Chapitre 11 - Connor

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—Nom de dieu, Connor, est-ce que tu comptes vraiment passer toutes tes soirées dans ce foutu bar ?

—Probablement, ouais.

—Tu es carrément flippant mec, me lance mon ami. En dix ans je t'ai vu en faire des conneries, mais là j'avoue que tu dépasses toutes mes attentes.

—C'est ce qu'elles disent toutes !

C'est assez amusant d'observer le visage de Garett qui oscille entre l'amusement et la consternation.

—Elle va finir par appeler les flics.

—Elle ne peut pas appeler les flics parce que je viens boire un verre dans le bar où elle travaille.

—Peut être pas, mais n'empêche que tu es flippant. Pourquoi est ce que tu ne passes pas simplement à la suivante ? Je te connais, tu n'as qu'à jeter ton fameux regard « j'ai de grands yeux verts sexy » et la moitié des nanas de ce bar tomberont en pâmoison devant toi.

—Tu trouves mes yeux sexy ? Je ne savais pas qu'on avait ce genre de relation, toi et moi.

Garett étouffe un rire en sirotant son verre.

—À sa place, je t'aurais foutu dehors depuis longtemps. Peut-être que je devrais lui dire de le faire, d'ailleurs.

—Hors de question, je sens qu'elle est sur le point de craquer.

—Ça fait presque trois semaines que tu viens ici chaque jour et elle n'a toujours pas accepté ton invitation. Combien de temps est ce que tu crois encore pouvoir faire durer ce truc ?

Il est vrai que Rory met mes nerfs à rude épreuve.

En ce qui concerne mes relations avec les femmes, les choses ont toujours été simples. Je savais ce qu'elles voulaient et je les aidais à l'obtenir. Gagnant —Gagnant. Mais le fait que Rory rejette toutes mes tentatives ne fait qu'attiser le désir que j'ai pour elle.

Elle le sait très bien et en joue à la perfection, surtout lorsqu'elle m'apporte à boire, laissant volontairement planer son visage devant le mien.

Ces derniers jours, elle s'ouvre davantage. Oh, rien de bien extraordinaire et la partie de jambes en l'air que je désespère d'avoir avec elle n'est probablement pas pour tout de suite, mais... elle se rapproche, lentement. J'en suis convaincu.

Parfois, elle vient même s'assoir à côté de moi et prends le temps de discuter quelques minutes. Et je me surprends à aimer ça. À aimer vraiment ça. Pas à faire semblant que c'est le cas juste pour qu'elle finisse dans mon lit.

Je m'apprête à répondre à Garett lorsque je remarque que Rory fait son entrée. J'ai réussi à obtenir son planning du mois, qu'elle a accepté de me donner après avoir partagé une bière la semaine dernière.

Elle m'a promis que si je venais tous les jours, elle finirait par accepter mon invitation. Alors j'ai fait le nécessaire pour passer chaque jour ici, capter un sourire, ou juste un petit mot de sa part, pour respecter la part de mon contrat.

J'espère vraiment qu'elle en fera autant parce qu'elle est en train de me rendre dingue.

—Aussi longtemps qu'il le faudra.

Mon ami secoue la tête puis jette un œil en direction de Rory.

—Bon, c'est vrai qu'elle est sacrément mignonne.

Mignonne, ouais. Rory est une bombe avec un putain de B majuscule !

—Bonsoir, messieurs.

J'étais tellement perdu dans mes pensées que je ne l'ai même pas vu arriver.

—Bonsoir, Rory.

—Bonsoir, nous dit-elle poliment. Est-ce que je peux me joindre à vous ?

Je dois réprimer mon envie de sauter de ma chaise pour lui tirer celle d'à côté et hoche simplement la tête en souriant.

—Avec plaisir.

Elle prend place à côté de moi et je fais tout mon possible pour garder mes yeux rivés sur son visage. Il ne me reste plus qu'une semaine à tenir, je ne voudrais pas tout gâcher maintenant.

—Alors, comment s'est passée votre journée première journée ?

Elle ne s'adresse pas à moi, mais à Garett.

—Étonnamment bien, Tic et Tac ont été adorables.

—Vous voulez dire qu'ils ne se sont pas mis à courir partout et à emmêler leurs laisses autour de vous ?

J'observe l'échange entre eux deux sans rien comprendre à ce qui se passe.

—Non. D'ailleurs Marlena était épatée elle aussi.

—Il y a de quoi ! Personne n'arrive à maîtriser ces deux petits monstres à une telle vitesse.

J'ignore complètement de quoi ils parlent et aucun d'eux ne fait l'effort de m'inclure dans cette conversation.

—Est-ce que je peux savoir de quoi vous êtes en train de parler ?

Rory a l'air ravie de me voir aussi perdu et se tourne vers moi. Mes yeux s'arrêtent un instant sur ses doigts, posés avec nonchalance sur mon bras, comme si de rien n'était. Et tous les efforts que je faisais pour rester un homme digne de ce nom tombent à l'eau lorsque je sens mon érection grandir à travers mon pantalon.

Érection que j'ai dû faire disparaitre seul à plusieurs reprises au cours de ces dernières semaines alors que mes pensées divaguaient vers son corps nu.

Garett éclate de rire et j'ai bien envie de lui mettre ma main dans la figure. Mais l'éclatant sourire de la femme qui se tient à côté de moi m'en empêche.

—Il se trouve que j'ai par hasard croisé Rory au refuge cet après-midi.

—De quel refuge tu parles ? Attends, c'est ça que tu es allé faire ?

—Exactement.

—Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

—Parce que je savais que tu te foutrais de moi !

—Je suis bénévole là-bas depuis un an environ, intervient Rory.

J'avais une belle occasion de trouver quelque chose qu'elle aime et de passer du temps avec elle, mais c'est finalement Garett qui, par hasard, a mis le doigt dessus. Merde, j'aurais dû l'accompagner cet après-midi.

—C'est super ça. J'adore les chiens !

Face à moi, Garett est mort de rire. Je n'ai jamais eu de chien de ma vie et pour être honnête, ils me font même peur depuis que je me suis fait mordre à l'âge de sept ans. Mais si c'est important pour Rory alors.. Qu'est-ce qu'un tout petit mensonge ?

—Vraiment ? C'est marrant je t'imaginais plutôt du genre à ne pas supporter qu'ils mettent des poils partout chez toi.

—Eh bien, tu vois, encore une raison d'accepter mon invitation. Je t'apprendrais un tas de choses sur moi et tu verras que je suis un type hyper sympa, en plus d'être beau gosse.

Rory lève les yeux au ciel en souriant.

Elle va finir par craquer.

Plus qu'une semaine.

Rien que pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant