Love, Lies & Desires

Holly

Après avoir raccroché ce soir avec Rachel pour mettre la deuxième partie du plan à exécution, je me suis rapidement changée. Espérons que ma collègue sache ce qu'elle fait parce que je n'ai aucune intention de coucher avec ce Raphaël ! Je ne suis pas très enthousiaste à l'idée d'utiliser l'ennemi juré de Jackson pour parvenir à mes fins mais la faim justifie les moyens.

— Salut ! dis-je à mes collègues en arrivant à leur hauteur.

— Salut ma beauté ! répond Lola d'un énorme sourire rouge.

Je m'installe à l'arrière de sa décapotable, Rachel occupant la place devant.

— Bon, les filles, ce soir, c'est sans modération hein ! dit Rachel.

— Je vous rappelle que j'ai un mec moi, répond Lola en démarrant la voiture. T'as de la chance que c'est ton anniversaire et que je vous aime suffisamment pour faire office de taxi.

— Merci ! dis-je.

Rachel et Lola lancent un regard dans le rétroviseur et cette dernière sourit.

— Il semblerait que ton plan fonctionne Rachel !

Je regarde à mon tour discrètement et le rétroviseur m'indique que Jackson n'a pas pu résister à l'envie de me suivre pour savoir où je vais. Je reconnais sa voiture qui se faufile discrètement dans le flot de véhicules. Rassurée que le plan de Rachel semble prendre la bonne voie, nous échangeons quelques banalités avant d'arriver rapidement au Low Burn. Le club appartient, d'après mon amie, à la famille de Raphaël, le coéquipier en concurrence directe avec Jackson.

— Tu crois qu'il est là ? je demande à Rachel.

— Oui, il y est tous les soirs.

— Parfait !

Je souris. Nous arrivons quelques minutes plus tard et Lola se gare quelques rues plus loin. Plus nous nous approchons du club, plus nous entendons la bonne ambiance qui y règne à l'intérieur et plus mon stress grimpe en flèche.

La file d'attente fait plusieurs mètres et Rachel se pince alors les lèvres tout en soupirant.

— J'ai horreur d'attendre.

Elle sort son portable de son sac à main et compose un numéro qu'elle connaît par cœur.

— T'appelles qui ?

— Raphaël. Non seulement on rentrera plus vite mais en plus Holly pourra passer à l'étape supérieure plus rapidement.

— Pas trop rapidement quand même, dis-je d'une grimace.

Elle me lance un regard confiant avant de sourire.

— Ne t'inquiètes pas, ce plan ne peut pas foirer et quand tu auras eu ta première fois, tu m'offriras un resto.

— Tu ne veux pas non plus crier sur tous les toits, tant que tu y es ?

— Crier quoi ? Que tu cherches un MEC QUI VOUDRA BIEN TE BAISER ? !

— Chuuuuuut ! murmuré-je en posant ma main sur son bras.

Elle rit avant de répondre :

— Au moins, si ça ne fonctionne pas avec Raphaël ou Jackson, ça fonctionnera avec un autre.

Puis, elle répond à son interlocuteur qui vient de décrocher.

— Raphaël ! Salut ! On est devant ton club, tu peux nous faire entrer ? La file est monstrueuse et tu sais bien que j'ai horreur d'attendre. En plus, je t'amène de la chair fraîche, dit-elle en faisant danser ses sourcils quand elle me lance un regard.

Je lève les yeux au ciel, de plus en plus nerveuse à l'idée que ce plan foire complètement. Raphaël lui répond probablement car elle ne dit plus rien pendant deux bonnes minutes. Puis, son sourire s'agrandit.

— Elle s'appelle Holly et elle est très gentille.

Nouvelle pause.

— Oui, c'est elle. Tu vas venir ? Ah super ! Merci mon chou ! On t'attends !

Puis, elle raccroche d'un sourire vainqueur.

— Dis-moi... comment tu connais Raphaël ? demandé-je.

Elle nous demande de la suivre jusqu'à l'entrée en dépassant tout le monde dans la file.

— C'est un bon ami à mon frère. On a pratiquement grandi ensemble.

Nous marchons lentement afin de laisser le temps à Raphaël de sortir et de venir nous accueillir. Et en effet, dès que nous arrivons, la porte de sortie juste à côté de la porte d'entrée s'ouvre sur un homme qui frôle le mètre quatre-vingt-dix. Il porte une chemise noire dont les manches sont relevées sur ses bras musclés et un pantalon classique qui lui donne l'air d'un véritable mannequin. Il passe une main dans ses cheveux noirs qui arrivent à sa nuque pour tenter de les discipliner un peu avant de nous offrir un sourire charmeur.

— Bonsoir, mesdemoiselles.

— Bonsoir Raph. C'est gentil à toi de nous éviter une heure d'attente.

— Mais c'est tout naturel. Allez, venez ! dit-il en s'écartant pour nous permettre d'entrer.

Une fois à l'intérieur, une tout autre ambiance nous attend et je souris.

Quoi qu'il advienne ce soir, demain je serai une autre femme avec ou sans l'aide de Jackson parce qu'une chose est sûre : je refuse d'attendre une journée de plus !