Chapitre 22 - Rory

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La vie tient parfois à peu de choses. Je m'en suis rendue compte récemment alors que j'ai perdu d'un seul coup le peu de choses que j'avais réussi à accumuler jusqu'alors, ou presque.

Mais je suis là, physiquement indemne, et c'est bien l'essentiel.

Le soir de l'incendie, j'avais oublié mon sac à main au bar.

Heureux hasard, il contenait tous mes papiers d'identité. Ce qui me permet aujourd'hui d'accompagner Connor à l'aéroport et de pouvoir prendre le vol avec lui.

Comme promis, il s'est occupé de tout. Je ne sais pas trop quelles ficelles il a tiré mais tout est en ordre. J'ai pu m'absenter du bar sans difficulté et sans perte de salaire, et j'ai dans les mains le billet d'avion qui va me mener à l'autre bout du pays.

Je me suis posé mille questions sur la façon dont il s'y était pris pour réaliser tout ça. Mais je n'ai pas réussi à trouver de réponses.

La vérité, c'est que je trouve très agréable le fait qu'il soit si gentil et attentif à mon égard. Je veux dire... Quel genre d'homme serait prêt à en faire autant pour une femme avec laquelle il n'a même pas encore couché ?

— Tout va bien ?

Sa question interrompt le fil de mes pensées

— Ça va, oui. J'ai juste un peu de mal à réaliser que je suis vraiment là.

La main de Connor se resserre autour de la mienne.

— Je suis content que tu aies dit oui. Vraiment.

Je ne peux réprimer le sourire qui se dessine sur mes lèvres.

— Et bien, il faut dire que tu es du genre très convaincant.

— L'embarquement commence, dit-il en observant le tableau des départs. On y va ?

J'acquiesce, soudain un peu nerveuse.

Je ne sais pas dans quoi je me suis lancée, mais j'ai décidé de lui faire confiance.

— Oui, allons-y.

*********************

— Tu as déjà pris l'avion ?

— Une seule fois. Pour venir à Miami. Mais ce n'était pas en première classe.

Je ne peux m'empêcher de regarder tout autour de moi. La cabine est spacieuse et j'ai de la place pour étendre mes jambes alors que la dernière fois que j'avais pris l'avion, j'avais dû les recroqueviller derrière le siège de devant pendant tout le trajet.

Les sièges sont clairsemés et, à l'exception de deux ou trois hommes d'affaires et d'une vieille dame, nous sommes seuls.

Connor n'insiste pas. Je n'ai pas envie de parler de mon passé. Pas encore.

— Et toi ? Je n'ai pas eu l'impression que tu avais beaucoup de difficultés à te repérer ici.

— Et bien, j'ai l'habitude d'aller voir mes frères à l'autre bout du pays depuis des années. Et maintenant que je suis devenu tonton, je fais le déplacement au moins pour chacun des anniversaires de mes neveux et de ma nièce. Alors, oui. On peut dire que je connais bien les lieux et que j'ai l'habitude de prendre de l'avion.

— Tu aimes beaucoup ta famille, n'est-ce pas ?

— Je vais peut-être passer pour un idiot sentimental, mais, oui. Je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui si je n'avais pas eu mes frères dans ma vie. Et j'adore mes belles-sœurs. Ils ont tous les deux trouvé l'amour de leur vie.

Rien que pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant