Les ombres de l'âme - Tome 1

Chapitre 46 : Renouveau

Ava

J'ouvre les yeux doucement, laissant la lumière du matin filtrer délicatement à travers les rideaux. Aussitôt, l'odeur familière et enivrante d'Andrew emplit mes narines, et un sourire vient se flanquer sur mes lèvres. Les souvenirs de notre soirée d'hier me reviennent à l'esprit, et je me tourne pour faire face au brun qui dort toujours. Son visage paraît calme et détendu, tandis que sa respiration régulière s'échappe à travers ses lèvres légèrement entrouvertes. Je me glisse lentement hors du lit, m'efforçant de ne pas le réveiller, et saisis sa chemise avant de quitter la chambre sans faire de bruit. J'enfile le tissu au parfum divin et me dirige silencieusement vers la cuisine pour me faire couler un café. L'odeur du café matinal éveille mes sens et apporte cette atmosphère agréable et apaisante que j'apprécie pour bien commencer la journée. Je me promène dans la villa, la tasse fumante à la main, et finis par pousser la porte de l'atelier d'Andrew. Il n'a pas l'air d'y avoir remis les pieds depuis un moment. Les débris de ses nombreuses toiles détruites ont été dégagés, mais la pièce paraît bien plus vide à présent sans toutes ces peintures et le chevalet qui en occupait le centre.

Je passe ma main dans mes cheveux quand une idée me vient en tête. J'engloutis rapidement mon café avant d'aller récupérer mes vêtements de la veille dans ma voiture. Je les enfile à la hâte et quitte la villa en direction du centre commercial.

Je sillonne les rayons, un panier en main, pour trouver ce dont j'ai besoin. L'anniversaire d'Andrew remonte à un peu plus d'un mois, et je n'ai pas eu l'occasion de lui offrir un cadeau. Je veux lui offrir quelque chose de significatif, du nouveau matériel de peinture pour symboliser le renouveau de notre relation, quelle qu'elle soit. Je jette tout un tas de peintures aux teintes pastel que j'adore, ainsi qu'un grand rouleau de toile souple. Mon regard s'arrête sur un magnifique chevalet en bois que je décide d'embarquer avec moi. Je passe en caisse, le sourire aux lèvres, et fais une pause au Mamma Solly avant de rentrer.

Je passe une commande à emporter auprès de la barista souriante qui se tient derrière le comptoir. Deux gaufres et deux jus d'orange fraîchement pressés pour partager un délicieux petit-déjeuner avec Andrew.

Érina sort des cuisines, un grand sourire aux lèvres lorsqu'elle croise mon regard.

— Ava ! Salut ! lance-t-elle en s'approchant.

— Salut, Érina, comment vas-tu ?

— Super, merci.

Et pour une fois, j'ai l'impression que c'est vrai. Son regard est pétillant et ses lèvres esquissent un réel sourire franc et doux contrairement à ses grimaces forcées habituelles.

— Oh, Ava, je... Je voulais te remercier au fait.

Je fronce les sourcils et penche légèrement la tête sur le côté.

— Me remercier ?

— Kyle est venu me voir hier. Nous avons beaucoup discuté et il m'a dit que c'était toi qui avais eu l'idée pour la lettre. Il m'a aussi dit que tu l'avais aidé à, je cite : « se sortir les doigts du cul », glousse-t-elle.

Je secoue la tête en rigolant, j'imagine parfaitement Kyle dire ce genre de chose, surtout dans l'état qu'il était ce soir-là.

— Il avait un peu trop bu, je crois. Il a aussi insisté pour me faire découvrir un dessin animé qu'il a regardé avec toi apparemment.

Ses yeux brillent d'une lueur vive lorsqu'elle se remémore les souvenirs de sa soirée. Cela me réchauffe le cœur de voir que mon ami est responsable de son sourire sincère.