Chapitre 8 - Rory

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—Est-ce que le délicieux sourire qui illumine ton visage est dû à la visite impromptue de Connor Coleman dans ton appartement ? m'interpelle mon collègue tandis que je le rejoins derrière le comptoir.

Je viens de prendre mon service et je dois bien reconnaître que je suis particulièrement de bonne humeur.

—Coleman ?

—C'est son nom de famille.

—J'avais deviné, oui. Tes fameuses recherches...

Mack rit tout en continuant à m'aider à transporter la vaisselle depuis l'arrière-salle.

—Je n'allais quand même pas laisser n'importe qui venir chez toi. Est-ce que tu es fâchée que je lui aie donné ton adresse ?

—Non, ne t'en fais pas.

—Bien, alors que s'est-il passé ?

—Et bien je lui ai redonné son téléphone et il m'a remercié.

—Vous n'avez pas couché ensemble ?

—Quoi ? Non ! Pourquoi est-ce que tout le monde a l'air de penser qu'on va coucher ensemble ?

—Oh, et bien Ann et moi on a vu la façon dont il t'a dévoré des yeux toute la soirée hier. Ce type-là sait ce qu'il veut, ma belle. Et ce qu'il veut, c'est toi.

Il est vrai que depuis hier soir, il se montre tout à fait explicite quant à ce qu'il attend de moi. Et je ne suis clairement pas insensible à son charme. Mais de là à coucher avec lui alors qu'on se connait depuis moins de vingt-quatre heures, c'est non.

—Je ne vais pas coucher avec lui !

—Eh, tu sais que je ne te juge absolument pas. Tu es totalement libre de coucher ou non avec qui tu veux, je te taquine, c'est tout.

Mack me tend les bras et je m'y blottis.

—Je suis désolé.

—C'est bon, je ne suis pas fâchée.

—Parfait ! Dans ce cas est ce que je peux essayer de le faire virer de bord ? Parce que moi, j'en ferais clairement mon quatre heures !

J'éclate de rire en lui donnant une tape sur le torse.

—Si ça peut te faire plaisir.

J'ai travaillé dur toute la semaine, mais étonnamment je me sens plutôt en forme d'autant que la journée a été plutôt calme. Ann et moi discutons alors qu'autour de nous personne ne réclame encore notre attention.

—A quelle heure rentre Becka ?

—Dix neuf heures à priori, je crois que John part en voyage d'affaires demain matin.

—Elle a vraiment touché le gros lot avec lui.

Je sais qu'Ann ne pense pas forcément à mal, mais je ressens une pointe de jugement dans sa voix. Becka et John sont adultes et célibataires. Ils peuvent se fréquenter s'ils le veulent.

—Oui, on peut dire ça, répondis-je simplement.

—Et toi alors, avec le beau gosse d'hier soir ?

—Est-ce que vous allez tous mettre le sujet sur la table aujourd'hui ?

—Attends, ce n'est pas tous les jours qu'on voit débarquer un spécimen pareil !

Il est vrai que Connor est plutôt à mon goût. Et aussi à celui de mes collègues, d'après ce que j'en vois. Avec Mack, ça ne me dérange pas. Je doute que Connor soit intéressé par le sexe masculin. Mais Ann est une jolie fille, et elle a fait tourner les têtes de nombreux clients ici depuis que j'y travaille. Elle pourrait plaire à Connor...

Mais pourquoi est-ce que cette idée me pose problème ?

—Allô ? Rory !

—Euh, oui, tu disais ?

—Tu ne m'écoutais pas !

—Si, bien sûr que si. J'ai juste été distraite.

—Et je peux savoir par quoi ?

Je regarde rapidement autour de moi, cherchant une excuse à lui offrir sur un plateau. Mais il ne se passe strictement rien. Et alors que je m'apprête à lui répondre quelque chose de complètement bidon, je crois rêver en voyant qui franchit les portes du bar.

C'est une blague n'est-ce pas ? Est-ce qu'il va vraiment venir ici tous les jours ?

Je ne peux empêcher mon sourire de s'étendre et il en fait autant lorsque nos regards se croisent. Je suis nettement plus habillée que tout à l'heure, mais la façon dont son regard brûlant se pose sur moi m'indique que ça lui plaît.

Je sens mes joues chauffer alors qu'avec un sourire ravageur, il va s'installer à une table. Bordel, ce type doit faire tomber les petites culottes plus vite que son ombre. Ann se retourne vers lui et elle aussi se met à sourire. Argh, je déteste la voir faire son petit numéro !

—OK, je comprends mieux pourquoi tu ne m'écoutais pas. Je crois que je vais aller prendre sa commande !

C'est marrant, je la vois rarement faire son travail avec autant d'entrain... Mais on dirait qu'elle prend un malin plaisir à me torturer.

—Je crois que c'est Rory qui devrait y aller, dit Mack en m'adressant un léger coup de coude. N'est-ce pas ?

J'essaie d'estomper le rouge de mes joues, mais c'est peine perdue et j'acquiesce avant de prendre mon courage à deux mains pour me diriger vers lui, sous le regard furieux d'Ann.

—Tu n'essaies pas d'envoyer ta collègue à ta place pour ne pas avoir à me parler ?

—Depuis quand est-ce qu'on se tutoie ?

—Depuis que je t'ai vu en petite tenue dans ton appartement à midi.

Oh, je déteste ce type ! Alors pourquoi est ce que je dois user de toutes mes forces pour ne pas céder à l'envie que j'ai de lui sauter dessus ?

—C'est ce qui arrive parfois quand on débarque chez les gens à l'improviste. Et pour rappel, on a eu une conversation intéressante concernant mon genou dans ton entrejambe si tu te comportes mal.

Il sourit et je suis presque certaine qu'une pensée cochonne est en train de se dessiner dans sa tête. Et peut-être bien dans la mienne aussi.

—Exact. Est-ce que je peux me faire pardonner en t'invitant à dîner ?

Les deux petites voix dans ma tête s'opposent dangereusement quant à la réponse à apporter. Connor est absolument canon et honnêtement si ce n'était que physique, il est fort probable que lui et moi aurions fini dans l'arrière-salle dès hier soir. Mais vu l'assurance avec laquelle il me drague, je sais qu'il a doit avoir une liste longue comme le bras de conquêtes qui lui a déjà oui et je ne veux pas venir la rallonger.

Je décide donc d'esquiver la question.

—Comment va ton ami, au fait ? Il avait l'air mal en point hier, en partant d'ici.

—Je l'ai mis au lit et il doit encore ronfler à l'heure qu'il est. Tout va bien pour lui. Mais ça ne répond pas à ma question.

Je ne peux réprimer un nouveau sourire. Son insistance est à fois terriblement agaçante et plaisante.

—Je n'ai pas changé d'avis depuis hier soir.

—Ce n'est pas grave, ça viendra.

—Vraiment ?

—Bien sûr, c'est une question de temps avant que tu ne finisses par dire oui.

—Tu ne dois vraiment pas avoir l'habitude qu'on te dise non pour insister autant.

—C'est vrai que tu as blessé mon égo.

Je ris alors qu'il fait mine d'être touché en plein cœur.

— Peut-être que boire quelque chose te fera du bien ?

Il acquiesce en souriant.

—Tu as une bonne bière ?

—Je te ramène ça dans une minute

Rien que pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant