32/ Joyeux anniversaire Chouchou.

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 Une musique synthétique me tire de mon rêve. Je grogne et roule sur le dos, un bras sur le visage.

Ce n'est pas une musique, c'est la sonnerie du téléphone fixe. Alors que j'essaye laborieusement d'ouvrir un œil, la musique s'interrompt et la voix de Lenni dit :

– Allô ?

Bon sang, je ne l'ai jamais autorisé à répondre au téléphone ! Je me redresse, hébété. Quelle heure est-il ?

« Sept heures du matin », annonce Evania dans ma tête. Ah bon, déjà ? J'ai l'impression de n'avoir dormi que quelques heures. Je me lève et tangue jusqu'au couloir. Lenni discute, assis sur un tabouret devant le téléphone. Je vais me planter devant lui, les poings sur les hanches.

– Tu n'as pas à répondre au téléphone, je gronde.

L'insolent me fait un grand sourire, saute de son tabouret, me passe le combiné et annonce :

– Bon anniversaire, Tao. Au téléphone, c'est Tim, et tu pourras lui dire que je suis le premier à te l'avoir souhaité aujourd'hui.

Je me laisse tomber sur le tabouret, l'esprit engourdi. C'est vrai, c'est mon anniversaire aujourd'hui. J'ai vingt-six ans.

Tim me crie dans les oreilles :

– Joyeux anniversaire, Tao !

– Merci, Tim.

– J'ai un cadeau pour toi, je viendrai te l'apporter tout à l'heure. Yann aussi.

Je m'adosse au mur, coince le combiné contre mon épaule.

– OK. Mais pas tout de suite, il est tôt, là.

– Pas tant que ça, se défend-il. Et puis, je voulais être le premier.

Je souris. Dans la cuisine, la bouilloire se met à siffler.

– Désolé, Tim, mais Lenni vient juste de te griller.

– Quoi ? Mais comment il le sait ?

– Tu lui as dit pourquoi tu m'appelais, non ? Eh bien maintenant, il le sait.

Tim émet un grommellement étranglé. Lenni ricane tout seul dans la cuisine.


***


Je suis assis sur le canapé, avec interdiction de lever le petit doigt – « C'est ton anniversaire, donc tu t'assois et je te sers » m'a dit Lenni – quand on sonne à la porte.

– Lenni, tu...

Il a déjà bondi sur la poignée. Il entrouvre la porte et grogne :

– Ah, c'est vous.

Il s'écarte en soupirant et Xavier Terry entre. Il tient une feuille à la main et a l'air de très bonne humeur.

– Bonjour ! Désolé de faire irruption au milieu de votre petit déjeuner, mais j'ai de bonnes nouvelles pour vous.

Il se laisse tomber à mes côtés.

– J'ai écrit ce communiqué.

Il me met sa feuille sous les yeux.

« Par son attaché de presse, Tao Chantiminga fait savoir qu'il n'est en aucun cas malade ni dangereux et que les propos de Rupert Barton sont totalement infondés. »

Je lève un sourcil.

– Tiens, vous êtes mon attaché de presse, maintenant ?

Il se tortille.

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