour sa part, elle a les yeux noisette de maman et la forme du visage bien dessiné de papa. Je trouvais mes parents magnifiques alors je ne peux que m'aimer à présent. Nous avons vécu tant d'années dans l'amour et la bienveillance, ma mère avait toujours le mot pour me remonter le moral et me redonner confiance. C'est grâce à elle que j'ai appris à aimer mon corps mince sans formes. S'il y a bien une chose que ma mère ne m'a pas donné, c'est bien ses courbes généreuses. En revanche, j'ai hérité de sa petite taille, du haut de mon mètre soixante, je parais ridicule à côté de Tess qui, elle, a une taille élancée de plus d'1m70.

Je passe mes paumes sur ma jupe crayon noire pour la remettre en place puis attrape mes lentilles de contact que je mets avec habileté sur chacun de mes yeux.

Encore un bel héritage de mon paternel, sa myopie...

Je souffle un bon coup face au miroir puis sors de la pièce.

Tess est encore en pyjama, en train de prendre son petit-déjeuner dans la cuisine.

- Comment tu me trouves ? demandé-je en tournoyant sur moi-même devant elle.

Elle me scrute de la tête aux pieds, son bol de lait dans les mains.

- T'es canon ! Tu vas au travail ou faire un speed dating ?

- C'est trop ?

- Non, non, c'était une blague, pouffe-t-elle. Tu es parfaite !

Un coup d'œil sur la montre dorée que j'ai au poignet m'indique qu'il me reste encore une heure avant de partir pour ma première journée. Je me fais couler un grand café et m'installe aux côtés de Tess pour profiter des derniers instants de calme.

Les ombres de l'âme - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant