Florifer entre le dernier dans la salle du Conseil et ferme prudemment la porte derrière lui. Quelques minutes auparavant, il était encore dans son domaine à s'occuper de ses patients. Ezeckiel et Elowyn ont inspecté de fond en comble la salle de réunion pour s'assurer que rien ni personne ne s'y trouve, pouvant contrecarré nos plans. Rien n'est plus sûr désormais.
Nous prenons tous place autour de la grande table en forme de croissant de Lune.
— Comment va Sulkie ? s'empresse de demander Narïbelle. Est-ce qu'elle va s'en sortir ?
— Nous ne le savons pas encore, je réponds, encore troublée.
— Si Mayela a réussi à faire rentrer ses sbires dans le palais, nous avons un sacré problème ! s'exclame Fangir.
— Personne n'a vu cette fée de maison, à part la fois où elle est allée trouver le messager ? demande Mirelty.
— Pas une seule fois. Seel est en constante relation avec les domestiques, il les garde comme un troupeau. Il ne s'écoule pas un jour sans qu'il ne les recense, il sait tout ce qu'il se passe dans le palais depuis que je l'y ai affecté. Ce qui m'inquiète, c'est comment elle parvient à se faufiler en douce entre les murs.
Elowyn adresse un regard soucieux à son ami d'enfance.
— Et si c'était elle qui s'était transformée ? demande-t-elle. C'est une maîtresse de l'illusion.
— Impossible, je l'aurais reconnu aussitôt. Ça ne peut pas être elle, il s'agit de quelqu'un d'autre. A mon avis, il ne s'agit même pas d'une fée de maison comme elle est bavarde. Mayela doit s'être trouvé un associé.
— Mais qui ? demande Florifer.
— Peut-être une de ses victimes ? Un innocent qu'elle aurait envouté ? Un ancien mage qui regretterait le temps de la magie ? tente Mirelty.
— Et s'il s'agissait de quelqu'un du palais ? je demande.
— Dans ce cas, nous devons redoubler d'effort à votre protection. Plus aucun lieu n'est sûr, à présent, répond le soldat d'une voix ferme.
Nous avons beau chercher un coupable, personne ne nous vient à l'esprit. Ce qui me fait peur, c'est que cette personne a la capacité de disparaître, peut-être bien de se téléporter. Enfin, si ce n'est pas une illusion un peu trop vivante de Mayela. Et si elle n'a eu aucune hésitation à poignarder Sulkie, qui sait à qui elle pourrait s'en prendre.
Tous ensemble, nous réorganisons les gardes afin d'être raccords et de rapidement s'apercevoir quand quelque chose n'est pas normal. Les fées de maison travailleront désormais par groupe, surveillées par des soldats, tout comme les quelques bonnes gens du peuple encore dans l'enceinte du palais. Quelques espions de confiance se chargeront de s'assurer que tout est respecté et de tout faire remonter aux oreilles des chefs de garde, Influents et moi-même. Les archivistes surveilleront sans relâche les manuscrits des scribes entrés dans leur transe pour tenter de déceler quelque chose, même si cela n'a mené à rien pour le moment. Quant aux alchimistes, ils traqueront la moindre source de magie apparaissant dans le palais pour tenter de coincer l'intruse si jamais elle tente de revenir sous une forme ou une autre. Désormais, nous ne pouvons plus faire confiance à personne.
— Qui va s'occuper de sa Majesté alors, si nous ne pouvons plus faire confiance aux domestiques ? demande Dashalric. Et qui la protégera si tous les gardes sont occupés ? Sa vie est notre priorité.
Les gardiens et les Influents échangent un regard puis se tournent tous en direction du sénéchal.
— Alors ça, pour un message clair, il est limpide, répond-t-il. J'accepte, si sa Majesté le veut bien.
VOUS LISEZ
Le secret des reines de Diopelfe
FantasyAurore n'a pour souvenir que son nom lorsqu'elle se réveille dans le royaume de Diopelfe où on la couronne reine. Alors que le peuple réclame le retour de la magie, presque complètement disparue depuis la crise magique, le mystère des reines plane...