Chapitre 47 - Rory

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Un camion. Un rouleau compresseur. Peut-être les deux...

Quelque chose de cet ordre a dû me rouler dessus pour que je me sente aussi mal.

Mes yeux s'ouvrent péniblement, assimilant lentement ce qui m'entoure.

Je tourne la tête d'un côté, puis de l'autre.

Connor.

Mon cœur s'emballe.

Je ne sais pas comment je suis arrivée ici, mais il est là.

Sa tête est posée sur le côté de mon lit et sa main enlacée avec la mienne.

Il semble dormir et je me demande depuis combien de temps je suis là.

J'essaie de replier mes doigts pour lui montrer que je suis réveillée, car je ne parviens pas à parler.

J'ai l'impression que ma bouche est obstruée par quelque chose.

Je les sens à peine bouger, mais cela suffit à faire réagir Connor qui se relève brusquement quand il voit que j'ai les yeux ouverts.

— Rory, ma puce, souffle-t-il.

Il se lève précipitamment avant de sortir de la chambre et d'appeler un médecin puis vient se rassoir tout près de moi, pressant ses lèvres sur mon front.

— N'essaie pas de parler, me dit-il voyant que je cherche à le faire.

Ma bouche obstruée n'était pas une impression.

Je suis intubée et branchée à diverses machines si j'en crois ce que je vois.

Le médecin arrive presque immédiatement, entouré d'une flopée de gens dont je ne distingue pas bien les fonctions.

Les minutes qui suivent sont floues et je crois sentir qu'on me retire le tube qui me permettait de respirer, mais je ne suis sûre de rien.

Je laisse échapper un gémissement plaintif lorsque c'est terminé.

Connor recule pour laisser de la place à l'équipe médicale et l'absence de son contact me fait plus mal que tout le reste.

Je ferme à nouveau les yeux, incapable de les tenir davantage ouverts pour l'instant.

**************

— Bonjour marmotte.

Lorsque mes yeux s'ouvrent à nouveau, Connor est toujours là, mais son visage a l'air moins tendu.

Je me sens un peu mieux moi aussi. Disons que le camion m'a simplement percuté au lieu de me rouler dessus.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

Mes mots sont saccadés et peinent à sortir de ma bouche

— C'est une longue histoire, mais pour faire court, tu as fait un malaise au restaurant. Dans ta chute, tu t'es méchamment ouvert le crâne.

C'est donc ça la douleur à la tête...

— Les médecins t'ont fait des analyses, ils ont trouvé une bactérie qui t'a causé une infection... Ton état s'est rapidement dégradé ensuite... Tu es arrivée à l'hôpital, il y a presque quarante-huit heures maintenant. Je t'expliquerais tout ça, mais pour l'instant, repose-toi. Tu m'as fichu la trouille de ma vie, Rory. Ne me refais plus jamais ça, d'accord ?

J'esquisse un sourire tandis que Connor se penche pour m'embrasser.

— Je vais bien.

Pas vraiment en fait si j'en crois ce que Connor vient de me dire, mais il est là alors je peux tout affronter.

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