Love, Lies & Desires

Jax

Et merde ! Pourquoi a-t-elle choisi une boîte de nuit pour trouver sa proie, qui plus est pas n'importe laquelle puisque de tous les clubs de Los Angeles il fallait qu'elle choisisse celui de ce petit merdeux ? C'est une mauvaise blague, j'espère ? Ce connard de Raphaël va s'empresser de lui mettre la main dessus en sachant qu'elle compte pour moi. Il l'a probablement déjà vue lors de certains entraînements ou de certaines compétitions et il ne manquera donc pas de la reconnaître. Peut-être même qu'il compte parmi les gars que Tobias a mentionné il y a quelques semaines quand on parlait de Holly et des tentatives des nageurs de se rapprocher d'elle ? Non. Holly n'est pas le genre de femmes qui attire le regard de Raphaël, il est tellement superficiel qu'il préfère regarder le physique plutôt que la personnalité et clairement Holly n'entre pas dans les standards des mannequins en vogue. Mais, pour en être certain et pour éviter qu'elle ne commette l'irréparable, je préfère m'en assurer. Il faut que je rentre dans cette boite de nuit même si la simple idée de me retrouver à l'intérieur m'étreint la poitrine.

Joyce...

La peur et la rage au ventre, j'observe la file d'attente. J'en ai au moins pour une bonne heure si j'attends mon tour et hors de question que j'attende aussi longtemps !

Tout en essayant de faire abstraction des pensées qui m'assaillent impliquant ma sœur et les connards qui ont abusé d'elle, je me décide à faire le tour du bâtiment. Quand je trouve ce que je cherche, un nouveau dilemme se pose : comment réussir à ouvrir la porte de la sortie de secours ? Je tente plusieurs manœuvres mais rien n'y fait, ce n'est qu'au bout de vingt bonnes minutes que quelqu'un daigne enfin sortir par là. Je saute sur l'occasion pour faire mine de m'être enfermé dehors.

— Oh putain merci ! dis-je en feignant le soulagement quand je vois deux jeunes femmes sortir. J'ai cru que j'allais croupir ici !

— T'es qui, toi ? demande l'une des deux filles.

— Pardon, bien sûr...

Sans réfléchir, je balance le premier nom qui me vient à l'esprit quand je pense à mon pire ennemi.

— Je m'appelle Rex. Je suis le coéquipier de Raph.

Leur regard devient alors moins suspicieux. Cependant, elles doivent encore avoir des doutes car l'une d'elle sort son portable de l'une de ses poches intérieures.

— Je devrais l'appeler, non ?

— Oui, juste pour vérifier parce que ce mec a l'air un peu trop louche.

Fais chier. Je prends une attitude indifférente et nonchalante dans l'espoir de ne pas montrer mon bluff. Espérons que ce con soit de sortie lui aussi et Raph trop occupé pour vérifier quoi que ce soit. Quelqu'un répond au bout de la quatrième tonalité.

— Monsieur Raphaël, bonsoir. Excusez-moi de vous déranger mais il y a un homme qui dit s'appeler Rex ici et...

J'entends alors Raphaël crier à l'autre bout du fil en les insultant presque. Je retiens un sourire arrogant. La blonde me regarde, les joue en feu.

— Très bien. Pardon, Monsieur.

Puis, elle raccroche.

— Vous pouvez entrer, dit-elle. Je suis désolée, Monsieur Rex.

Bien joué Jackson !

— Ce n'est rien. Je vous souhaite une excellente soirée, mesdemoiselles, dis-je d'un ton charmeur.

Elles me sourient presque navrées avant de s'écarter pour me laisser passer. Il me faut un certain temps avant de parvenir à trouver le chemin mais je trouve enfin les vestiaires et je devine que la salle bondée se trouve non loin. Guidé par la musique qui tourne à plein régime, je trouve ce que je cherche.