Jax

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— Quatorze minutes ! Jackson, à ton tour !

J'acquiesce au coach. Plus fort que moi, ma tête se tourne en direction de Raphaël qui sort tout juste de l'eau et m'offre un sourire narquois. Je déteste ce mec et encore plus sa manière de me regarder, de me juger comme si ma couleur de peau ou mon orientation sexuelle pouvait décider de mon avenir. Sous prétexte que je suis basané on me colle l'étiquette d'étranger. Je suis aussi américain que n'importe qui. Le Mexique est peut-être dans mes origines mais ce n'est rien de plus qu'une origine, un mélange de plusieurs cultures qui a rendu ma peau de cette couleur miel naturelle.

Je me reconcentre, rappelé à l'ordre par le coach Joe. Je replace mes lunettes de nage avant de monter sur le plot pour me placer les deux pieds à l'avant. Je balance mon poids vers eux et accroche mes mains à la structure. Cette position devrait me permettre de donner une assez forte impulsion à mes jambes et battre le temps de Raphaël pour effacer son sourire arrogant de merde !

Au signal du coach je m'élance en élevant les bras vers l'avant et en redressant ma tête pour regarder la ligne d'horizon. Puis, quand je sens mes pieds quitter le plot, je rentre ma tête et colle mon menton contre ma poitrine tout en positionnant mes mains l'une sur l'autre pour une meilleure réception dans l'eau. Je visualise un cerceau invisible par lequel mon corps passe puis je me redresse et entame le crawl. Concentré, le visage de ce connard de Raphaël me sert d'objectif pour atteindre plus rapidement mon but. La puissance de mes bras et la rapidité de mes jambes ne font pourtant pas le poids et la frustration me gagne encore une fois quand je termine deuxième, juste derrière mon ennemi juré. Je bous intérieurement. Comme à chaque fin d'entraînement, la rage coule dans mes veines et ma frustration n'en est que plus grandissante.

— Ne t'inquiètes pas Jackson, me dit Tobias, l'un de mes coéquipiers.

Nous sommes dans les vestiaires depuis au moins dix bonnes minutes. Il me tape sur l'épaule et m'offre un sourire encourageant.

— Tu vas finir par l'avoir !

Je m'empare de mon essui avant de répondre :

— J'en sais rien. Je n'y arrive pas et ça m'énerve !

— Je te comprends. J'ai les boules moi aussi quand je vous vois tous les deux. A côté, je passe pour un débutant alors que je croyais être à un bon niveau.

Je ris.

— Tu fais quoi après ? demande-t-il en fouillant dans ses affaires à la recherche de son t-shirt. Avec les autres on va boire un verre au Capri. Tu veux venir ?

— Non, j'ai un rendez-vous.

Tobias lève un sourcil curieux tout en recouvrant son torse. Il ne perd pas une occasion de me charrier.

— Un rendez-vous avec une femme ou avec un homme ?

Je lui lance un regard indéchiffrable avant de lui répondre.

— Une femme.

— Tu n'es plus avec Hal ?

— Si.

Il laisse échapper un rire grave qui me surprend toujours et m'amuse en même temps.

— T'en rate pas une ! Remarque, si je prenais par derrière je voudrais aussi m'oublier entre les cuisses d'une belle brune ou même une blonde. Je crois que même les rousses feraient l'affaire. Un vagin c'est un vagin après tout.

Je lui assène un coup d'épaule complice.

— Qu'est-ce que t'es con des fois ! Mais ce n'est pas ce que tu crois, imbécile. J'ai rendez-vous pour un massage, c'est tout.

Love, Lies & DesiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant