Les ombres de l'âme - Tome 1

Chapitre 25 : Soupçon agréable

Ava

— Putain Ava, c'était quoi cette merde ?!

Noah et Lexie tout juste sortis, Andrew me hurle dessus en frappant son poing contre le plan de travail.

— Tu as eu ce que tu voulais non ?

— Tu espérais quoi ? Qu'il te baise ?

Je bouillonne de colère face à ses remontrances qui n'ont pas lieu d'être. Les yeux écarquillés et les nerfs en vrac, je me braque en croisant les bras.

— Putain, mais t'es malade ?! J'ai fait ça pour toi, pour le réseau ! Je croyais que tu avais besoin de moi. Je ne l'aurais jamais laissé me baiser !

— Et s'il t'avait violée ? Tu n'aurais pas fait le poids face à ce type.

— Je savais que tu ne l'aurais pas laissé faire.

— Et comment j'aurais empêché ça ? Tu réfléchis des fois avec ta petite tête ?! crache-t-il en pointant son doigt menaçant vers moi.

— Je suis sûre que tu aurais trouvé une solution.

Il se tait une seconde, les sourcils froncés intensément par sa colère évidente. Il a une position similaire à la mienne, mais lui a les muscles si tendus que je suis étonnée de ne pas voir les coutures de son tee-shirt céder sous la pression.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait ?!

— Qu'est-ce que ça peut te faire ?

— Répond à ma putain de question ! Qu'est-ce qu'il t'a fait ?! il t'a touchée ?

Je sens mes joues virer aux rouges. La confrontation avec Andrew fait ressortir de la honte, je m'en veux de l'avoir laissé faire. Pourtant, je n'ai pas apprécié qu'il pose ses sales paluches sur mon corps et ses lèvres avides sur ma peau, j'ai détesté.

— Ava ! insiste-t-il, les dents serrées.

— Oui, dis-je, mal à l'aise.

Il frappe un nouveau coup sur l'ilot, fulminant de rage.

— Où ça ?!

— Andrew, s'il te plaît, je n'ai pas envie de parler de ça avec toi.

— Où ?!

— Le cou, les hanches, les cuisses. Les lèvres, dis-je dans un souffle.

— Tu as aimé ?

— Quoi ?! Mais t'es un putain de malade ! Non, bien sûr que non ! J'ai bien cru que j'allais dégobiller sur place, dis-je une expression de dégoût sur la face. Pourquoi ça t'intéresse de toute façon ?

— Il est hors de question que ce fils de pute te touche !

Andrew pose ses poings serrés sur l'îlot central, les bras tendus et la tête légèrement baissée, comme s'il se retenait un peu trop de ne pas exploser.

Son regard, jusqu'à maintenant férocement accroché au mien, est plongé devant lui. Il semble bouillonner d'une rage incommensurable.

— Pourquoi ? C'est pareil pour tes hommes, tu ne veux pas que je les approche. Pourquoi Andrew ?!

— Parce que c'est comme ça ! Tu travailles pour moi, Ava, tu m'appartiens ! hurle-t-il soudainement.

— Non mais tu t'entends ? pouffé-je, nerveusement. Je ne suis pas ta putain de marionnette ! Tu ne peux pas m'accorder des moments inoubliables puis me menacer la seconde d'après ! Tu ne peux pas coucher avec moi et te barrer comme si je te dégouttais ! Laisse-moi tranquille, Andrew !