Chapitre 18

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J'avance comme une furie dans les couloirs. La fureur qui m'habite me donne la force d'avancer. Les servants et les gardiens s'écartent sur mon passage, comme d'habitude, mais avec de la peur et de l'inquiétude dans les yeux. Ma garde personnelle me suit sans dire un mot, comme Elowyn et Dashalric qui ne comprennent pas ce que je fais et qui essayent de m'arrêter avant que je ne commette une bêtise.

Je repousse violemment les portes de la buanderie qui claquent contre les murs.

— Seel ! je m'écris. Il faut qu'on parle, maintenant.

La fée de maison se retourne les yeux ronds. Portant toujours sa broche orange sur la poitrine, il pense que c'est un jeu et dégaine un couteau émoussé de son tablier. Je décoche aussitôt un coup de coude dans son poignet lorsqu'il lève la main, projetant la lame sur le sol dans un cliquetis métallique qui résonne sur le carrelage. Elowyn et Dashalric n'en reviennent pas. Pourquoi je viendrai m'attaquer à un servant et pourquoi est-il armé ?

— Je n'ai pas le temps de jouer. J'ai besoin de vous.

La fée de maison a l'air toute aussi surprise que l'alchimiste et le liseur d'étoiles, mais il comprend que la situation n'est pas à l'entrainement et lisse son tablier.

— Qu'y a-t-il ?

Elowyn et Dashalric échangent un regard encore plus surpris lorsqu'ils entendent la belle voix suave de Seel. Les fées de maison parlent peu, encore moins lorsque ce sont des servants, tant qu'on ne leur a pas demandé.

— J'ai besoin que vous me fassiez un topo sur chacune des fées de maison du palais, sur leur entourage et leurs connaissances en dehors. Je veux savoir absolument tout sur chacune des fées de maison du reinaume. Je recherche une femme qui s'est invitée dans le palais. Une fée bavarde qui porte le blason sur son uniforme de domestique falsifié. Prévenez les autres espions, je la veux vivante.

— Bien, votre Majesté. J'y vais de ce pas.

— Attendez, prévenez aussi vos compagnons de rassembler les blessés magiques dans les camps que vous avez monté, ils doivent être soignés au plus vite.

La fée de maison hoche la tête, s'incline et récupère le couteau sur le sol dans un mouvement fluide avant de se précipiter en dehors de la buanderie et de disparaitre au tournant du couloir.

Elle veut jouer ? Très bien, moi aussi.

— N'est-ce pas dangereux de rassembler les blessés magiques ? demande Dashalric.

— Je ne veux pas prendre le risque de dévoiler ce message au peuple. Il est déjà bien assez inquiet. Elowyn, nous avons besoin plus que jamais de vos médecins. Allez rassembler les ingrédients nécessaires à la préparation d'antidotes et distribuez-les à toute votre garde.

L'alchimiste échange un regard inquiet avec le liseur d'étoiles et part au pas de course en direction de la salle d'alchimie ou elle va réunir ses hommes et répartir leurs tâches. Les blessés doivent être soignés au plus vite avant que tous ne finissent par mourir et se transformer en une magicienne faite de mites qui veut ma peau.

Mes hommages, votre Majesté. Oui, c'est après moi qu'elle en a. C'est à moi que ce message est destiné. C'est moi qu'elle cible en attaquant le peuple. Mais pourquoi ? Si elle relance son coup d'état maintenant, ce n'est pas qu'elle en a après une reine en particulier, c'est qu'elle en a après toutes les reines. C'est le pouvoir et l'autorité qui la dérangent et qu'elle souhaite anéantir. Mais pourquoi à la fin ?!

— Il va falloir qu'on double de vigilance, je souffle en plongeant dans mes pensées à la recherche d'une solution.

Dashalric pose une main rassurante sur mon épaule.

Le secret des reines de DiopelfeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant