Chapitre 8, où Arnaud découvre une serre hydroponique et autre chose encore

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Arnaud retrouva Caitlin accroupie sur le sol dans la réserve, en train de prendre des notes dans un calepin. Il avait compris, en observant sa réaction devant les cadavres des parents, que quelque chose la tracassait. Et il croyait savoir ce qui la préoccupait. Où se trouvaient les enfants? Qu'étaient-ils devenus? Pourquoi cette famille avait-elle été séparée?

― Je vois que tu as déniché leurs provisions de nourriture...

Il jeta un regard étonné autour de lui. « Dis donc! C'est immense ici! »

― Et plein de bonnes choses. Regarde-moi ça.

Elle lui montra une pile de boîtes métalliques identifiée par un simple mot : café.

― Du café, réalises-tu? J'en ai tellement entendu parler... Par contre, je n'ai aucune idée du goût que ça peut avoir. J'ai seulement bu, une fois, un restant de Nescafé en poudre que j'avais déniché dans la cuisine d'une maison abandonnée, il y a des années de ça.

― Et ça goûtait quoi?

― Ça ne goûtait plus rien, en fait. Mais si ces conserves ont bien fait leur travail et que la saveur du café est intacte, ça représente une fortune, rien qu'avec ces boîtes-là. Et ce n'est pas tout...

― Moi aussi j'ai trouvé quelque chose.

― Pas encore des cadavres j'espère...?

― Pas vraiment, non. J'ai terminé la visite du dernier étage, sous celui des chambres. Il ne comporte que trois pièces. D'abord deux salles qui servaient de serres où ils pouvaient cultiver des légumes frais. Puis une troisième, qui contient la génératrice géothermique et le système de filtration d'eau. Et autre chose aussi... tu devrais venir voir...

En disant cela, il tourna les talons et repassa dans la cuisine. Caitlin se leva et le suivit. Alors qu'il passait devant la machine « La Pavoni » Arnaud lâcha : « Tu as même une superbe machine à café, si tu veux goûter à un authentique espresso. »

― Ah! C'est ça? Je me demandais justement ce que c'était. Sais-tu comment ça marche?

Mais il était déjà passé dans la pièce suivante. Caitlin galopait derrière lui et le rattrapa alors qu'il s'apprêtait à s'engager dans l'escalier.

― Explique-moi au moins pourquoi on court comme ça.

― Ça t'intéresse de rencontrer Nan?

Caitlin s'arrêta net.

― Tu veux dire qu'elle est encore en vie? s'exclama-t-elle. Mais comment est-ce possible?

Arnaud descendit à l'étage inférieur, traversa le salon, puis la section des chambres, sans ralentir, et continua vers le fond du corridor. Caitlin accéléra le pas et finit par le rejoindre alors qu'il disparaissait dans un escalier en colimaçon. Il l'attendait au pied des marches avec un sourire en coin, comme s'il lui préparait une bonne blague.

Ils se trouvaient dans une vaste salle aux murs nus dont le centre était occupé par de grands bacs reliés les uns aux autres par un système de tuyauterie, le tout reposant sous des treillis d'où pendaient de larges abat-jours métalliques munis d'ampoules halogènes. Sur un babillard près de l'entrée, des feuilles étaient épinglées sur lesquelles les agriculteurs amateurs avaient consigné l'avancement des cultures et les travaux à prévoir. « 10 mars vérifié PH – 6,3 », lut Caitlin. Mais tout était à l'arrêt, les lampes éteintes, les bacs asséchés dans lesquels des plantes jaunies s'effritèrent aussitôt que Caitlin les effleura de la main.

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