Love, Lies & Desires

Holly

Jackson semble un peu perdu dans ses pensées alors que je m'impatiente de connaître enfin ce moment à la fois redouté et tant désiré.

Je le ramène à moi en posant mes mains sur son visage. Je l'embrasse pleinement en me promettant de vivre cet instant comme si c'était le dernier parce que c'est ce qu'il est : le premier et le dernier que je n'aurais jamais avec Jackson.

Je relâche sa bouche et il me regarde étrangement.

— Tout va bien ? je demande.

Il acquiesce avant de s'appuyer sur ses avant-bras. Il se positionne à l'entrée de mon intimité et mon cœur accélère soudain m'empêchant de respirer normalement.

Pourquoi cette fichue panique me guette maintenant, si près du but ? !

— Regarde-moi, dit-il alors en sentant probablement ma nervosité.

Après une profonde inspiration, les muscles tendus, j'accroche mon regard au sien. Cette intensité que j'y lis me donne ce qu'il faut de courage pour acquiescer quand il me dit :

— Je vais y aller en douceur mais j'aimerais que tu continues de me regarder, OK ?

Il avance son sexe tout doucement pour entrer en contact avec le mien et forcer légèrement le passage. Ce simple rapprochement laisse échapper un petit cri de surprise. Il s'arrête.

— Désolé, j'y suis peut-être allé un peu fort.

— Non, non, c'est moi. Ca m'a surprise, c'est tout.

Je souris timidement.

— J'y retourne, prévient-il.

Il recule, puis revient, avançant un peu plus dans mon intimité. Il s'arrête. Il recommence à plusieurs reprises et je retiens ma respiration à chaque fois qu'il s'enfonce davantage jusqu'à ce qu'enfin je sente pleinement son sexe emplir le mien et qu'un soupir de soulagement s'échappe de ma bouche. Cependant, quand il se retire et qu'il revient lentement mais sans petites poussées, je fais la grimace en même temps qu'une plainte douloureuse franchit mes lèvres.

— Merde, dit-il. Excuse-moi, j'ai été trop vite !

Je ramène son visage contrarié en face du mien et je lui offre une moue confiante.

— Jackson, je t'assure que ça va.

— Non, ça ne va pas. Tu as mal et tu n'es pas censé avoir mal si on s'y prend de la bonne manière !

— Je m'étais attendue à avoir encore plus mal que ça alors ne t'en fais pas.

Son air attristé me donne envie de le rassurer alors je pose délicatement ma bouche contre la sienne pour lui faire comprendre que tout va bien. Petit à petit, ce baiser se transforme en quelque chose de plus sensuel, permettant à nos deux corps de se détendre et je sens nos muscles se relâcher. J'incite Jackson à continuer d'un subtil mouvement de mon bassin contre le sien. Ce dernier se retire en même temps qu'il met un terme à notre baiser, puis il s'introduit doucement dans mon intimité tout en concentrant mon attention sur l'échange de plusieurs petits baisers contre mes lèvres ou dans mon cou. Ses va-et-vient deviennent de plus en plus faciles pour lui et de moins en moins pénibles pour moi. Il marque une pause que je ne comprends pas au moment où ses muscles se contractent et où des gémissements fendent discrètement l'air. Je l'interroge du regard.

— Je suis trop excité, avoue-t-il. Je dois me calmer avant de continuer.

— D'accord, prends tout ton temps.

Il pouffe de rire et son sexe toujours enfoui dans le mien tressaute, lui arrachant un juron. A mon tour de rire, ce qui réitère l'exploit. Tout à coup, Jackson se remet en mouvement après un grondement sourd émanant de sa gorge, ce qui me surprend. Ses coups deviennent plus vigoureux. Ses mains s'agrippent à mes cheveux et sa respiration laborieuse souffle l'air sur mon cou. Quand il croise son regard avec le mien, il ralentit la cadence devinant une plainte silencieuse. Mais ses mouvements tantôt plus vigoureux tantôt plus calmes exacerbent mon propre plaisir et un gémissement m'échappe. Je m'accroche à n'importe quelle partie de son corps pour essayer de le sentir au plus près et contrôler les sensations qu'il me procure.

Je bloque ma respiration quand je sens une étrange décharge démarrer de mes pieds et remonter jusqu'à mon bas ventre, puis jusqu'à ma poitrine et terminer par sortir de ma bouche.

— Jackson.., imploré-je.

J'ignore si je l'implore de continuer ou d'arrêter. La sensation est beaucoup trop vive, trop intense, trop étrange aussi. Je veux qu'il continue parce que j'aime ça mais je veux qu'il arrête parce que j'ai l'impression d'être trop vulnérable, tout à coup.

Entendre son nom semble avoir une répercussion sur Jackson également car ses muscles se bandent mais au lieu de ralentir, il accélère ses mouvements de va-et-vient jusqu'à ce qu'un râle rauque s'étouffe dans mon cou puis dans mon coussin. Puis, presque instantanément, son corps devient trop lourd et Jackson se laisse tomber à côté de moi. Il remonte la couverture sur mon corps pour m'empêcher d'avoir froid. Ma respiration est difficile, autant que la sienne mais on parvient lentement à la réguler.

Je me retourne vers lui pour l'observer. Il semble profondément perdu dans ses pensées mais le visage serein.

— Merci.

Ce dernier se tourne vers moi. Il dépose un baiser sur mon front.

— Dors maintenant, m'intime-t-il tout en douceur.

J'hésite un moment, puis tout en me mordant la lèvre inférieure, je dis :

— Tu peux partir si tu le souhaites. Je ne t'en voudrais pas.

— J'attendrai que tu sois endormie.

Je souris et me repositionne à mon aise.

— Au fait, je ne sais pas si je t'ai dit mais j'ai croisé ton ami Tobias au club ce soir.

L'intonation de sa voix quand il demande ce qu'il faisait là me surprend mais je ne m'en soucie pas. Je suis sur un petit nuage et je préfère le rester tant que c'est encore possible alors sa jalousie de pseudo-frère mal placée ne m'atteint pas pour une fois.

— J'en sais rien, je réponds, mais il m'a invitée à sortir pendant que Raphaël allait chercher nos consommations.

Je glousse tout en observant le plafond et en repensant à cette soirée riche en émotions.

— Et tu as accepté ? s'enquiert-t-il.

— Bien sûr, pourquoi j'aurais refusé une telle opportunité ?

— Une opportunité ?

Je me relève sur un coude pour le regarder et il doit y lire la réponse de manière évidente car son visage se crispe adorablement.

— Pas la peine de répondre.

Je ris.

— Tobias a l'air très charmant et il connaît notre marché, c'est un bon point, non ?

— Sans doute.

Soudain devenu taciturne, je décide de le laisser à ses pensées. Peut-être a-t-il juste envie de quitter cette chambre ?

Je me retourne et comme je ne parviens pas à m'endormir en raison des images dans ma tête qui me rappellent à ce souvenir que nous avons à présent en commun avec Jackson, je simule mon sommeil. Il n'en faut pas plus à mon partenaire pour prendre ses affaires et enfin rentrer chez Tobias.

Malgré tout, je m'endors avec le sourire parce qu'à défaut de pouvoir être avec celui que j'aime réellement, j'ai au moins obtenu que ma première fois soit inoubliable.

C'est ce qui compte après tout.