Chapitre 45 - Rory

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Je n'arrive pas à croire que ce soit déjà le moment de partir.

Nous avons tout préparé depuis de longues semaines en vue de cet instant, mais maintenant que j'y suis, je me sens un peu moins sûre de moi.

— Ça va aller ?

J'ai déjà les larmes aux yeux alors que je n'ai encore vu personne.

— Tu sais que tu pourras revenir les voir. Et ils seront toujours les bienvenus.

Je souris à Connor qui, comme toujours, se montre très prévenant avec moi.

— Ça va, j'ai toujours eu la larme facile, lui dis-je.

Il embrasse mon front avant de saisir ma main.

— Alors, allons-y.

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— Quand je pense qu'elle t'a envoyé balader au début alors qu'elle s'apprête à aller vivre à l'autre bout du pays avec toi désormais... dit Becka qui s'adresse en riant à Connor.

— Par quel miracle es-tu parvenu à ça ?

Il m'adresse un clin d'œil complice. Nul doute que le sexe y est pour beaucoup, selon lui. Et à vrai dire, il n'a peut-être pas tort... Mais ce n'est bien évidemment pas la seule chose qui m'encourage à franchir le pas.

— Si Rory veut bien t'en parler, elle t'expliquera ce que je lui fais avec ma...

Je le fais taire en posant précipitamment ma main sur sa bouche alors qu'il éclate de rire.

— Ne t'avise même pas de terminer cette phrase !

— OK, Roméo, toi et moi on sait très bien qu'elle a craqué pour tes grands yeux verts à la seconde où vous vous êtes vus ce soir-là.

Cette fois, c'est vers mon amie que je me tourne.

— Elle avait beau dire le contraire... renchérit Mack.

— Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi !

— Honnêtement, tu aurais dû te voir ! Je n'étais peut-être pas là, mais j'ai eu la version des témoins sur place ! s'amuse Becka. Ceci dit, j'approuve quand même ton choix de lui en faire baver !

Je lève les yeux au ciel.

— Bien, je vois qu'il est inutile de discuter avec vous.

— Allez, puisqu'on est dans les confidences... Moi aussi j'ai craqué pour toi le jour où on s'est rencontré, dit Connor.

— Vraiment ?

— Vraiment. Quand tu m'as envoyé promener, tu m'as brisé le cœur.

— Arrête tes bêtises !

— Quoi ? Je suis un homme sensible.

Cette fois c'est moi qui éclate de rire.

— Bien sûr, chéri.

— Je suis désolé de gâcher l'ambiance, mais il va être temps pour nous d'y aller si on ne veut pas louper l'avion, dit-il après avoir regardé sa montre.

Nous devons prendre notre vol ce soir. Un aller simple, cette fois-ci.

Nous sommes venus ici pour venir dire au revoir à mes amis avant de démarrer notre nouvelle vie.

— OK, je vous l'annonce d'office, je vais pleurer.

J'ai d'ailleurs déjà une larme qui perle sur ma joue quand Becka me prend dans ses bras.

Rien que pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant