Chapitre 7 - Connor

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J'aurais aimé pouvoir immortaliser l'expression de surprise sur le visage de Rory lorsqu'elle m'a vu. Ne s'attendant sans aucun doute pas à ma visite, elle vient de m'ouvrir en petite tenue, mais ne semble pas encore l'avoir réalisé.

Mes yeux la scannent littéralement de haut en bas, s'attardant une seconde de trop sur sa poitrine, que laisse deviner sa brassière presque transparente.

Mon Dieu, qu'elle est sexy !

Elle l'était déjà hier au bar, mais là... J'en connais un qui a du mal à garder son calme dans mon pantalon.

— Bonjour Rory.

— Connor, mais qu'est-ce que vous faites ici ?

— J'en déduis que vous n'avez pas eu le message.

— De quel message est-ce que vous parlez ?

— De celui que vous a envoyé votre collègue vous prévenant de mon arrivée.

Elle jette un œil à son téléphone, posé sur le meuble derrière elle.

— Merde.

Lorsque j'ai réalisé que mon téléphone avait disparu hier soir, j'ai repassé la soirée dans ma tête et j'ai vite compris que j'avais dû le perdre au bar. J'y suis allé ce matin dès l'ouverture pour le récupérer parce que j'en suis absolument dépendant pour travailler.

Sur place, je dois bien reconnaître que j'espérais trouver Rory, mais c'est son collègue, Mack, qui m'avait ouvert. Il m'a informé que c'était elle qui l'avait récupéré la veille, mais qu'elle n'avait pas encore repris son service. Or j'avais des coups de fil vraiment importants à passer avant de partir pour un rendez-vous dans la journée.

— Je suis désolé, de toute évidence, vous n'avez pas été prévenue de mon arrivée.

Elle semble tout à coup réaliser avec horreur que je fais en partie allusion à sa tenue et son visage se couvre instantanément de rouge. Elle lève un doigt vers moi avant de s'éclipser.

— J'en ai pour une minute, lance-t-elle en s'éloignant brièvement.

Quand elle revient, c'est recouverte d'un t-shirt ample d'un groupe de rock des années quatre-vingt qui lui descend presque jusqu'aux genoux.

C'est incroyable comme tout lui va et même si je dois bien reconnaître qu'apercevoir sa poitrine sous le tissu fin de sa brassière tout à l'heure m'a excité, sa nouvelle tenue ne me fait pas moins d'effet.

— Je n'arrive pas à croire que Mack vous ait donné mon adresse !

— Oh, rassurez-vous, il m'a fallu un long moment avant de l'obtenir et je vous promets qu'il a vérifié mes papiers d'identité et mes antécédents sur internet. Et à sa décharge, j'étais vraiment à deux doigts du harcèlement.

— Oh, vous voulez dire comme avec moi ?

La voilà de retour, ma piquante petite serveuse.

— Ce serait du harcèlement si vous n'appréciez pas ma présence, mais vous et moi savons bien que ce n'est pas le cas.

Avec sa manie de m'envoyer balader, cette fille me rend dingue. Plus elle me rejette et plus j'ai envie d'elle.

— Vous prenez vos rêves pour des réalités !

— Donc vous n'avez pas gardé mon téléphone chez vous alors que vous auriez pu le laisser au bar ? Dans quel but était-ce, dites-moi ? Que je vous découvre à moitié nue sur le pas de la porte et que vous et moi finissions par faire l'amour sauvagement sur ce canapé ?

Je jette volontairement un œil en direction de celui-ci puis j'observe Rory qui semble hésiter entre la colère et l'excitation. Elle peine à déglutir et je sais que j'ai marqué un point.

— Je... Quoi ? Non ! Bien sûr que non ! proteste-t-elle.

Elle se dirige à grands pas vers le meuble et attrape mon téléphone avant de me le rendre.

— Vous savez quoi ? Prenez-le.

C'est tout juste si elle ne me le jette pas à la figure et je me rends compte que je suis peut—être allé trop loin.

— Je suis désolé.

— Et pourquoi ?

— Pour ce que je viens de dire. C'était complètement inapproprié.

Rory me plaît beaucoup, c'est indéniable, mais ma technique d'approche habituelle ne semble pas avoir d'effet sur elle, ce qui m'intrigue d'autant plus. Je suis presque sûr que je lui plais aussi, mais pour une raison que j'ignore, elle ne se laisse pas approcher davantage.

— Merci. De... de vous excuser.

Je lui tends la main en signe de paix et elle s'en saisit avec un petit sourire.

— Je m'appelle Connor.

— Rory dit-elle.

Je m'attarde un moment, en laissant nos mains entrelacées.

— Bien, voilà qui est mieux. Repartons sur de bonnes bases, d'accord ?

— D'accord. Mais à la prochaine réflexion mal placée, mon genou viendra s'écraser entre vos jambes, compris ?

J'ai une ou deux choses concernant Rory et mon entrejambe en tête, mais je me dis qu'il ne vaut mieux pas vérifier tout de suite si elle compte mettre sa menace a exécution.

— Compris. Merci beaucoup d'avoir pris soin de mon téléphone.

— Je vous en prie.

— Alors, maintenant que nous sommes repartis sur de bonnes bases, vous accepteriez de dîner avec moi ?

Elle lève les yeux au ciel, mais ne peut réprimer un petit sourire.

— Vous ne lâchez jamais l'affaire n'est-ce pas ? Est—ce que vous allez me harceler et trainer au bar chaque jour jusqu'à ce que je cède ?

— Clairement oui ! Il y a un petit quelque chose chez vous qui m'intrigue et j'ai besoin de mettre le doigt dessus sinon ça va m'empêcher de dormir. Et, avant que votre genou ne vienne me menacer de nouveau, je fais bien allusion à votre caractère quand je parle de mettre le doigt sur quelque chose.

Une nouvelle fois, ses joues de parent d'une teinte pourpre. J'aime vraiment ce spectacle. Je me demande à quel autre genre de choses elle rougit dans l'intimité. Et j'espère vraiment pouvoir le découvrir. Elle laisse échapper un petit rire.

— Je prends mon service dans une heure et demie.

— On peut faire un tas de choses en une heure et demie ! Mais est-ce que m'accompagner manger un morceau vous dirait pour commencer ?

Elle secoue la tête et ses délicieuses lèvres se retroussent légèrement.

— Vous savez quoi, je vous donne un mois. Si d'ici là vous n'avez toujours rien lâché, j'accepterais de sortir avec vous.

Je souris en retour. Un mois complet. Ça va être terriblement long, mais si c'est ce qu'il faut pour la convaincre...

Je lui tends la main et elle en fait autant.

— Pari tenu.

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