5/ Le bellâtre.

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 – Bon les gars, j'ai un truc à vous dire.

Luis se tortille, l'air très mal à l'aise. Il jette un œil à sa tablette, fait la grimace. Il prend une grande inspiration, ouvre la bouche et...

La porte du vestiaire s'ouvre avec fracas et Joe apparaît, appuyée sur des béquilles, le visage furibond.

– Coach... ! commence Tim.

Elle ne l'écoute pas et se tourne vers Luis, qui se ratatine.

– LUIS ! rugit-elle. J'estime être la meilleure personne pour annoncer une chose pareille !

– Heu, bafouille Luis.

– Tu pensais que j'allais rester tranquillement dans mon lit, et me contenter de regarder la chaîne sport, en me disant que j'avais bien agi ?

– Ben... rebafouille Luis.

 Joe se tourne vers nous et son visage s'adoucit

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Joe se tourne vers nous et son visage s'adoucit.

– Ne vous inquiétez pas, c'est juste une petite mise au point. Bien, je dois vous dire quelque chose.

Elle nous regarde tour à tour. Ses yeux s'arrêtent aux miens et s'y accrochent.

– Je vais devoir rester un peu plus longtemps que prévu à l'hôpital. Peut-être un mois. Peut-être plus. Aussi, le Président du club a décidé de nommer un nouvel entraîneur.

J'essaye de lire dans son regard. Elle reprend, semblant s'adresser au groupe entier, mais je sais qu'en cet instant, c'est à moi qu'elle parle.

– Ce sera provisoire. Je vous demande d'être loyaux envers le club et de faire tout le nécessaire pour que je sois fière de vous. Je sais que vous le ferez. Je vous suivrai comme je le pourrai, je ne vous abandonne pas.

Je hoche imperceptiblement la tête.

– Joe... tente Luis.

– Quoi ?

– Le nouvel entraîneur...

– Quoi ?

– Il... il est là.

– Bonjour.

Tout le groupe sursaute. Un homme se tient à l'entrée du vestiaire. Il est grand, athlétique, la quarantaine. Il nous dédie un sourire étincelant, qui brille sur son visage bronzé. Ses cheveux blond foncé sont coiffés en arrière. Il porte une chemise blanche et une veste noire est négligemment jetée sur son épaule. Je ne sais pas pourquoi, mais je le déteste instantanément.

Joe se ressaisit à la vitesse de l'éclair, comme à son habitude. S'appuyant d'une seule main sur ses béquilles, elle tend l'autre d'un geste naturel.

– Bonjour, je ne vous attendais pas de sitôt.

Il lui serre la main, mais je distingue une certaine suffisance dans sa voix quand il dit :

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