Chapitre 15 - Connor

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La voix de Rory m'interpelle alors que je m'apprête à quitter les lieux après l'avoir raccompagnée jusque chez elle.

Je ne sais pas trop comment, mais j'ai résisté à l'envie de l'embrasser.

J'en ai pourtant eu envie depuis le premier jour, au bar, lorsque je l'ai rencontrée.

Mais je me dis qu'il vaut mieux que les choses viennent d'elle.

Après tout, il m'a fallu un mois avant qu'elle n'accepte de sortir avec moi. Un putain de mois complet !

Depuis qu'elle est apparue dans ma vie, je n'ai fréquenté personne d'autre. Je savais que, si elle l'apprenait, elle n'aurait pas hésité une seconde à m'envoyer balader et je n'étais absolument pas prêt à prendre ce risque.

Elle me plaît vraiment et occupe, dans mon esprit, une place bien plus importante que ce à quoi j'aurais pu m'attendre après un mois d'une trop longue attente.

Je me retourne et elle se tient là, devant moi, le souffle court.

—Qu'est-ce qui se passe ?

—Tu ne comptais pas me dire au revoir ?

—Je t'ai dit au revoir.

—C'est vrai. Mais pourquoi est-ce que tu ne m'as pas embrassée ?

Excellente question. Je me la pose moi-même. Enfin, je sais pourquoi. Je veux lui laisser le choix. Mais... Il faut vraiment être stupide pour laisser passer une occasion pareille. Parce que j'ai bien vu qu'elle en avait envie.

—Je voulais que ça vienne de toi, dis-je simplement.

—OK, alors considère que ça vient de moi, dit-elle avant de se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre mon visage.

Et avant que je ne réalise ce qu'elle s'apprête à faire, elle écrase sa bouche contre la mienne.

Je voulais qu'elle prenne l'initiative de ce premier baiser, et me voilà récompensé.

D'autant que je ne m'imaginais pas qu'il arriverait si vite. Je pensais devoir attendre encore une éternité.

J'étais tellement fier de moi et du fait d'avoir réussi à me contrôler jusqu'à maintenant...

Mais les lèvres de Rory et son adorable parfum de vanille sont deux choses qui viennent de faire voler en éclat tous mes principes.

J'enroule un bras autour de sa taille pour la coller à moi et elle répond en gémissant davantage alors que ma langue trouve enfin la sienne. Elle est délicieuse. Il ne pouvait pas en être autrement.

Rapidement, notre baiser se fait plus intense et, sans vraiment m'en rendre compte, je suis en train de la pousser contre le mur. Ce n'est que lorsque son dos le heurte que je réalise que je perds le contrôle.

—Tu es une vraie petite coquine, soufflé-je.

Je remonte lentement mon genou entre ses cuisses et elle les écarte sans que j'aie à dire quoi que ce soit pour me laisser faire, m'offrant la voie royale jusqu'à son intimité.

Bordel, elle me rend complètement dingue !

Lorsque je quitte sa bouche, c'est pour venir déposer une traînée de baisers du lobe de son oreille jusqu'au creux de son cou. En réponse, elle se cambre pour m'offrir un meilleur accès et ses gémissements se font plus intenses.

Nul doute que les voisins vont savoir ce qu'elle a fait de sa soirée.

Je laisse remonter mes doigts jusqu'à l'intérieur de ses cuisses, relevant sa robe de quelques centimètres à peine. J'ai tellement envie de la toucher, de la sentir, de la goûter.

Si elle ne me dit pas non, je vais la baiser ici même, dans ce couloir. Rien à foutre qu'on ait du public. Ils pourront même rester pour profiter du spectacle s'ils le veulent.

—Rory... chuchoté-je, la voix emplie d'un désir qui me surprend.

J'ai l'habitude de prendre du bon temps, avec un tas de femmes différentes, mais la façon dont le corps de Rory réagit allume en moi un feu que je ne suis pas certain de pouvoir éteindre.

—Connor, attends une minute, dit-elle maladroitement.

Merde, je ne pensais pas que quoi ce soit pourrait venir interrompre ce que l'on vient de commencer, mais la voix de Rory me ramenant à la réalité vient pourtant de le faire.

—Tout va bien ?

—Oui. Je... C'est juste que Becka est à l'intérieur et...

Et j'étais à deux doigts de la faire jouir dans le couloir.

On vient à peine de terminer notre premier rendez-vous, je ne devrais probablement pas me jeter sur elle de la sorte.

Je laisse glisser à nouveau mes doigts le long de sa cuisse, faisant le chemin inverse avant de replacer sa robe.

Elle sourit, les joues rouges et ses cheveux décoiffés.

—Bien sûr, je comprends. Je me suis peut-être un peu emballé, plaisanté-je pour essayer de masquer ma déception parce que je ne veux pas qu'elle se sente coupable de quoi que ce soit.

—J'ai beaucoup aimé passer du temps avec toi, lui dis-je en saisissant sa main. Vraiment. Et je ne parle pas que des trois dernières minutes.

—Moi aussi, me répond-elle. Je suis heureuse de voir que sous tes airs d'homme borné et imbu de lui-même se cache quelqu'un de bien.

—Waouh, attention, c'était presque un compliment !

—Seulement presque, ça ne compte pas. À ta place, je ne m'y habituerais pas !

Je me penche pour capturer à nouveau ses lèvres dans un baiser beaucoup plus doux cette fois-ci.

—Est-ce que j'ai gagné le droit à un deuxième rendez-vous ?

Elle hoche la tête avant de glisser la clé dans sa serrure.

—Après tout ça... Définitivement, oui !

C'était la réponse que j'espérais alors je suis ravi de la tournure que prend cette fin de soirée, même si on doit s'arrêter là pour l'instant.

—Bonne nuit, Rory.

Rien que pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant